TRAUMATOLOGIE
DEFINITION
DE QUELQUES TERMES USUELS :
-
Abduction : mouvement qui tend à écarter un
membre de l’axe médian du corps.
-
Adduction : mouvement qui
tend à rapprocher un membre de l’axe médian du corps.
-
Ankylose : limitation plus
au moins grande de la mobilité articulaire, due à des lésions osseuses ou articulaires.
L’ankylose ne doit pas être confondue avec la raideur articulaire, où la même
limitation existe mais où il n’y a pas de lésions des surfaces articulaires.
-
Cal : formation osseuse qui
soude les parties d’un os fracturé.
-
Cal vicieux : cal fixant
les fragments osseux en mauvaise position.
-
Cervical : qui a trait au
col anatomique d’un os.
-
Capital : qui a trait à la tête
(extrémité supérieure) d’un os long.
-
Coxa-valga : anomalie
architecturale consistant en une augmentation de l’angle que forment le col et
la diaphyse du fémur.
-
Coxa-vara : anomalie
architecturale consistant en une fermeture de l’angle que forment le col et la
diaphyse du fémur.
-
Cyphose : déformation de la
colonne vertébrale dont la convexité postérieure est exagérée (dos rond).
-
Diastasis : écartement
anormal et permanent de deux surfaces articulaires.
-
Exquise : se dit d’une
douleur localisée en un point très précis et limité.
-
Engrené : se dit de deux
fragments osseux fixés après avoir pénétrés l’un dans l’autre.
-
Equin : déformation du pied
qui reste en extension sur la jambe.
-
Hémarthrose : épanchement
de sang dans une articulation.
-
Hydarthrose : épanchement
de liquide synovial dans une articulation.
-
Incœrcibilité :
impossibilité de maintenir la réduction d’une fracture (ou d’une luxation).
-
Irréductibilité : se dit
d’une fracture (ou d’une luxation) lorsqu’un fragment osseux ne peut être remis
en place.
-
Lordose : courbure à
convexité antérieure de la colonne vertébrale.
-
Impotence fonctionnelle :
impossibilité pour un blessé ou un malade d’accomplir un mouvement ou une série
de mouvements.
-
Orthopédie : terme qui
désigne le plus souvent la branche de la chirurgie qui traite l’appareil
locomoteur.
-
Réduction : la réduction
d’une fracture consiste à remettre les fragments osseux dans leurs rapports
normaux.
-
Scoliose : déviation
latérale de la colonne vertébrale.
-
Séquestre : fragment
osseux, déshabité, dévitalisé et non irrigué, siégeant soit dans un os, soit
dans un tissu péri-osseux.
-
Valgus : tourné à
l’extérieur par rapport à l’axe du corps.
-
Varus : tourné à
l’intérieur par rapport à l’axe du corps.
TRAUMATOLOGIE
INTRODUCTION :
La traumatologie est spécialité
médicale et chirurgicale consacrée à l’étude et au traitement des traumatismes
physiques. Elle regroupe un ensemble de connaissances et de techniques
concernant plusieurs spécialités : médecine de réanimation, chirurgie
viscérale ou spécialisée (neurologique, orthopédique, cardiaque,
maxillofaciale, oto-rhino-laryngologique, ophtalmologique).
Le traumatisme s’exprime sous
multiples aspects, son intensité s’étend de minimes atteintes de la vie
domestique aux grands traumatismes de la route.
L’augmentation de la fréquence des
grands traumatismes de la route et de l’industrie a nécessité la création des
centres de traumatologie qualifiés pour la prise en charge des blessés. Ce qui
a entraîné, parallèlement, une organisation des secours de base et la
réadaptation (rééducation, réinsertion dans la vie sociale et professionnelle).
Dans ce qui suit, nous allons étudier les lésions traumatiques des os, les fractures, les lésions traumatiques
des articulations, les entorses et luxations, les lésions des paries moelles (la peau, les muscles et
tendons).
LES LESIONS TRAUMATIQUES DES OS
(LES FRACTURES)
GENERALITES :
On appelle fracture la rupture de la continuité d’un os, le plus
souvent à la suite d’un traumatisme.
I. MECANISMES DES FRACTURES :
La fracture peut être due à un traumatisme direct généralement unique et violent, indirect. En cas
de traumatisme :
-
direct, l’agent responsable
vient frapper l’os qui se fracture au point d’impact ; c’est ce qui
explique la fréquence et l’importance des lésions associées, en particulier des
parties molles avec risque de fracture ouvertes.
-
indirect, l’impact et le siège de la fracture sont à distance l’un de
l’autre.
Selon la direction des forces, on peut
décrire plusieurs mécanismes de
fracture :
-
les fractures par
flexion ;
-
les fractures par
torsion ;
-
les fractures par
écrasement ou tassement ;
-
les fractures par
arrachement ou élongation ;
Plusieurs de ces mécanismes peuvent
être associés.
On appelle fracture pathologique une fracture survenant sur un os
préalablement altéré ou fragilisé, par une déminéralisation diffuse
(ostéoporose), une tumeur osseuse bénigne et surtout les métastases osseuses
des cancers. La fracture se produit pour un traumatisme minime, voire spontanément.
II. ASPECT ANATOMIQUE D’UNE FRACTURE :
Il est caractérisé par les facteurs
suivants.
a. Trait de
fracture :
-
La fracture est dite incomplète ou partielle s’il persiste une continuité des deux fragments osseux. Le trait de
fracture réalise une simple fissure ou fêlure qui ne traverse pas l’os de part
en part ; exemple la fracture « en bois vert » fréquente chez
l’enfant. Lorsque le périoste n’est pas fracturé, la fracture est dite
« sous-périostée ».
-
La fracture est dite complète lorsqu’il
n’y a plus de continuité entre les fragments ; elle peut être parcellaire
ou totale.
-
Le trait est en outre caractérisé par son siège, sa direction et son nombre.
ü
Le siège peut être au point
d’impact ou à distance.
ü
La direction peut être
transversale, oblique ou spiroïde. Un trait transversal ou oblique se voit
essentiellement dans les fractures par flexion, compression ou élongation. Le
trait spiroïde est le fait des fractures par torsion.
ü
Lorsqu’il existe deux traits de fracture, ils délimitent
un troisième fragment ; parallèles entre eux, ils
forment une fracture à double étage avec fragment intermédiaire ;
convergents, ils détachent un troisième fragment triangulaire.
ü
Lorsque le choc est direct et très violent, l’os est fracturé en très nombreux fragments : la fracture est
dite « comminutive ».
b.
Déplacement des fragments osseux :
Il est variable en fonction du caractère complet ou
incomplet de la fracture, des forces musculaires et de la pesanteur. Il résulte
de l’association de quatre déplacements élémentaires :
-
Le déplacement transversal, ou
déplacement en baïonnette, est perpendiculaire au grand axe de l’os.
-
Le déplacement angulaire ou angulation résulte de la modification de l’axe longitudinal de chacun des
fragments.
-
Le déplacement longitudinal ou
chevauchement s’effectue selon le grand axe de l’os ; il s’agit le plus
souvent d’un raccourcissement par pénétration des fragments l’un dans l’autre.
-
Le déplacement rotatoire ou décalage est le fait d’une rotation axiale d’un des fragments par rapport à
l’autre.
c.
Lésions associées autour de la fracture :
Elles sont fréquentes et peuvent représenter un facteur
de gravité considérable. Il peut s’agir de lésions :
-
cutanées, fracture ouverte.
-
des parties
molles : tissu cellulaire sous-cutané menacé de
nécrose, muscles dilacérés, infiltré de sang et souillés.
-
vasculo-nerveuses.
III.
VARIETES CLINIQUES DES FRACTURES :
·
Fracture diaphysaire interrompant
un os à sa partie moyenne.
·
Fracture épiphysaire siégeant à
l’une des extrémités et intéressent souvent les surfaces articulaires.
·
Fracture dia-épiphysaire siégeant
à l’union de la diaphyse et d’une épiphyse. Chez l’enfant elle correspond au
décollement épiphysaire.
·
Fracture apophysaire détachement
d’une saillie osseuse, siège d’une insertion musculaire.
IV.
FRACTURE FERMEE ET FRACTURE
OUVERTE :
Lorsque la peau est intacte, le foyer de fracture ne
communique pas avec l’extérieur et la fracture est dite fermée. Lorsque la peau est ouverte, une plaie fait communiquer le
foyer de fracture avec l’extérieur, la fracture est dite ouverte.
a.
L’ouverture des fractures se
fait selon deux mécanismes :
-
les fractures ouvertes de dedans en dehors
dont le mécanisme est indirect, la peau étant lésée par un fragment osseux.
-
les véritables fractures ouvertes qui sont ouvertes de dehors en dedans par le
traumatisme qui lèse d’abord le revêtement cutané puis l’axe osseux.
b.
Conséquences majeures des fractures ouvertes :
-
Le risque
d’infection est fondamental, il provient d’abord du
milieu extérieur, d’où la nécessité de nettoyer largement la plaie souillée
avant tout traitement réparateur. L’infection est aussi favorisée par la
modification du tissu cellulaire sous-cutané et des muscles. Il peut provenir
également d’une exposition secondaire du foyer de fracture par une désunion
cutanée, d’où le but du traitement d’une fracture ouverte qui est d’obtenir un
foyer couvert et stable.
L’antibiothérapie et la prévention du
tétanos sont indispensables.
-
Le retard à la consolidation osseuse
est fréquent dans les fractures fermées pour plusieurs raisons : violence
du traumatisme initial et en particulier importance des dégâts musculaires qui
dévascularisent l’os ; difficultés thérapeutiques inhérentes à l’ouverture
de la fracture.
V.
REPARATION PHYSIOLOGIQUE D’UNE
FRACTURE :
Dans les conditions normales,
toute fracture vers la soudure des deux extrémités osseuses par l’intermédiaire
d’une formation à laquelle on donne le nom de cal ( tissu osseux vivant) qui commence à se constituer dés les
premiers jours de la fracture et dont la synthèse totale va durer plusieurs
mois. Les facteurs qui influencent la consolidation osseuse sont
nombreux :
-
la vascularisation ;
-
l’ouverture de
fracture ;
-
l’immobilisation du
foyer de fracture ;
-
l’âge.
VI.
PROCEDES DE REDUCTION ET DE CONTENTION DES
FRACTURES :
a.
Réduction d’une fracture :
Elle consiste à remettre les fragments osseux dans leurs
rapports normaux.
-
Elle est en général
obtenue par des manœuvres orthopédiques simples, manuelles, ou à l’aide de
dispositifs instrumentaux, sur une table orthopédique. Ces manœuvres
s’effectuent le plus souvent sous anesthésie générale.
-
La réduction peut
être progressive par traction, qui peut être aussi un mode de contention.
-
Dans certains cas,
la réduction de la fracture est rendue impossible du fait de l’interposition
des parties molles (exemple le muscle) entre les fragments osseux. Cette
irréductibilité de la fracture fait recourir à la « réduction sanglante ».
-
Certaines fractures
sans déplacement n’ont pas à être réduites, mais simplement contenues.
b.
Contention :
Elle consiste à maintenir les fragments osseux dans
leurs rapports normaux jusqu’à la formation d’un cal osseux solide.
-
dans les fractures
stables, la contention est assurée par un appareil
plâtré ou en résine.
-
Lorsque la fracture
est d’emblée instable ou lorsque sa réduction ne peut être maintenue par un
simple appareil plâtré, d’autres procédés de contention sont nécessaires :
- Extension continue par l’intermédiaire d’une broche
transosseuse (broche de Kirschner, de Steinmann) solidaire d’un étrier.
- Ostéosynthèse, intervention chirurgicale «
sanglante »qui consiste à réunir les fragments osseux par un matériel
métallique. Il en existe diverses variétés : enclouage centromédullaire
essentiellement si la fracture est transversale ; clou verrouillé ;
enclouage à foyer fermé par clou souples ; vissage, en particulier dans
les fractures spiroïdes ; plaques vissées ; cerclage
métallique ; fixateur externe.
VII.
EVOLUTION GENERALE FAVORABLE
D’UNE FRACTURE :
L’évolution normale d’une fracture correctement réduite
et contenue se fait vers la consolidation par la formation d’un cal osseux.
Cette consolidation nécessite une immobilisation de durée variable, après
laquelle commence la phase de récupération fonctionnelle.
a. Critères de
consolidation osseuse :
-
Critères cliniques au terme d’un
délai variable selon chaque fracture : absence de mobilité anormale au
niveau du foyer de fracture, indolence lors de cette recherche et de la mise en
charge, disparition des phénomènes inflammatoires au niveau du foyer, absence
de boiterie.
-
Critères radiologiques, en
retard sur les critères cliniques : disparition de l’espace
interfragmentaire, image en fuseau, recalcification des extrémités osseuses.
b.
Phase de récupération fonctionnelle :
Elle commence après la consolidation de la fracture. En
effet, même dans une fracture d’évolution tout à fait normale, non compliquée,
l’immobilisation nécessaire à la consolidation entraîne un certain nombre de
troubles trophiques : une atrophie musculaire s’installe rapidement, les
articulations adjacentes ont tendance à s’enraidir en raison de la rétraction
des ligaments articulaires et, d’autre part, en raison de modifications de la
synoviale.
Le blessé doit faire de façon régulière des contractions
musculaires répétées, de façon à entretenir la trophicité et à accélérer la
consolidation osseuse.
Celle-ci obtenue, une rééducation active plus intense
peut être entreprise et doit être poursuivie le plus longtemps possible pour
obtenir une récupération fonctionnelle maximale ou satisfaisante, ce qui
demande plusieurs mois, voire plusieurs années.
VIII.
COMPLICATIONS EVOLUTIVES DES
FRACTURES :
a.
Complications générales, immédiates ou précoces :
-
Etat de choc traumatique, en
particulier dans certaines fractures du bassin ou de la cuisse et au cours des
polytraumatismes. Les signes cliniques en sont la pâleur, augmentation du pouls
et abaissement de la tension artérielle qui imposent un traitement d’urgence.
-
Complications thrombo-emboliques :
- Les
thrombophlébites des membres inférieurs à craindre
dans les fractures des membres inférieurs, lors des immobilisations prolongées,
et chez les insuffisants cardiaques. Le diagnostic peut être difficile chez les
blessés plâtrés ; tout gonflement du pied et des orteils doit alerter, de
même qu’une fièvre inexpliquée et une tachycardie.
- Elles exposent à
des séquelles veineuses parfois sévères, et surtout à
de redoutables embolies pulmonaires.
Les signes évocateurs en sont : douleur thoracique, dyspnée et petit pouls
accéléré.
- Embolie
graisseuse, se manifeste par : agitation,
anxiété, confusion mentale, puis la fièvre, une polypnée et une tachycardie.
- Décompensation
d’une maladie préalable : diabète, goutte,
éthylisme chronique, insuffisance cardiaque, insuffisance vasculaire cérébrale,
insuffisance rénale, insuffisance respiratoire.
- Gangrène gazeuse, qui peut compliquer une fracture ouverte ou une fracture ayant été
ostéosynthésée.
b.
complications loco-régionales immédiates :
-
Lésions cutanées :
excoriation, phlyctènes ; contusion et décollement cutané.
-
Ouverture immédiate avec ses
risques d’infection et retard de consolidation.
-
Lésions des parties molles.
-
Lésions viscérales : comme les
lésions de l’urètre et de la vessie dans
les fractures du bassin.
-
Lésions vasculaire : artérielles,
menaçant d’ischémie ; syndrome de Wolkman, syndrome de loge (compression
vasculaire d’apparition secondaire).
-
Lésions nerveuses des nerfs périphériques : paralysie radiale (fracture de la diaphyse humérale), ou atteinte de la
moelle épinière au cours des fractures du rachis.
-
Lésions articulaires :
hémarthrose, hydarthrose, voire plaie articulaire, favorisant des séquelles
articulaires tardives.
c.
Complications favorisées par le décubitus :
Outre les complications thrombo-emboliques, il
s’agit :
-
D’escarres aux ponits d’appui
dont l’apparition peut être extrêmement précoce et doivent être prévenues par une hygiène et des massages des
points d’appui et l’emploi de matelas
spéciaux.
-
D’infection broncho-pulmonaire favorisée
par la stase et l’encombrement des voies respiratoires par les sécrétions, mais
aussi les fausses routes alimentaires.
-
D’infection urinaire compliquant
les sondages vésicaux rendus nécessaires par l’état du blessé.
d.
complications secondaires locales plus tardives et
séquelles :
-
Déplacement secondaire de la
fracture, qui doit être prévenu par une bonne contention et qui doit être
dépisté par des clichés radiologiques systématiques.
-
Retard de consolidation, qui se
caractérise par l’absence de cal dans les délais normaux de consolidation, la
décalcification des extrémités osseuses et la liberté du canal médullaire.
-
Pseudarthrose (articulation
accidentelle), atteint surtout les
diaphyses des os longs et désigne la non-consolidation d’une fracture par
manque de formation de cal osseux.
-
Elle caractérisée
par une mobilité du foyer de fracture, à la radiographie par l’absence de cal
osseux, mais les extrémités osseuses sont densifiées et le canal médullaire
obturé. D’une façon générale, la pseudarthrose crée un handicap considérable,
en particulier aux membres inférieurs, et impose un traitement chirurgical
difficile.
-
Infection, soit des parties
molles, soit de l’os : ostéite,
complication grave que l’on observe dans les fractures ouvertes, mais peut provenir
également d’une exposition secondaire du foyer de fracture par une désunion
cutané. Elle expose au retard de consolidation, à l’ostéite chronique.
-
Cal vicieux, où le cal osseux
s’est bien formé, mais sur une fracture qui n’a pas ou a été mal réduite,
fixant ainsi le membre en attitude vicieuse. Le retentissement en est variable
sur la fonction et sur les articulations voisines. Certains ne sont
qu’inesthétiques.
-
Atrophie musculaire, constante
et précoce, elle est toujours aggravée par l’immobilisation. Une rééducation
active doit lui être opposée précocement et doit être poursuivie avec
assiduité.
-
Raideur articulaire, compliquant
les fractures articulaires, exposées en outre à l’arthrose secondaire ou une
rétraction capsulaire, mais aussi les fractures nécessitant de l’immobilisation
de l’articulation voisine.
-
Troubles trophiques et vasomoteurs, particulièrement fréquents aux membres inférieurs : pigmentation
ocre de la peau, œdème en fin de journée et à la fatigue, rétraction
aponévrotique, ostéoporose algique douloureuse.
-
Ostéonécrose aseptique, en
particulier de la tête fémorale, de l’astragale, du scaphoïde carpien.
FRACTURE
DE
L’OMOPLATE
Les fractures de l’omoplate sont rares.
Les plus fréquentes sont : fracture de la cavité glénoïde, fracture du
corps de l’omoplate.
Seules les fractures de la glène peuvent
avoir un retentissement fonctionnel séquellaire.
Les fractures du rebord antérieur de la
glène sont presque toujours une complication d’une luxation de l’épaule et
peuvent être une cause de récidive.
Ø CLINIQUE :
Le blessé se présente comme un traumatisé de l’épaule
avec une douleur et une limitation des mouvements.
La fracture du corps de l’omoplate succède à un choc
dans le dos. Elles sont souvent des fractures ouvertes.
Ø DIAGNOSTIC :
Leur diagnostic, après une contusion plus
au moins importante de l’épaule, ne peut être que radiologique.
Ø TRAITEMENT :
-
Immobilisation en
abduction du bras de courte durée (3 semaines) ;
-
Rééducation (permet
d’éviter la raideur articulaire de l’épaule).
Fréquente et de pronostic bénin, elle succède généralement
à un traumatisme indirect : chute sur le moignon de l’épaule. Elle siège
le plus souvent au tiers moyen de l’os.
I. SIGNES :
a.
La fracture sans déplacement se
traduit par :
-
un point douloureux
exquis ;
-
la radio confirme le
diagnostic.
b.
La fracture avec déplacement :
-
douleur dans la
région claviculaire ;
-
impotence relative
du membre supérieur ;
-
bras collé au
corps ;
-
avant bras
demi-fléchi et soutenu par la main opposée.
-
Epaule abaissée et
projetée en avant.
A la palpation :
-
douleur ;
-
mobilité anormale.
La mobilité de l’articulation de l’épaule et conservée.
-
Gonflement et ;
-
Ecchymose peuvent apparaître secondairement.
La radiographie
montre :
-
Le trait de
fracture, oblique, au tiers moyen de l’os ;
-
Le déplacement du
fragment interne qui chevauche le fragment externe.
II.
EVOLUTION ET COMPLICATIONS :
L’évolution
est habituellement favorable : la consolidation est
obtenue en 3 ou 4 semaines. Elle peut entraîner un cal hypertrophique,
inesthétique par son siège et son volume, mais rarement gênant sur le plan
fonctionnel.
Des complications immédiates
sont possibles mais rares :
-
ouverture du
foyer ;
-
lésions pleuro-pulmonaire
(emphysème sous-cutanée ou un hémopneumothorax) ;
-
lésions vasculaires
(veine sous-clavière) ;
-
lésions nerveuses
(plexus brachial).
Des complications tardives :
-
retard de
consolidation (rare) ;
-
cal vicieux ;
-
pseudarthrose ;
-
lésions vasculaires (anévrysme :
rare).
III.
TRAITEMENT :
Le traitement
orthopédique est appliqué dans la majorité des cas. Il consiste en
l’immobilisation du bras en position de réduction, essentiellement par
immobilisation coude corps (bandage type Mayo, ou bandage simple). Le coude est
soutenu et isolé du thorax, un pansement épais sans pli dans l’aisselle.
Le traitement
sanglant : ostéosynthèse, en cas de menace de lésion cutanée ou de
complication vasculo-nerveuse.
FRACTURE
DE LA TETE HUMERALE
La
forme la plus fréquente en est la fracture du col chirurgical de l’humérus qui est l’apanage du sujet âgé et
menace de séquelles périarticulaires.
Ø
SIGNES :
Le blessé, à la suite d’une chute sur l’épaule ou sur le coude,
ressent :
-
une vive douleur de
l’épaule, et depuis ;
-
une impotence
fonctionnelle généralement incomplète (ce qui peut retarder la consultation).
A l’examen :
-
Epaule normale ou
légèrement tuméfiée ;
-
La palpation révèle
une douleur à la face externe du moignon de l’épaule et de l’aisselle ;
-
Une ecchymose thoraco-brachiale,
d’apparition tardive.
L’examen radiologique montre :
-
Le trait de
fracture, soit transversal, soit oblique ;
-
Le déplacement des
fragments qui varie selon le mécanisme de la fracture et la position du
fragment inférieur.
Ø EVOLUTION :
-
L’évolution des
fractures engrenées de la tête humérale se fait vers la consolidation en 3 à 4
semaines (même sans réduction orthopédique) ;
-
Des complications
tardives sont relativement fréquentes :
-
Raideur de
l’articulation scapulohumérale ;
-
Atrophie musculaire
deltoïdienne, et surtout ;
-
Une rétraction
capsulaire (capsulite rétractile de l’épaule).
Ø
TRAITEMENT :
·
Fractures engrenées :
-
Immobilisation du
bras et de l’épaule par une écharpe de Mayo ou un appareil de Dujarrier pendant
3 à 4 semaines.
-
Rééducation active
et précoce de l’épaule.
·
En cas de déplacement important :
-
Réduction sous
anesthésie générale ;
-
Immobilisation sur
appareil d’abduction (plâtre thoraco-brachial ou attelle de Pouliquen).
Ø
AUTRES VARIETES : (plus rares)
·
Fracture non engrenée du col chirurgical :
-
Fracture du sujet
jeune, s’accompagne d’une déformation importante du bras ;
-
Rechercher avec
soins des complications fréquentes : vasculaires ou nerveuses.
·
Fracture du col anatomique :
Consécutive à un choc direct sur l’épaule et réalisant un
tableau de « contusion de l’épaule ».
La radiographie montre le trait de fracture à la limite
de la surface cartilagineuse : il s’agit d’une fracture articulaire. Elle
peut être associée à une luxation antéro-interne de la tête humérale.
·
Fractures parcellaires :
C’est essentiellement les fractures du trochiter, qui se compliquent de
raideur articulaire.
FRACTURE DE LA DIAPHYSE HUMERALE
Ce sont des fractures qui siègent entre, en haut le bord
inférieur de l’insertion du grand pectoral, et en bas la zone initiale de la
palette humérale.
Elle s’observe surtout chez l’homme adulte et expose à
deux complications : paralysie radiale et pseudarthrose.
En général la cause est indirecte : flexion avec
chute sur le coude ou la main, plus rarement directe.
Ø
SIGNES CLINIQUES :
A la suite d’un traumatisme
direct :
Coup violent sur le bras, écrasement par une roue de
voiture…le blessé ressent une vive douleur, perçu par un craquement et a depuis
une impotence totale du membre supérieur, qu’il présente soutenu par sa main
valide.
A l’examen du sujet :
-
gonflement et
ecchymose ;
-
un raccourcissement
du bras ;
-
une déformation
angulaire.
A la palpation douce :
-
nette mobilité,
qu’il faut éviter de rechercher, et une
douleur au foyer de fracture.
Il faut rechercher
essentiellement :
·
La prise du pouls
huméral et l’appréciation de la chaleur du membre supérieur renseignant sur une
éventuelle lésion vasculaire.
·
La recherche d’une
lésion du nerf radial dont le signe est la perte de l’extension active de la
main sur l’avant-bras et des doigts sur la main.
La radiographie
précise :
-
Le trait de fracture
qui peut être transversal, oblique ou spiroïdal, voire fracture communitive.
-
Le déplacement qui
peut être un chevauchement des fragments ;
-
Parfois, il existe
un troisième fragment.
Ø EVOLUTION :
·
Fracture non compliquée : l’évolution est favorable et la consolidation est obtenue en 6 à 8 semaines
environ. Une bonne réduction, contrôlée régulièrement, complétée par une
rééducation active et assidue, assure une guérison sans séquelles.
·
Complications :
ü
Immédiates :
La plus fréquente et la plus redoutable est la paralysie radiale, dont le pronostic
est imprévisible et dépend de la nature de la lésion nerveuse (contusion,
section), pouvant laisser comme séquelle une main « tombante ».
ü
Tardives :
Trois complications tardives sont à redouter :
-
retard de consolidation : assez fréquent ;
-
la pseudarthrose : complication essentielle. Elle se
traduit par la persistance trois mois après la réduction d’une mobilité
anormale avec indolence absolue.
Radiologiquement, le trait de fracture est très visible
et le cal absent.
-
Les cals vicieux : soit
angulaire, soit hypertrophique (avec le risque d’englober le nerf radial entraînant une paralysie radiale).
Ø TRAITEMENT :
·
Il est avant tout orthopédique soit :
-
Extension continue
simple pendant 3 semaines suivie d’immobilisation par plâtre thoraco-brachial
maintenu 4 à 6 semaines ;
-
Un appareil
d’immobilisation installée d’emblée, associé ou non à une traction sur le
membre fracturé.
·
Parfois chirurgical :
-
Enclouage d’une
fracture transversale, plaque vissée ;
-
En cas de
complications : libération ou suture du nerf radial, ostéosynthèse à foyer
ouvert et greffe d’une pseudarthrose.
FRACTURE DU
COUDE
Le coude est le siège de deux types fréquents de
fractures : les fractures de l’extrémité inférieure de l’humérus et celles
de l’olécrane.
Les fractures de l’extrémité inférieure de l’humérus
surviennent plus fréquemment chez l’enfant et réalisent des fractures
supracondyliennes.
LES
FRACTURES DE L’EXTREMITE INFERIEURE
DE
L’HUMERUS (Les fractures supracondyliennes)
1. Signes :
Le
blessé, à la suite d’une chute sur la main, le coude étendu, a ressenti une
vive douleur et a depuis une impotence totale du membre supérieur qu’il
présente soutenu par sa main valide.
L’examen du blessé montre :
-
un avant-bras
raccourci ;
-
un gonflement
important, au niveau du coude, qui couvre rapidement la déformation.
Des complications vasculo-nerveuses doivent être recherchées :
étudier la chaleur, la motricité et la sensibilité de la main, le pouls radial.
La
radiographie précise le trait :
-
de face : en
général transversal au-dessus des saillies épicondyliennes et
épitrochléennes ;
-
de profile, oblique
en bas et en avant, le fragment inférieur est attiré en haut en arrière, le
fragment supérieur fait saillie en avant.
2.
Evolution :
L’évolution d’une fracture de l’enfant, correctement traitée, se fait vers la
consolidation en 4 à 6 semaines. Une rééducation active, excluant tout massage ou mobilisation passive, est indispensable
pour assurer un pronostic fonctionnel satisfaisant.
Des complications
sont cependant possibles, parfois graves :
-
Déplacement secondaire, imposant une surveillance radiologique
régulière ;
-
Syndrome de Wolkmann, redoutable
complication favorisée par la contusion de l’artère humérale lors de la
fracture, les lésions nerveuses
possibles, des manœuvres de réduction trop brutale ou répétées, un plâtre
circulaire trop serré ou une immobilisation du coude trop aigue.
Elle évolue en deux phases et il est capital de
reconnaître les signes d’alarme qui
peuvent suivre de quelques heures le traumatisme :
-
douleurs de
l’avant-bras irradiant vers le bras et la main ;
-
engourdissement ou
fourmillement ;
-
œdème et cyanose de
la main et des doigts qui deviennent froids ;
-
diminution ou
abolition du pouls.
Ces signes doivent entraînés un traitement
immédiat (ablation du plâtre) sinon s’installe le tableau de rétraction
ischémique des fléchisseurs, irréversible. Le poignet et les doigts sont
fléchis en crochet (main en griffe). S’y associent des troubles
trophiques, vasculaires et sensitifs. La perte fonctionnelle du membre est
définitive à ce stade.
-
Un ostéome périarticulaire,
formation de tissu osseux siégeant généralement dans le muscle brachial
antérieur, favorisé par une réduction difficile, sanglante, et surtout par les
massages et la mobilisation passive.
Son image radiologique est d’apparition tardive.
Volumineux, il peut gêné la flexion du coude.
-
Cal vicieux, cal hypertrophique réalisant une butée, cal angulaire
entraînant une déviation de l’axe. ; se corrige souvent avec la
croissance.
3.
Traitement :
Le traitement des fractures supracondyliennes de
l’enfant avec déplacement comporte :
·
Une réduction d’urgence, le plus
souvent par des manœuvres orthopédiques, sous anesthésie générale, avec
contrôle radiologique de la réduction.
·
L’immobilisation du membre : un plâtre qui immobilise la
fracture remontant le plus haut possible sur le bras et immobilisant la main et
l’avant-bras.
FRACTURE
DE L’OLECRANE
Elle se traduit par :
-
une impossibilité de
l’extension active du coude ;
-
une déformation du
coude ;
-
un point douloureux
à l’extrémité de la crête cubitale.
L’évolution après
un traitement chirurgical (immobilisation simple en l’absence de déplacement,
fixation osseuse chirurgicale, par cerclage, vissage, en cas de déplacement)
assure une consolidation en 3 à 4 semaines et un résultat fonctionnel
satisfaisant, la rééducation permet de limiter la raideur articulaire du coude.
FRACTURE DES
DEUX OS DE
L’AVANT-BRAS
Ce sont les fractures qui touchent à la fois le radius
et le cubitus au niveau de leurs diaphyses. Elles plus fréquentes chez
l’enfant, chez qui elles réalisent habituellement une fracture
« sous-périostée », en bois vert. Leur pronostic est dominé par la
conservation de la fonction prono-supination.
1.
Signes :
Dans la variété de fracture complète des deux os de
l’avant-bras, à la suite d’un traumatisme, le blessé qui a ressenti une vive
douleur se présente dans l’attitude des traumatisés du membre supérieur :
-
bras collé au
corps ;
-
avant-bras
demi-fléchi et en pronation, soutenu par la main opposée ;
-
l’impotence
fonctionnelle est complète.
On constate :
-
un important
gonflement de l’avant-bras ;
-
une douleur et une
mobilité anormale des fragments à l’occasion du déshabillage ;
-
une déformation
caractéristique : angle ouvert en avant et en dedans ;
-
un raccourcissement
de l’avant-bras.
L’examen clinique :
Apprécie l’état de la peau, celui des vaisseaux, des nerfs de
l’avant-bras et la mobilité des doigts.
L’examen radiologique :
Doit être comparatif chez l’enfant avec le côté opposé,
confirme la fracture des deux os de l’avant-bras : le radius au un tiers
moyen de la diaphyse et le cubitus à un niveau voisin, légèrement supérieur ou
inférieur. Surtout, il apprécie un
déplacement des fragments souvent complexe qui associe le plus souvent
angulation, raccourcissement et décalage.
2. Evolution :
L’évolution favorable se fait vers la consolidation,
toujours longue et qui nécessite une immobilisation de 8 semaines environ chez
l’enfant, 12 semaines chez l’adulte.
Le pronostic fonctionnel dépend en grande partie de la
qualité de la réduction des déplacements des fragments osseux, en particulier
du décalage dont dépend la fonction de prono-supination.
Des complications sont possibles :
·
Complications immédiates sont relativement
rares :
-
ouverture du foyer
de fracture ;
-
irréductibilité
primitive.
·
Complications secondaires ou tardives :
-
cals vicieux
angulaires ;
-
cals vicieux avec
décalage limitant la prono-supination ;
-
la pseudarthrose
radiale ou cubitale ;
-
syndrome de
Wolkmann.
3.
Traitement :
Le traitement est souvent difficile et demande une
réduction parfaite des fragments osseux. Il peut être :
-
Sanglant :
-
réduction à
« ciel ouvert » et fixation par ostéosynthèse ;
-
une immobilisation
plâtrée prolongée.
-
Orthopédique :
-
réduction par
manœuvres manuelles et vérifiée radiologiquement ;
-
contention par un
plâtre brachio-plamaire prenant le coude fléchi en 90° et s’arrêtant au pli de
flexion de la main ;
-
contrôles
radiologiques répétés.
4. Autres variétés de fractures des deux os de l’avant-bras :
·
La fracture de Monteggia, qui
associe une fracture de la diaphyse cubitale et une luxation de la tête
radiale.
·
Les fractures de l’enfant,
souvent incomplètes, en « bois vert », ou sous-périostées. Leur
pronostic est meilleur et leur traitement plus facile que chez l’adulte (simple
immobilisation plâtrée, s’il n’existe pas de déplacement, ou réduction sous
anesthésie générale).
·
Les fractures itératives, qui
sont souvent le fait de l’enfant, en raison de la lenteur de la consolidation.
FRACTURE
DE POUTEAU-COLLES
C’est une des formes les plus fréquentes des fractures
de l’extrémité inférieure du radius.
C’est une fracture sus-articulaires, toujours engrenée, d’évolution bénigne,
mais pouvant laisser des séquelles très gênantes. C’est fracture de l’adulte et
du sujet âgé, ostéoporotique.
1. Signes cliniques :
Consécutive généralement à un traumatisme indirect (chute sur la paume
de la main, poignet en hyperextension), le blessé a ressenti :
-
une vive douleur du
poignet ;
-
une impotence
fonctionnelle ;
-
main valide soutient
le poignet douloureux qui est en pronation.
L’examen montre une déformation en subluxation
postéro-extrene de la main :
-
De face :
-
déformation en baïonnette : l’axe de la main
passe en dehors de celui de l’avant-bras.
-
De profil :
-
Déformation en dos de fourchette : la face
dorsale du poignet et la main sont déportées en arrière.
La palpation retrouve un point douloureux sur le bord
externe du radius et l’ascension de la styloïde radiale.
Les mouvements de flexion et extension passive du
poignet sont possibles, car elle s’agit d’une fracture sus-articulaire.
L’examen radiologique montre :
-
le trait de
fracture, horizontal de face, siégeant franchement au-dessus des surfaces
articulaires, transversal de profil ;
-
le déplacement des
fragments : le fragment supérieur vient pénétrer dans le fragment
inférieur qui fixé, engrené en position vicieuse ;
2.
Evolution :
Elle est favorable dans la majorité des cas, et se fait
vers la consolidation en à semaines,
sous réserve d’un traitement, d’une surveillance et d’une rééducation corrects.
Des complications sont cependant possibles :
·
Les complications immédiates :
-
ouverture
cutanée ;
-
vasculo-nerveuse :
rare.
·
Les complications secondaires :
-
Déplacement
secondaire sous plâtre.
·
les complications tardives :
-
Cals vicieux en dos de
fourchette ou en baïonnette, pouvant limiter la préhension ou la
prono-supination ;
-
Raideur articulaire à éviter par
la rééducation active assidue ;
-
Douleurs résiduelles ;
-
Troubles trophiques : œdème
douloureux, ostéoporose post-traumatique (syndrome algodystrophique).
3.
Traitement :
Il est orthopédique et comporte une réduction manuelle,
sous anesthésie générale ou locale ; un brochage est souvent associé.
Après contrôle radiologique de la réduction, une immobilisation plâtrée,
laissant le coude et les doigts libres, est maintenue pendant 4 à 5 semaines.
La mobilisation des doigts est faite précocement et surveillée.
Dans les formes peu déplacées, une attelle plâtrée
dorsale, voire un bandage élastique chez le sujet âgé, peut suffire et
permettre une rééducation plus précoce.
4.
Autres fractures de l’extrémité inférieure du
radius :
On peut les classer comme suit :
·
Autres fractures extra-articulaires, dont les fractures sous-périostées et les décollements épiphysaires
chez l’enfant.
·
Fractures articulaires,
relativement fréquentes et de pronostic plus sévère,
car elles exposent aux raideurs articulaires et à l’arthrose post-traumatique.
·
Fractures associées à une lésions carpienne : fracture du scaphoïde, luxation rétro-lunaire du carpe.
FRACRURE DE LA MAIN
FRACRURE DU
SCAPHOÏDE
C’est la plus fréquente des fractures des os du
carpe ; elle atteint l’homme adulte et souvent sportif (gymnaste).
1.
signes :
A la suite d’un traumatisme généralement direct, le
blessé a ressenti une vive douleur dans la région du carpe et présente une
impotence fonctionnelle variable.
A l’examen, il existe :
-
une douleur et un
gonflement du poignet qui prédomine à son bord externe ;
-
la pression de la tabatière anatomique réveille une
douleur exquise.
Le diagnostic doit être complété par un examen radiologique comportant
plusieurs clichés sous diverses incidences, voire un scanner.
Le trait de fracture est habituellement horizontal et
siège à la partie moyenne de l’os.
2. Evolution :
·
Favorable se fait vers la
consolidation qui est souvent lente (2 mois et demi à 4 mois).
·
Des complications sont
possibles :
-
Troubles trophiques
de la main (syndrome algodystrophique post-traumatique) ;
-
Pseudarthrose du
scaphoïde (parfois franchement douloureuse nécessitant un traitement
chirurgical ;
-
Arthrose
post-traumatique avec raideur.
3. Traitement :
Le plus souvent orthopédique, il comporte :
-
une réduction de la
fracture par des manœuvres externes et contrôle radiologique ;
-
une immobilisation
plâtrée englobant la base du pouce et atteignant les têtes des
métacarpiens ;
-
la mobilisation
précoce des doigts est faite précocement.
Le traitement peut être également
chirurgical avec vissage.
FRACRURE DES DOIGTS
Ø
Fracture du premier métacarpien :
Elle succède à un traumatisme
indirect : chute sur la main ouverte, ou traumatisme sur le bord radial du
poing. Le blessé a ressenti une vive douleur, présente une impotence
fonctionnelle du pouce. Il existe un point douloureux assez précis à la palpation et un gonflement
important du pouce qui masque habituellement la déformation.
L’examen
radiologique montre le trait de fracture oblique à la
base du premier métacarpien, et le déplacement du fragment inférieur
diaphysaire.
L’évolution
favorable se fait vers la consolidation osseuse au bout de 5 à 6 semaines.
Des séquelles ne
sont pas rares : arthrose trapézo-métacarpienne avec gêne douloureuse les
mouvements d’abduction et d’opposition du pouce.
Ø
Fracture des autres métacarpiens :
C’est fracture de l’adulte qui succède habituellement à
un traumatisme direct. Elle siège en général au tiers moyen de la diaphyse. Le
blessé a ressenti une vive douleur et présente une impotence fonctionnelle. Il
existe une déformation souvent évidente du doigt, une douleur exquise à la
palpation.
L’examen radiologique montre le trait de fracture et le
déplacement des fragments.
L’évolution
favorable de la fracture d’un
métacarpien nécessite un traitement correct : la consolidation se fait en
3 à 4 semaines.
Des complications
et séquelles ne sont pas
rares : pseudarthrose, cal vicieux, raideur articulaire.
Le traitement peut être orthopédique, par immobilisation souple par élastoplaste, ou
par attelle métallique malléable pour les fractures peu déplacées, ou par
extension continue à l’aide d’une traction en flexion sur attelle.
Il est parfois chirurgical : embrochage
transcutané.
Ø Fractures des
premières phalanges :
Le plus souvent à l’index et à l’annulaire, elles sont
souvent complexes. A la suite d’un traumatisme, Le blessé a ressenti une vive
douleur et présente une impotence fonctionnelle variable. Il existe une
déformation, un gonflement du doigt et une douleur localisée à la palpation.
L’examen radiologique montre le trait de fracture et le
déplacement éventuel des fragments.
L’évolution favorable de ces fractures nécessite un
traitement correct. La consolidation demande 3 à 4 semaines. Des complications
et séquelles ne sont pas rares.
Le traitement est
habituellement orthopédique :
- simple
immobilisation sur attelle recourbée du doigt en position de fonction lorsque
le déplacement n’est pas important, sinon, le traitement chirurgical par
brochage ou vissage.
Ø
Fracture de phalangette :
Elle succède à un écrasement du doigt et s’accompagne
souvent d’un hématome sous-unguéal susceptible de s’infecter, ce qui justifie
le traitement chirurgical : nettoyage du foyer de fracture et
immobilisation sur attelle.
Parfois, il existe un arrachement de l’insertion du
tendon extenseur du doigt sur la phalangette : l’immobilisation du doigt
en hyperextension de la troisième phalange peut suffire, la suture chirurgicale
est rarement nécessaire.
FRACTURES DU
BASSIN
La forme habituelle est la fracture du bassin
interrompant la continuité de la ceinture pelvienne. Elle survient en général
chez un adulte victime d’un traumatisme violent (accident de voiture, ou de la
voie publique), responsable non seulement de la fracture, mais aussi de lésions
viscérales associées mettant en jeu le pronostic vital.
I. SIGNES CLINIQUES :
Le blessé est
souvent en état de choc important,
avec pâleur, pouls rapide, tension artérielle abaissée.
L’impotence
fonctionnelle est quasi absolue et le blessé ressent
des douleurs intenses au niveau du bassin.
L’examen du
blessé peut mettre en évidence une déformation :
raccourcissement d’un membre inférieur dont le pied tourne en dehors.
La palpation
révèle les points douloureux : en avant dans le
pli inguinal, en arrière, dans le quadrant supéro-interne de la fesse. Les
manœuvres de rapprochement ou d’écartement des ailes iliaques sont
douloureuses.
Recherche des
complications immédiates associées, les plus
fréquentes sont les complications
urinaires : faire uriner le blessé, contrôler la couleur et la
quantité émise (recherche d’une hématurie, lésion vésicale ou urétrale).
La radiologie montre les traits de fracture, généralement verticaux et atteignent
soit l’arc antérieur de la ceinture pelvienne soit l’arc postérieur, soit les
deux. Les traits peuvent aussi être unilatéraux ou bilatéraux et conditionnent
le déplacement des fragments.
II. EVULUTION :
Il est souvent
grave : du fait des lésions viscérales qui mettent en jeu le pronostic
vital.
Dans les non compliqués, après une immobilisation de 2 à
3 mois, le pronostic fonctionnel est
dans l’ensemble relativement satisfaisant.
Lorsqu’il existe des complications urinaires, des
séquelles ne sont pas rares : rétrécissement urétral, infection urinaire.
III.
TRAITEMENT :
Sur le lieu de l’accident :
-
Immobilisation et
transport prudents du blessé ;
-
Traitement de l’état
de choc.
Le traitement de la fracture
est essentiellement orthopédique :
-
Réduction par
traction continue ou sur table orthopédique ;
-
Contention
(difficile faute de points d’appui).
Traitement des lésions urinaires si elles existent.
-
Immobilisation 2 à 3
mois ;
-
Exercices au lit le
plus tôt possible pour mobiliser les articulations et lutter contre l’atrophie
musculaire.
FRACTURE DU COTYLE
Ce sont des fractures
articulaires qui menacent la fonction de l’articulation coxo-fémorale. On
distingue :
Ø FRACTURES PAR ENFONCEMENT DU COTYLE :
Elles succèdent à un traumatisme violent sur le grand trochanter,
l’état de choc y est constant, l’impotence fonctionnelle complète.
L’examen radiologique
montre :
-
Le déplacement de la
tête fémorale qui tendance à pénétrer plus au moins dans le bassin ;
-
et le trait de
fracture transversale qui sépare la cavité cotyloïdienne en deux.
L’évolution :
-
Risque ultérieur
très fréquent d’arthrose de la hanche ;
-
Raideur et ankylose
articulaire malgré un traitement correct.
Ø FRACTURES DU COTYLE ASSOCIEES A
LUXATION DE LA HANCHE :
Surviennent au cours d’accident d’automobile : au
cours d’un choc de face, les genoux heurtent le tableau de bord et la tête
fémorale fracture le rebord cotyloïdien postérieur et se luxe en arrière
risquant ainsi de léser le nerf sciatique.
Le tableau réalisé est celui d’une luxation de la
hanche, mais l’examen radiologique (face, profil et surtout le scanner)
recherche la fracture du rebord cotyloïdien et les corps étrangers
intra-articulaires.
Le traitement comporte :
-
La réduction de la
luxation ;
-
Fixation
chirurgicale du rebord cotyloïdien (lorsque la luxation se produit après
réduction.
Le pronostic est ici aussi dominé par le risque d’une arthrose
secondaire.
FRACTURES PARTIELLES DU BASSIN
Elles sont bénignes et guérissent le plus
souvent par simple immobilisation au lit.
Ø
Fracture de l’ilion, de l’ischion, du coccyx :
Se voient en général chez les sujets âgés ostéoporotiques à la suite d’un
traumatisme minime, comme simple chute sur les fesses.
Le diagnostic, évoqué cliniquement devant une douleur à la marche, peut être difficile
radiologiquement car le trait de fracture n’est pas toujours évident sur les
premières radiographies.
Le traitement repose dans la majorité des cas sur le repos : position allongée
ou assise au début pendant 1 à 3 semaines. Puis un repos relatif, quand les
douleurs ont diminuées, limitant simplement l’appui, pendant 3 à 4 semaines.
Le risque principal est thrombo-embolique.
FRACTURE DU
COL DU FEMUR
Fractures fréquentes chez le sujet âgé, notamment la
femme, leurs complications généralement secondaires peuvent être redoutables et
mettre en jeu le pronostic vital.
I.
SIGNES CLINIQUES :
La fracture succède en général à un traumatisme plus au
moins important : chute sur le pied, le genou ou la hanche, et chez le
sujet âgé, ostéoporotique. Le blessé qui ressenti une vive douleur à la hanche
ne peut plus se relever. Il existe une impotence fonctionnelle plus au moins
absolue.
L’examen montre une déformation caractéristique du
membre inférieur :
-
raccourci, en légère
flexion ;
-
en rotation externe
(rotule regarde en dehors).
On distingue deux formes de fracture du col : les
fractures cervicales vraies et les fractures cervico-trochantériennes.
A.
LES FRACTURES CERVICALES
VRAIES :
Ce sont des fractures par abduction.
-
Il existe dans le
pli de l’aine une tuméfaction douloureuse ;
-
La pression du grand
trochanter est indolore.
-
Les radiographies de
face et profil précisent :
-
Le trait de
fracture :
-
soit
« sous-capital » à la jonction entre la tête et le col ;
-
soit
« transcervical », divise le col à sa partie moyenne, plus près de la
tête que du grand trochanter.
-
Le
déplacement :
-
Les fragments font
un angle ouvert en bas ;
-
Les deux surfaces
fracturées regardent en avant.
B. LES FRACTURES CERVICO-TROCHANTERIENNES :
Surviennent plus volontiers chez un sujet plus âgé.
-La déformation y est plus importance.
-
Dans la région
trochantérienne, on trouve à la palpation un point douloureux exquis, et plus
tardivement une ecchymose.
-
Les radiographies de
face et profil montrent le trait de fracture : soit,
-
« cervico-trochantérien »
vrai à l’union du col et du massif trochantérien ;
-
« intertrochantérien »
séparant grand et petit trochantérien ;
-
« pertochantérien »
à travers les deux trochanters ;
-
« sous-trochantérein »
ou « trochantéro-diaphysaire ».
-
Le déplacement du
fragment inférieur explique la déformation clinique.
II.
EVOLUTION :
Dépend de l’apparition ou non e complications. L’évolution
favorable est favorisée par un traitement correct, adapté à la forme clinique
de la fracture, le blessé et des soins infirmiers assidus et une rééducation
précoce.
Ø
COMPLICATIONS FREQUENTES :
·
Immédiates :
-
Vasculo-nerveuses,
rares ;
-
Autres fractures
associées ou luxation de la hanche.
·
Secondaires :
-
Liées surtout au
décubitus et leur prévention repose sur la qualité des oins infirmiers.
·
Tardives :
-
Pseudarthrose du col
fémoral (dans les fractures
cervicales) ;
-
Nécrose de la tête
fémorale (dans les fractures sous-capitales), exposant à l’arthrose de la
hanche ;
-
Cal vicieux des
fractures trochantériennes, en général en coxa-vara, avec le risque de retentir
sur les articulations sus et sous-jacentes.
III. TRAITEMENT :
Il est pratiquement toujours chirurgical et son but vise
à réduire et contenir correctement la fracture pour mobiliser rapidement le
blessé.
-
Réduction et vissage
transcervical chez l’enfant ;
-
Remplacement de la
tête fémorale par une prothèse dans les fractures transcervicales ;
-
Réduction et mise en
place d’une ostéosynthèse (clou-plaque, vis plaque, etc.) sur diaphyse dans les
fracture trochantériennes.
FRACTURE DE LA
DIAPHYSE FEMORALE
Les fractures de la diaphyse fémorale
sont d’une grande fréquence au cours des accidents de circulation. Elles
peuvent mettre en jeu le pronostic vital immédiat par l’état de choc qu’elles
entraînent constamment. Leur traitement chirurgical reste menacé par deux
risques importants : l’infection et la pseudarthrose.
1.
Etiologie et mécanisme :
Elles succèdent le plus fréquemment à un accident de
travail ou de la voie publique. Dans tous les cas, le traumatisme responsable
est violent :
-
choc direct,
responsable des dégâts cutanés ;
-
choc indirect, par
torsion ou flexion du fémur.
2. Signes :
La fracture du tiers moyen de la diaphyse est la plus
courante. Le blessé a ressenti une vive douleur de la cuisse, un craquement et
a depuis une impotence fonctionnelle complète.
Le blessé est souvent en état de
choc : pâleur, pouls rapide, tension artérielle abaissée.
L’examen du blessé montre une déformation évidente :
-
raccourcissement de
la cuisse ;
-
rotation externe de
la jambe, le pied étant tourné en dehors.
-
un gonflement et une
ecchymose de la cuisse.
Il est indispensable de rechercher des complications immédiates :
·
Lésion
cutanée ; lésion vasculaire (pouls poplité) ; lésion nerveuse
(sensibilité et mobilité des orteils) ; lésion articulaire.
·
Lésions associées
d’autres organes, car il s’agit souvent de polytraumatisés.
L’examen
radiologique montre :
·
Le trait de
fracture, le plus souvent transversal ou oblique, parfois spiroïdal ;
·
Le déplacement à des
degrés divers : chevauchement, angulation et rotation externe du fragment
inférieur.
·
Les clichés doivent
comporter une vue de la hanche et du genou.
3.
Evolution :
L’évolution favorable d’une fracture fermée se fait vers
la consolidation, en 3 à 4 mois, selon qu’il s’agit d’une fracture spiroïde ou
transversale.
Une rééducation active s’efforce de prévenir ou de
limiter l’amyotrophie du quadriceps et la raideur du genou.
Des complications
sont cependant possibles :
·
Immédiates :
-
état de choc
traumatique ;
-
ouverture du foyer
de fracture, le plus souvent de dehors en dedans ;
-
lésions associées
des parties molles avec risque d’infection du foyer de fracture.
·
Secondaires, générales :
- thrombo-phlébite ;
- accidents de décubitus.
·
Tardives :
-
retard de
consolidation ;
-
cals vicieux pouvant
retentir sur la hanche ou le genou ;
-
pseudarthrose, de
pronostic fonctionnel très sévère.
4.
Traitement :
·
Premier temps :
- déchoquage
du blessé.
·
Le traitement de la fracture est
généralement chirurgical, et fait appel à divers types d’ostéosynthèses :
- enclouage centromédullaire ;
- clou verrouillé ;
- plaque vissée.
Ou à une traction quand des lésions
cutanées ne permettent pas une ostéosynthèse.
·
Certaines complications locales
secondaires nécessitent elles aussi un traitement chirurgical adapté
(pseudarthrose, cal vicieux).
FRACTURE DE
L’EXTREMITE
INFERIEURE
DU FEMUR
Ce sont des fractures siégeant au-dessous d’une
horizontale menée à 5 cm
au dessus du rebord cartilagineux des condyles fémoraux surtout chez l’adulte.
Elles ont une gravité fonctionnelle car elles
compromettent l’articulation du genou.
1.
Signes :
Le blessé est amené en général après un gros traumatisme
(écrasement ou chute). La douleur est très vive et l’impotence du membre
fracturé est absolue.
Le blessé est
souvent en état de choc : pâleur, pouls rapide,
tension artérielle abaissée.
L’examen du
blessé montre une déformation évidente :
-
gonflement par un
épanchement considérable et du genou, siège d’ecchymoses très rapidement ;
-
raccourcissement et
élargissement de la cuisse ;
-
parfois, saillie en
avant du fragment supérieur et déviation latérale du fragment inférieur.
Recherche de
complications immédiates (la recherche de mouvements
anormaux est inutile et dangereuse) :
-
lésions
cutanées ;
-
lésions vasculaires
(palpation des pouls pédieux et tibial, chaleur du pied) ;
-
lésions nerveuses
(sensibilité et mobilité des orteils) ;
-
lésions associées
d’autres organes chez ce blessé qui souvent un polytraumatisé.
L’examen radiologique
montre :
·
La fracture supracondylienne :
-
le trait de fracture
siège au tiers inférieur de la diaphyse fémorale : oblique, spiroïde ou
communitif ;
-
le
déplacement : bascule en arrière, ascension et chevauchement du fragment
inférieur.
·
Plus rarement, une
fracture sus et inercondylienne :
-
traits complexes les
condyles entre eux et la diaphyse ;
·
Beaucoup plus
rarement, une fracture unicondylienne.
2.
Evolution :
L’évolution
favorable d’une fracture fermée se fait vers la
consolidation en 3 à 4 semaines. Une rééducation active s’efforce de limiter
l’amyotrophie du quadriceps et la raideur du genou.
Des complications
sont fréquentes :
·
Immédiates :
-
Etat de choc
traumatique et lésions associées ;
-
Ouverture du foyer
de fracture ;
-
Retard de
consolidation ;
-
Lésions vasculaires
poplitées.
·
Secondaires :
-
hématomes, exposant
à l’infection ;
-
accidents de
décubitus chez les sujets âgés ;
-
thrombophlébites et
embolies pulmonaires.
-
·
Tardives :
-
déplacements
secondaires :
-
pseudarthrose ;
-
cals vicieux ;
-
raideur du genou.
3.
Traitement :
Outre le traitement de l’état de choc, il est :
·
Orthopédique : mise en
traction-suspension par broche transtibiale.
·
Chirurgical :
ostéosynthèse, permet une rééducation plus rapide, limitant ainsi l’importance
de l’atrophie du quadriceps et la raideur de l’articulation du genou.
FRACTURE DE LA
ROTULE
C’est une fracture articulaire qui interrompt la
continuité de l’appareil extenseur du genou.
1.
signes :
Dans la fracture
transversale fermée de la rotule, à la suite d’un traumatisme soit :
-
Indirect :
chute genou fléchi ; suivie d’une contraction brusque du quadriceps pour
se relever ;
-
Direct : chute
sur genou fléchi ;
Le blessé a ressenti une douleur du genou, a perçu
un craquement et n’a pu se relever. L’impotence est totale.
L’examen clinique,
si le blessé est vu au très tôt, une dépression
transversale barrant la rotule et très douloureuse à la palpation.
Plus tard : un gros genou avec épanchement
articulaire (hémarthrose). La palpation des bords latéraux de la rotule
retrouve des points douloureux très évocateurs.
Il est dangereux de rechercher des mouvements
anormaux et d’étudier la mobilité du
genou qui aggraverait les dégâts. Cependant, il est nécessaire de préciser l’état de la peau, car l’existence de
lésions préalables entre en compte dans les indications thérapeutiques.
L’examen
radiologique montre :
-
Le trait de
fracture, transversal à l’union du tiers inférieur et du tiers moyen, parfois
des traits de refend.
-
Le déplacement des
fragments, avec souvent écart entre les fragments osseux.
2.
Evolution :
·
L’évolution favorable d’une
fracture transversale de la rotule, opérée, se fait vers la consolidation en 30
à 40 jours. Une rééducation active, musculaire et articulaire s’efforce de
prévenir et de limiter l’amyotrophie du quadriceps et la raideur du genou.
·
Complications possibles :
-
Les unes immédiates :
-
Ouverture réalisant
une « plaie articulaire » avec le risque d’infection : ostéite
et arthrite septique du genou ;
-
Lésions associées
des ligaments ou des ménisques du genou ;
-
Luxation de la
hanche.
-
Les autres tardives :
-
Pseudarthrose et
cals vicieux (ne se voient plus depuis l’intervention chirurgicale
systématique) ;
-
Arthrose secondaire
du genou (surface articulaire non reconstituée avec précision) ;
-
Raideur du genou et
amyotrophie quadricipitale.
3.
Traitement :
Il est essentiellement chirurgical : ostéosynthèse
(cerclage, suture ou vis) suivie d’une mise en gouttière plâtrée.
Il vise à reconstituer parfaitement la surface articulaire
et les ailerons rotuliens.
4.
Autres formes de fracture
de la rotule :
·
Les fractures sans déplacement : nécessitent une immobilisation plâtrée en extension.
·
Les fractures comminutives :
peuvent obliger à une patellectomie
(ablation de la rotule) totale ou partielle.
·
Les fractures parcellaires.
LES FRACTURES DES
PLATEAUX TIBIAUX
Ce sont des fractures articulaires qui
mettent en jeu le pronostic fonctionnel du genou et dont la fréquence est liée
aux accidents de la circulation.
1.
Signes :
Suite à un traumatisme dont le mécanisme est variable : valgus forcé
lors d'une chute d'un véhicule à deux roues ou choc sur la face externe du
genou, le blessé a :
-
ressenti une vive douleur ;
-
perçu un craquement ;
-
une impotence fonctionnelle complète (n'a pas pu se relever).
L'examen clinique
montre :
-
un gros genou, avec épanchement intra-articulaire (hémarthrose) ;
-
parfois, une déviation de l'axe de la jambe (avec des mouvements de
latéralité le
plus souvent).
Rechercher, lors de cet examen :
-
une lésion cutanée, érosion ou phlyctène ;
-
une lésion ligamentaire ;
-
une autre lésion ou fracture associée selon le traumatisme.
L'examen radiologique montre, le plus souvent :
-
une fracture du plateau tibial externe avec :
-
enfoncement et une séparation ;
-
lésion grave de la surface articulaire ;
Plus rarement :
-
une fracture du plateau tibial interne ;
-
une fracture des deux plateaux tibiaux.
La recherche de l'enfoncement du plateau tibial est parfois difficile et
demande une lecture attentive des clichés de profil, voire un scanner.
2.
Evolution :
L'évolution favorable se fait vers la consolidation en 3 mois. Une rééducation musculaire et
articulaire doit s'efforcer de prévenir et de limiter l'amyotrophie du
quadriceps et la raideur articulaire.
Des complications
sont possibles :
· Précoces : hématomes exposant à l'infection ;
· Tardives, surtout la fonction articulaire :
- Lésions cartilagineuses ;
- La reconstitution parfois
imparfaite de la surface articulaire;
Exposent à une arthrose
post-traumatique du genou.
-
Douleur et arthrose consécutive au déséquilibre statique du genou (en
cas d'une reconstitution imparfaite des axes).
3.
Traitement :
Il est complexe et fait appel à diverses méthodes:
-
Immobilisation plâtrée simple en absence de déplacement important ;
-
Réduction sanglante avec ostéosynthèse et greffe.
-
Une rééducation active, musculaire et articulaire précoce est
indispensable, de même que la prévention des complications thrombo-emboliques,
favorisées par l'absence prolongée
d'appui sur le membre fracturé.
FRACTURE DES
DEUX OS DE LA
JAMBE
Ce sont des fractures qui intéressent à la fois les
diaphyses du tibia et du péroné et qui sont parmi les plus fréquentes des
fractures des membres inférieurs.
L’évolution est souvent compliquée : ouverture du
foyer de fracture, retard de consolidation et séquelles.
I.
FRACTURE FREMEE
DE LA JAMBE :
1. Signes :
A la suite d’un traumatisme variable, direct accident de
la voie publique ou indirect mécanisme de torsion ou de flexion, le blessé
a :
-
ressenti une vive
douleur dans la jambe ;
-
perçu un craquement
et n’a pu se relever ;
-
l’impotence est
absolue.
L’examen du blessé montre :
-
une déformation
évidente : angulation le plus souvent à sommet antéro-externe ;
-
rotation externe du
fragment inférieur (pied repose sur son bord externe) ;
-
raccourcissement de
la jambe ;
-
un gonflement, des
ecchymoses et des phlyctènes apparaîtrons rapidement.
Il est nécessaire de rechercher les complications
immédiates : des lésions cutanées : contusion, ecchymoses,
phlyctènes, menace d’ouverture par le fragment supérieur ; lésions musculaires,
nerveuses et vasculaires, articulaires sus ou sous-jacentes.
La radiographie de face et de profil comprenant les articulations du genou et la
tibio-tarsienne précise le type de fracture :
·
Fracture transversale, dont le
trait à la partie moyenne du tibia est souvent irrégulier et dentelé et le
trait péronier a une hauteur voisine.
·
Fracture spiroïde ou oblique : le trait tibial est long et un aspect spiralé, le trait péronier siège
plus haut que le trait tibial.
Le déplacement, complexe, est
généralement modéré et explique la déformation.
2. Evolution :
·
Avec un traitement correct de la fracture
consolide habituellement dans des délais variables : 3 mois en moyenne
pour les spiroïdes, 3 à 4 mois pour les transversales.
·
Les complications
sont fréquentes :
-
Complications secondaires :
-
déplacement
secondaire de la fracture ;
-
nécrose cutanée
secondaire ;
-
décompensation d’une
maladie préalable (diabète, goutte, éthylisme chronique) ;
-
thrombophlébites
(embolie pulmonaire, phlébite).
-
Complications tardives qui
font toute la gravité de ces fractures :
-
Retards de
consolidation ;
-
Pseudarthroses,
fréquentes, graves sur le plan fonctionnel ;
-
Cals vicieux
angulaires ou avec décalage ;
-
Troubles trophiques
tardifs, très fréquents : œdème dur, douloureux ; amyotrophie ;
ostéoporose douloureuse post-traumatique (syndrome algodystrophique) ;
-
Raideur articulaire
du genou ou de la cheville.
3.
Traitement :
Il comporte :
-
Une réduction d’urgence, sous anesthésie générale ;
-
Une contention qui fait appel
à : un plâtre cruro-pédieux si la réduction est stable (fracture
transversale) ; une ostéosynthèse interne suivie de plâtre (vissage,
enclouage centromédullaire, plaque vissée) si la réduction n’est pas stable
(fracture spiroïde) ou par fixateur externe.
-
Une rééducation musculaire du
quadriceps précoce ainsi qu’un béquillage sans appui. Généralement après le 45è
jours, le genou est libéré et sera rééduqué et ultérieurement après ablation
définitive du plâtre, rééducation de la cheville.
-
Un traitement anticoagulant est
fréquemment institué, vu le risque élevé des complications thrombo-emboliques.
II.
FRACTURES OUVERTES
DE LA JAMBE :
Ce sont les fractures des deux os de la
jambe où une lésion cutanée fait communiquer le foyer de fracture avec
l’extérieur. Elles représentent une urgence thérapeutique. Le pronostic est
aggravé par le risque infectieux du foyer de fracture mais aussi par les
complications habituelles des fractures fermées.
1. Signes :
A la suite d’un traumatisme direct : accident de la
voie publique en général, le blessé plus au moins choqué a :
-
ressenti une vive
douleur ;
-
une impotence
complète ;
-
une déformation
caractéristique, associant :
-
une rotation externe
(le pied repose sur le lit sur son bord externe) ;
-
un raccourcissement,
et ;
-
une angulation du
membre inférieur.
L’OUVERTURE EST SOUVENT
EVIDENTE :
-
un fragment osseux
fait saillie ou, par la plaie, entouré par du sang noirâtre mêlé de graisse.
-
Parfois la plaie est
minime ou siège à distance du foyer de fracture.
Dans
l’immédiat, le premier geste est de :
-
protéger la plaie
avec un pansement stérile ;
-
mettre en route une
antibiothérapie prophylactique ;
-
vérifier l’état de
la vaccination antitétanique.
Recherche
des complications immédiates :
-
état de choc traumatique ;
-
lésions nerveuses ou
vasculaires ;
-
lésions
articulaires ;
L’interrogatoire déterminera les
circonstances : lieu et heure de l’accident, afin d’apprécier les risques
de souillure, l’heure de la pose éventuelle d’un garrot.
La radiologie précise le type de fracture qui peut être :
-
fracture
transversale ;
-
fracture spiroïde ou
oblique ;
-
fracture
plurifragmentaire : en aile de papillon, à double étage ou communitive.
2.
Evolution :
Deux types d’évolution peuvent être décrits en fonction du risque infectieux :
Ø
L’évolution reste aseptique :
Le traitement a permis de transformer la fracture
ouverte en fracture fermée (surveillance rigoureuse de la plaie et de la
stabilité de la fracture par des Rx répétés).
La cicatrisation est obtenue et la fracture consolidée,
généralement dans des délais plus longs que ceux pour une fracture fermée.
Toutefois, cette évolution n’exclut pas un certain
nombre de complications, comme dans les fractures fermées.
Ø
L’évolution défavorable, septique :
-
Infection générale,
ou tétanos (exceptionnellement) ;
-
Gangrène et phlegmon
des parties molles (rarement) ;
-
Habituellement,
suppuration se traduisant par une désunion cutanée et exposant à l’ostéite
aboutissant elle-même à :
-
Un cal fistuleux,
ou ;
-
Une pseudarthrose
fistuleuse (de pronostic redoutable).
3. Traitement :
Il comporte schématiquement, en
urgence, en salle d’opération, sous anesthésie générale :
-
Un nettoyage
chirurgical de la plaie ;
-
Une réduction
parfaite de la fracture ;
-
Une contention de la
fracture faisant appel à, selon les possibilités, diverses méthodes :
-
Plâtre cruro-pédieux
fenêtré ;
-
Ostéosynthèse
interne (vis, enclouage, plaque vissée), fixateur externe.
Une antibiothérapie et une
prévention du tétanos sont indispensables. Un traitement anticoagulant est habituel,
car le risque de thrombophlébite est important.
Secondairement, une rééducation
musculaire est et articulaire indispensable.
FRACTURES DE
DUPUYREN
Ce sont des fractures de la malléole interne associées à
une fracture du péroné. Elles succèdent à un faux pas ou à une chute en général
d’une faible hauteur.
1.
Signes :
A l’occasion d’un traumatisme, généralement une chute
avec rotation du pied en dehors, le blessé :
-
a ressenti une
vive douleur, a perçu un craquement, n’a pu se relever ;
-
l’impotence
fonctionnelle est complète.
L’examen clinique montre :
-
Le pied est déjeté
en dehors (abduction) et repose sur son bord externe sur le lit (rotation
externe) ;
-
Le pied est en
valgus (la plante du pied regarde en dehors) et en rotation externe ;
-
En dehors : le
coup de hache, signe essentiel, siège de 7 à 12 cm au dessus de la
malléole externe ;
-
En dedans :
saillie de la malléole interne fracturée ;
-
De profil, le pied
est déplacé en arrière (accentuation de la saillie du talon et raccourcissement
du dos du pied) ;
Vu tardivement, les signes de la fracture de Dupuytren
sont effacés par le gonflement qui souvent considérable. Des ecchymoses et des
phlyctènes apparaissent surtout au niveau de la face interne du tibia et des
phlyctènes se développent.
Recherche des complications immédiates :
-
Lésions cutanées :
éraillures, phlyctènes, saillie osseuse menaçante, ouverture cutanée souvent
interne ;
-
Lésions vasculaires et nerveuses
très rares.
L’examen radiologique montre :
-
Le trait de fracture
sur la malléole interne du tibia et sur le péroné, soit :
-
Haut situé :
Dupuytren haute ;
-
Bas situé :
Dupuytren basse.
-
Le déplacement des
fragments qui explique la déformation.
-
Les clichés
dépistent les complications osseuses :
-
Le diastasis
tibio-péronier : fréquent dans la forme haute (c’est un élargissement de
l’espace entre les deux os) ;
-
Le troisième
fragment postérieur, beaucoup plus fréquent dans les fractures de Dupuytren basses.
2.
Evolution :
·
Favorable : l’évolution
favorable d’une fracture de Dupuytren se fait vers la consolidation en 90 jours
d’immobilisation plâtrée. Elle comprend un béquillage sans appui, puis la
marche sur la botte plâtrée à partir du 60è jour.
De nombreuses fractures aboutissent à
une restitution fonctionnelle complète, un certain nombre guérissent avec des
séquelles peu importantes : œdème malléolaire de fin de journée,
limitation modérée de mouvements de la tibio-tarsienne (flexion dorsale).
·
Des complications secondaires
sont cependant fréquentes :
-
Déplacement secondaire sous plâtre, dû à la fente musculaire ;
-
Thrombophlébites, redoutables
par leurs séquelles veineuses et le risque de l’embolie pulmonaire ;
-
Décompensation d’une maladie antérieure (diabète, goutte, éthylisme) ;
-
Accidents de décubitus (très
rares).
·
Complications tardives :
-
Troubles trophiques, très
fréquentes :
-
pigmentation ocre de
la peau, œdème dur, douloureux ;
-
syndrome
algodystrophique ;
-
raideur articulaire
du genou et surtout de la cheville.
-
Cals vicieux du cou-de-pied,
très gênant fonctionnellement. Il peut s’agir de :
-
la persistance d’un
diastasis ;
-
d’un pied valgus
équin entraînant des douleurs à la marche ;
-
un risque ultérieur
d’arthrose.
-
Pseudarthrose de la malléole interne, rarement.
3.
Traitement :
·
Orthopédique :
-
réduction d’urgence,
sous anesthésie générale ;
-
contention par
plâtre cruro-pédieux (pied en angle droit) maintenu 3 mois ;
Une surveillance rigoureuse pour éviter les
complications et particulièrement une phlébite sous plâtre.
-
Après ablation du
plâtre, une rééducation active musculaire et articulaire est indispensable pour
diminuer les raideurs de la tibio-tarsienne.
·
Chirurgical : en cas
d’échec de la réduction orthopédique.
-
réduction sanglante
et ostéosynthèse par broches, vis ou plaques vissées ;
-
mobilisation
précoce, sans appui, de l’articulation.
FRACTURES DU CALCANEUM
Les fractures du calcanéum, fréquentes chez
l'adulte, sont particulièrement redoutables par leurs séquelles fonctionnelles
graves et prolongées.
Les fractures " thalamiques " sont les plus fréquentes (le thalamus
est la surface articulaire postérieure située sur la face supérieure du
calcanéum et qui s'articule avec l'astragale : articulation
astragalo-calcanéenne ou sous-astragalienne).
1.
Signes :
A la suite d'un traumatisme, généralement une
chute sur les talons d'un lieu élevé ou d'une projection de bas en haut, le
blessé a ressenti une vive douleur et présente depuis une impotence
fonctionnelle marquée.
L'examen clinique permet le diagnostic, il existe :
-
un empâtement sous les deux malléoles, douloureux à la pression ;
-
un affaissement de la voûte plantaire ;
-
une déviation en valgus du talon;
-
une ecchymose sous-malléolaire et sous la plante du pied, qui apparaît
de façon précoce et est très caractéristique (centrale et arrondie).
-
Les mouvements de l'articulation tibio-tarsienne (flexion-extension du
pied) sont conservés, mais ceux de l'articulation sous-astragalienne (valgus et
varus du pied) sont impossibles et leur recherche douloureuse.
On doit rechercher systématiquement des
lésions associées, en particulier du rachis, des membres inférieurs et du
calcanéum opposé.
L'examen radiologique, clichés de profil strict et en incidence axiale, montre le trait de
fracture, le nombre et surtout le déplacement éventuel des fragments : on parle
ici d'enfoncement du thalamus, vertical ou horizontal.
2.
Evolution :
Même dans les cas favorables, l'évolution est toujours longue :
-
elle se fait vers la consolidation osseuse en 2 mois ;
-
la marche avec appui ne se fait qu'après le 3è mois.
Des séquelles et des complications sont fréquentes :
-
Ostéo-articulaires :
-
Raideur douloureuse de l'articulation sous-astragalienne et du pied ;
-
Cal vicieux : pied plat valgus douloureux rendant la marche très pénible
(surtout en terrain accidenté) ;
-
Arthrose sous-astragalienne post-traumatique, douloureuse ;
-
Trophiques :
-
Œdème dur avec cyanose du talon et du pied, très fréquent ;
-
Risque de nécrose cutanée, exposant à une ostéite calcanéenne.
3.
Traitement :
Très complexe, il vise à la reconstitution du calcanéum pour sauvegarder
l'articulation sous-astragalienne :
-
Dans les fractures simples sans enfoncement :
-
Botte plâtrée ou immobilisation précoce ;
-
Reprise de la marche précoce, mais sans appui qui ne sera autorisé
qu'après le 3è mois.
-
En cas de déplacement :
-
Réduction orthopédique par traction, suivie d'immobilisation plâtrée, ou
;
-
Ostéosynthèse (vis et plaque vissée avec greffe osseuse).
-
Dans tous les cas :
-
Rééducation douce, progressive et
assidue : massages circulaires contre
l'œdème et l'infiltration des téguments ;
-
Mobilisation passive et active de
l'articulation sous-astragalienne.
FRACTURES DU RACHIS
Le pronostic des fractures du rachis,
dont la fréquence est en relation avec celle des AVP, est lié à l'absence ou à
l'existence de lésions de la moelle
épinière et des racines rachidiennes.
Nous envisagerons
successivement : les fractures du rachis dorso-lombaire sans lésions
neurologiques ; les
fractures du rachis dorso-lombaire avec lésions neurologiques ; les autres formes cliniques des fractures du
rachis.
FRACTURE DU RACHIS DORSO-LOMBAIRE
SANS LESIIONS NEUROLOGIQUES
Leur pronostic, lié
exclusivement aux lésions osseuses, est dans l'ensemble favorable.
I.
SIGNES :
A la suite d’un accident de la route ou d’une chute sur
les talons, responsable d’un traumatisme
important (chute sur les talons, AVP), le blessé a ressenti une douleur de la
région dorso-lombaire, d'intensité variable. La motricité des membres
inférieurs est conservée, mais le blessé doit être transporté avec
précautions. Il faut rechercher d'emblée l'existence d'un état de choc :
pâleur, tachycardie, abaissement de la tension artérielle, qui impose la
recherche d'une lésion viscérale associée (polytraumatisé). Un traitement
d’urgence peut s’imposer.
L'examen clinique peut montrer des signes évocateurs de
fracture :
-
points douloureux à la pression d'une épineuse dorso-lombaire ;
-
parfois, la saillie exagérée d'une saillie épineuse.
Ces signes peuvent
être discrets, de même que la douleur, c'est ce qui impose la recherche
systématique d'un déficit neurologique des membres inférieurs.
Il n'y a ici, ni
trouble de la sensibilité, ni déficit moteur. Une rétention d’urine, un iléus
réflexe, avec syndrome subocclusif, transitoires, sont cependant possibles.
L'examen radiologique :
Il doit être pratiqué
d’urgence, en déplaçant le blessé avec une grande prudence : maintenir une
traction dans l'axe crâne-rachis-membres, à plusieurs personnes. Les clichés d'ensemble ou les clichés
centrés montrent sur une ou plusieurs vertèbres : une fracture
parcellaire, ou ; un tassement cunéiforme (à sommet antérieur), ou un
écrasement total du corps vertébral.
Dans cette forme sans
complications neurologiques, les apophyses articulaires des vertèbres sont
respectées.
II.
EVOLUTION
ET TRAITEMENT :
L'évolution de ces fractures
est généralement favorable vers la consolidation en 2 à 3 mois. C’est l’importance du déplacement
éventuel et la stabilité de la fracture qui vont déterminer le choix du
traitement et le délai de la remise en charge.
·
Dans les formes
les plus simples :
simple immobilisation au lit pendant 1 à 3 semaines est suffisante, avec une
rééducation entreprise d’emblée.
·
Certaines formes
devront être réduites orthopédiquement, et immobilisées pendant 3 mois par un
corset plâtré. La remise en charge sera rapide si le déplacement est minime, 10
à 15 jours après la pose du plâtre ; dans le cas contraire une immobilisation
au lit plus longue sera nécessaire, pendant
laquelle la rééducation sera commencée pour
renforcer la musculature paravertébrale et entretenir celle des membres
inférieurs.
·
D'autres formes
devront être réduites chirurgicalement, avec fixation par des plaques vissées, ou
des vis mises dans les pédicules et solidarisées par des tiges. La rééducation
est précoce. Une immobilisation par corset plâtré suivra pendant au
moins 3 mois.
·
Dans tous les cas
la surveillance
portera sur :
-
L'absence d'apparition de troubles neurologiques :
signaler toute dysesthésie ou paresthésie des membres inférieurs.
-
Le contrôle des
sphincters urinaire et anal : une rétention d’urines, un iléus réflexe, avec syndrome subocclusif,
transitoires, sont cependant possibles
initialement.
-
Les points
d'appui du plâtre.
-
La prévention classique
des complications de décubitus.
·
A long terme, une
rééducation assidue
doit permettre une récupération fonctionnelle suffisante si ce n'est totale. Des
séquelles douloureuses sont toutefois possibles.
Signalons le fait que
ces fractures lorsqu‘elles surviennent sur des sujets psychologiquement
fragiles ou chez des travailleurs manuels, peuvent favoriser un état de "
sinistrose " qui peut lui-même avoir un retentissement socioprofessionnel
considérable.
FRACTURES
DU RACHIS DORSO-LOMBAIRE
AVEC
LESIONS NEUROLOGIQUES
Le pronostic de ces fractures
est généralement sévère, en relation avec les lésions de la moelle épinière, se
traduisant par une paraplégie qui peut être définitive.
I.
SIGNES :
A la suite d’un accident de la
route ou d’une une chute sur les talons, responsable d’un traumatisme
violent, le blessé a ressenti une douleur de la région dorso-lombaire, d'intensité
variable.
·
L’impotence
fonctionnelle est
évidente : le blessé ne peut remuer les membres inférieurs qui sont en outre insensibles. Il
est fondamental de transporter, de déshabiller et d’examiner ce blessé avec
de grandes précautions pour ne pas aggraver les lésions. Il doit être maintenu
en rectitude de tout axe crâne-rachis-membres.
·
Il faut
rechercher d’emblée l’existence d’un état de choc : pâleur, accélération du pouls,
abaissement de la tension artérielle, qui impose la recherche d’une lésion viscérale
associée (polytraumatisé). Un traitement d’urgence du choc peut s’imposer.
L'examen clinique confirme l’existence de lésions
neurologiques sous forme d’une paralysie complète :
-
Paralysie flasque des deux membres inférieurs ;
-
Anesthésie superficielle (à tous les modes) ;
-
Abolition des réflexes ostéo-tendineux (rotuliens et achilléens) ;
-
Réflexes cutanés plantaires indifférents (à ce stade de paraplégie
flasque, il n’y a pas de signe de Babinski) ;
-
Troubles sphinctériens : rétention d'urines avec globe vésical indolore (une
sonde à demeure doit être installée avec asepsie et prudence car il peut y
avoir d’autres lésions associées chez un polytraumatisé), incontinence des
matières.
L’examen précise
en outre la limite supérieure des
troubles sensitifs sur l'abdomen qui indique le niveau de fracture. Il
montre aussi des signes évocateurs de fracture : point douloureux à la pression
d'une épineuse dorso-lombaire, parfois saillie d'une épineuse, voire écart
exagéré entre deux épineuses.
L'examen radiologique :
A
pratiquer d'urgence en déplaçant le blessé (grande prudence) les clichés
d'ensemble et les clichés centrés, de face et de profil, montrent le plus
souvent une fracture-luxation, avec :
-
une fracture du corps vertébral : tassement
cunéiforme ou fracture
communitive ;
-
une lésion de l’arc postérieur de la
vertèbre : fracture ou luxation des apophyses articulaires postérieures,
qui assurent normalement la stabilité du rachis. C’est l’instabilité de ces
lésions qui est responsable des lésions neurologiques.
L’IRM est
un examen essentiel pour apprécier l’importance des lésions osseuses et leur
retentissement neurologique.
II.
EVOLUTION :
·
Le pronostic de ces fr. du rachis dorso-lombaires avec complications
neurologiques est difficile à fixer d’emblée, mais dans l'ensemble est très
sévère.
ü
Complications immédiates et secondaires :
Certaines
peuvent engager le pronostic vital :
-
État de choc et lésions viscérales associées.
-
Escarres qui apparaissent en quelques heures et sont rapidement
extensive, nécessitant des soins infirmiers constants.
-
Infection urinaire compliquant la rétention d'urine et les troubles
sphinctériens qui persistent.
-
Complications
thrombo-emboliques.
-
Infection
bronchique et pulmonaire.
-
Ossifications
péri-articulaires.
-
Ostéoporose
d'immobilisation ;
-
Lithiase rénale.
ü
Ultérieurement le pronostic est sous la dépendance de
l'évolution neurologique. Plusieurs éventualités sont possibles :
·
La paraplégie peut parfois régresser totalement (cas de contusion
médullaire) ou rester définitivement flasque.
·
Le plus souvent la paraplégie flasque passe au stade
de spasticité : avec réapparition des réflexes ostéo-tendineux et
apparition d’un signe de Babinski (réflexe cutané plantaire en extension), et
le pronostic dépend :
-
D’une part, des troubles
sphinctériens qui peuvent persister définitivement : apparition d’un
automatisme vésical.
-
D’autre part, du degré de récupération fonctionnelle de la paralysie
des membres inférieurs, nécessitant une rééducation tenace, avec lutte contre
les rétractions musculaires, les troubles trophiques, et éventuellement
interventions orthopédiques correctrices.
III.
TRAITEMENT :
Très
complexe, il comprend schématiquement :
-
Réduction orthopédique sanglante et ostéosynthèse
de la fracture, avec
libération des
éléments nerveux.
-
Surtout des mesures préventives des
différentes complications :
-
Prévention et lutte contre les escarres ;
-
Sonde urinaire à demeure, clampée 1 heure par jour ;
-
Prévention de l'ostéoporose de l'immobilisation et de la lithiase rénale
;
-
Prévention des autres complications du décubitus.
Ces
éléments couplés à une rééducation
fonctionnelle de la paralysie des membres inférieurs et de la vessie
visent de réaliser la réadaptation
sociale, toujours difficile, voire professionnelle de ces blessés.
AUTRES FRACTURES
DU RACHIS
Ø
FRACTURE DE
L'ODONTOÏDE :
La fracture de
l'apophyse odontoïde de l'axis 2e vertèbre cervicale) est la plus
fréquente des fr. du rachis cervical, dont le pronostic vital (mort subite) est
lié au risque de déplacement secondaire.
Elle
complique un traumatisme généralement en hyperflexion du cou et entraîne :
-
des douleurs cervicales intenses, permanentes
ou parfois en éclair ;
-
une attitude penchée de la tête ou un
torticolis avec limitation des mouvements du cou.
La recherche des
signes d'atteinte neurologique se fait avec de grandes précautions.
L'examen radiologique, un cliché face et profil, complété selon l'urgence par
une IRM montre :
-
le trait de fr. à la base de l'odontoïde ;
-
le déplacement éventuel vers l’avant.
Le pronostic est
essentiellement lié à l'existence ou l'apparition de troubles neurologiques :
-
dysesthésies ou paresthésies des membres
supérieurs ;
-
tétraplégie (avec syndrome pyramidal), troubles
neurovégétatifs gravissimes : hyperthermie incontrôlable, troubles respiratoires,
troubles du rythme cardiaque, iléus paralytique, hémorragie digestive.
Devant ce tableau clinique le traitement est extrêmement urgent et
délicat. Il portera à la fois sur les lésions osseuses (réduction), et les
complications neurovégétatives (nécessitant une prise en charge en réanimation).
Ultérieurement, ces blessés pourront bénéficier de soins spécialisés dans
des centres de rééducation adaptés.
Ø
FRACTURE DE LA
COLONNE CERVICALE
BASSE :
Elles sont comparables à celles des autres segments de la colonne dorsale
avec le risque de lésions médullaires, avec le risque de troubles
neurovégétatifs lorsque les lésions
siègent au dessus de D 5.
Ø
FRACTURE DES DERNIERES
LOMBAIRES :
Elles n'entraînent pas
de lésions médullaires, puisque la moelle épinière se termine en général au
niveau de la 1e lombaire,
mais peuvent léser les racines de la queue de cheval.
Ø
TASSEMENT-FRACTURE VERTÉBRAUX DE
L'OSTÉOPOROSE :
Ils ne concernent jamais le rachis cervical et ne s'accompagnent jamais
de complications neurologiques.
Ø
FRACTURES PATHOLOGIQUES DU RACHIS :
Elles sont extrêmement fréquentes, le rachis étant une localisation
élective des métastases cancéreuses (cancers du sein, de la thyroïde, du rein, du poumon qui donnent des
métastases ostéolytiques). Un
traumatisme peut parfaitement entraîner une fracture sur une métastase
vertébrale jusqu’alors ignorée, dont la reconnaissance présente des difficultés
variables.
TRAUMATISMES DU THORAX
INTRODUCTION :
Le terme général de « traumatisme thoracique »
comprend une pathologie très vaste et qui dépend des dégâts anatomiques
réalisés. La fracture de côte est la lésion la plus banale. La plèvre, le
poumon et les bronches peuvent être blessés de même le diaphragme et les
principaux organes du médiastin (trachée, cœur et gros vaisseaux).
Les traumatismes thoraciques peuvent être responsables
d’une détresse respiratoire et/ou circulatoire, mettant en jeu la vie du
blessé, par la nature même du traumatisme (accident de voiture) source de
lésions multiples, mais aussi par la conséquence de la modification brutale de
l’équilibre intra-thoracique qu’il entraîne.
Seuls les problèmes posés par les atteintes
pariétales et pleurales seront développés étant donné leur importance et
leur fréquence.
I. DEFINITION :
On appelle traumatisme grave du thorax, tout traumatisme
thoracique entraînant immédiatement une perturbation fonctionnelle notable.
II. ETIOLOGIE ET MECANISME :
·
Les traumatismes
graves du thorax sont de plus en plus fréquents et sont consécutifs à deux
grandes causes :
-
les accidents de
circulation ;
-
les accidents de
travail.
·
Le mécanisme
générateur des lésions est divers :
-
écrasement de la
cage thoracique (par exemple volant de voiture) ;
-
écrasement des
divers organes intra-thoraciques.
·
Il faut souligner la
gravité du traumatisme et la fréquence des lésions associées :
traumatisme crânien, contusion abdominale, fracture des membres et du bassin,
venant assombrir encore le pronostic.
III.
PHYSIOPATHOLOGIE :
Tout traumatisme thoracique grave provoque une détresse
cardio-respiratoire, dont l’importance n’est pas absolument parallèle aux
dégâts anatomiques. Il peut s’agir d’une :
-
altération de la
fonction respiratoire ;
-
altération de la
fonction cardiaque ;
-
altération de la
fonction circulatoire.
1.
L’altération
de la fonction respiratoire prime les autres.
Le blessé thoracique est avant tout anoxique :
toutes les conditions nécessaires au jeu normal de la fonction respiratoire
peuvent être perturbées :
·
Existence d’un volet
au niveau de la cage thoracique osseuse :
·
On appelle « volet »
toute association de fracture de côtes qui altère gravement la rigidité de la
paroi thoracique dans son ensemble. On distingue trois variétés :
-
Le volet engrené et
stable : il peut, à tout moment, se décompenser brutalement ;
-
Le volet embarré :
il diminue la capacité thoracique de manière notable ;
-
Le volet
instable : la rigidité thoracique est rompue, donc création d’une
respiration paradoxale entraînant des perturbations graves de la mécanique
ventilatoire : en inspiration, l’expansion de la paroi thoracique entraîne
une dépression et le volet s’enfonce, en expiration, le volet s’extériorise
alors que la cage thoracique se déprime.
·
La douleur,
entraînée par la mobilisation respiratoire des foyers de fracture costaux,
conduit le blessé à réduire son amplitude respiratoire et à éviter la toux,
favorisant ainsi l’encombrement trachéo-bronchique par les sécrétions.
·
Les épanchements
pleuraux :
La lésion traumatique pariétale ou pulmonaire peut
entraîner une déchirure de la plèvre et un épanchement sanguin (hémothorax),
aérien (pneumothorax) ou mixte (hémopneumothorax) peut en
résulter par hémorragie ou fuite aérienne pulmonaire et peut refouler le
médiastin en fonction de son importance, perturbant ainsi plus au moins
gravement des fonctions respiratoire et circulatoire.
2.
L’altération
de la fonction cardiaque :
Le cœur s’accélère, mal nourri, il ne pourra
continuellement faire face aux besoins. La circulation droite est le siège
d’une stase avec hypertension artérielle pulmonaire, donc rapide défaillance
cardiaque droite.
La circulation gauche est aussi perturbée, avec la
dépendance de la masse sanguine.
3.
L’altération
de la fonction circulatoire est sous la dépendance de
deux facteurs :
-
La défaillance
cardiaque : avec baisse du débit cardiaque.
-
L’état de choc
périphérique, traumatique, voire hémorragique, responsable d’une baisse de la
masse sanguine, avec la mise en jeu des mécanismes de défense comme la
vaso-constriction généralisée.
IV.
CLINIQUE :
A.
L’examen d’un
blessé présentant un traumatisme grave du thorax doit
être rapide mais précis :
·
Aspect
général :
-
Son degré de
conscience : existence d’un coma ?
-
Existence d’un état
de choc : prise de pouls et de la tension artérielle.
-
Degré de l’asphyxie
avec recherche des petits signes d’hypercapnie et d’hypoxie :
-
Respiration courte
et rapide avec tirage sus-sternal et battement des ailes du nez.
-
Cyanose des lèvres
et des ongles, faciès couverts de sueurs ;
-
Agitation ;
-
Pouls rapide,
vibrant, T.A. paradoxalement conservée.
-
Enfin, le degré de
l’angoisse et de la douleur.
·
L’interrogatoire
du blessé ou de son entourage précisera :
-
Les circonstances et
l’horaire de l’accident ;
-
Les traitements déjà
appliqués ;
-
L’âge et les
antécédents du blessé.
·
L’examen physique
du thorax pratiqué sur le blessé torse nu, demi-assis
doit comporter :
-
Inspection de la
cage thoracique, combinée à la palpation, à la recherche d’un volet :
-
De diagnostic si
engrené et stable ;
-
Evident si
embarrure ;
-
Rechercher avec soin
une respiration paradoxale : deux grands types de volet à respiration
paradoxale :
-
Selon le type de
cette respiration :
-
Volet à
charnière ;
-
Volet total.
-
Selon le siège du
volet surtout :
-
Volet sterno-costal
antérieur, avec souvent fracture transversale du sternum ;
-
Volet latéral, de
pronostic meilleur.
-
Recherche d’un emphysème
sous-cutané :
-
Soit limité ;
-
Soit sus-sternal et
diffusant, évoquant une rupture bronchique.
-
Recherche d’un
épanchement intra-pleural : par la palpation, la percussion et
l’auscultation qui permettent de suspecter : un hémothorax, un pneumothorax.
-
Appréciation
du :
-
Degré de
l’encombrement bronchique ;
-
Degré du déplacement
médiastinal.
-
Enfin recherche
d’une lésion associée, si fréquente dans ces traumatismes graves :
-
Traumatisme
crânien ;
-
Contusion
abdominale ;
-
Fracture du bassin.
·
L’examen physique
sera complété par l’examen radiologique :
-
Du squelette ;
-
Du médiastin :
-
Déplacement ;
-
Ombre
cardiaque ;
-
Epanchement
médiastinal.
-
Des champs
pulmonaires : épanchement intra-pleural sanguin ou gazeux :
-
Encombrement
bronchique ;
-
Voire déjà
atélectasie.
-
Enfin des coupoles
diaphragmatiques.
-
Cette radio guide au
mieux la ponction, qui, plus qu’exploratrice, sera évacuatrice, donc
souvent remplacée par un véritable drainage pleural.
-
La scanographie :
permet cependant de bien visualiser les fractures des cartilages
chondro-costaux antérieurs non vues sur la radiographie thoracique, les condensations parenchymateuses nodulaires ou en
plages, immédiatement après le traumatisme.
B.
Evolution et complications
:
Une fois instaurés les premiers gestes thérapeutiques, la surveillance
doit être sans relâche :
-
Clinique :
-
Pouls, T.A.,
respiration et température ;
-
Surveillance d’un
volet, d’un drain thoracique ;
-
Kinésithérapie.
-
Radiologique :
surveillant le « retour du poumon à la paroi ».
-
Biologique :
NFS, hématocrite.
Cette évolution est très variable :
-
Tantôt, décès rapide
par insuffisance respiratoire ou du fait de graves lésions associées.
-
Tantôt, la réanimation
immédiate est efficace : la respiration paradoxale est stabilisée, le
poumon est à la paroi, il n’y a que peu d’encombrement bronchique.
Cependant des incidents menacent :
-
Décompensation
brutale d’un volet jusque-là stable ;
-
Hémothorax devenant
indrainable ;
-
Surtout encombrement
bronchique majeur, source d’atélectasie ;
-
Enfin, infection
d’un hématome intra-parenchymateux ;
-
Sans compter les
complications du traitement (trachéotomie ou intubation prolongée).
-
Parfois se font
jours des complications inhérentes à une lésion précise, curable chirurgicalement
(thoracotomie à but curateur) :
-
Rupture
bronchique ;
-
Rupture
oesophagienne ;
-
Lésions
cardio-péricardiques.
-
Plus rarement :
-
Rupture du canal
thoracique (chylothorax) ;
-
Faux anévrysme par
lésion d’u gros vaisseau de la base du cœur.
-
Enfin hernie diaphragmatique
traumatique.
-
Malheureusement, l’évolution
immédiate est parfois défavorable et la réanimation inefficace,
posant le problème d’une thoracotomie exploratrice :
-
Contrôle difficile
d’un volet ;
-
Persistance d’un
syndrome hémorragique ;
-
Encombrement
bronchique majeur.
-
Les séquelles
peuvent être nombreuses :
-
Embarrure osseuse
fixée ;
-
Adhérences
pleurales ;
-
Hernie
diaphragmatique ;
Qui ont pour conséquence la
limitation de la fonction pulmonaire.
C.
La fracture
simple de côtes :
-
A la suite d’un
traumatisme en général par choc direct, le blessé a ressenti une vive douleur
et respire difficilement.
-
Le diagnostic n’est
pas si facile :
-
La douleur est le
signe essentiel : elle est responsable de la dyspnée et de la toux ;
-
Rarement une petite
hémoptysie.
-
L’examen physique :
-
Recherche un discret
emphysème sous-cutané ;
-
A la palpation, le
point douloureux exquis ;
-
Surtout la pression
antéro-postérieure ou latérale du thorax réveille une douleur à distance.
-
Recherche en outre
un épanchement intra-pleural.
-
Et précise l’âge et
les antécédents pulmonaires du blessé.
-
La radio retrouve
parfois difficilement les traits de fracture.
-
L’évolution est en général simple, sauf pour certains sujets âgés et déjà
insuffisants pulmonaires, menacés d’encombrement bronchique et de
décompensation, conséquences de la douleur très vive et persistante.
V. TRAITEMENT :
·
Dans les
traumatismes graves :
-Traitement d’urgence dans le but de parer à la détresse
cardio-respiratoire :
-
Fixer un volet
thoracique ;
-
Vider les
plèvres : drainage ;
-
Réanimer le blessé
(perfusions…) ;
-
Le faire tousser et
respirer (oxygène, kinésithérapie).
La trachéotomie ou intubation prolongée qui facilite
l’aspiration trachéo-bronchique et permet l’installation d’une respiration
associée.
-
Secondairement, ou
pourra amener à pratiquer une thoracotomie et ceci dans deux cas :
-
Thoracotomie
exploratrice : si la réanimation est inefficace ;
-
Thoracotomie pour
lésions anatomiques bien précisées.
·
Dans les
fractures simples de côtes :
-
Infiltrer largement
de novocaïne les espaces atteints ;
-
Faire respirer et
tousser (donc pas de bandage).
TRAUMATIMES
DU CRANE
INTRODUCTION :
Le traumatisme crânien (TC) ou traumatisme crânio-cérébral
(TCC) couvre les traumatismes du neuro-crâne (partie haute du crâne contenant
le cerveau) et du cerveau.
Les traumatismes crânio-cérébraux sont extrêmement
fréquents. Evénement mécanique par excellence, le TC va entraîner, et fait des
forces physiques mises en jeu, des lésions du crâne et de son contenu.
Ces lésions immédiates dépendent des circonstances de
l’accident et de la violence des forces mises en jeu.
Dans les heures et les jours qui suivent, les phénomènes
dynamiques qui apparaissent entraînent des lésions secondaires dont la gravité
dépend à la fois des circonstances et de facteurs plus au moins contrôlables,
ce qui permet d’en limiter les conséquences.
L’examen clinique d’un traumatisé du crâne a pour but de
rassembler les différents éléments à partir desquels pourra être définie
l’attitude thérapeutique à suivre. Il se propose également de découvrir
certaines complications qui nécessiteraient l’intervention du spécialiste.
Mais, malgré les progrès considérables réalisés dans la
prise en charge médicale rapide des victimes et dans le diagnostic rapide ou
gardent et précis des lésions qui peuvent bénéficier d’un traitement
chirurgical, plus de 50 % des cas graves décèdent ou gardent un handicap à vie.
Le pronostic est ainsi le plus souvent lié à l’importance des signes et des
lésions initiales (survenues au moment de l’accident).
De ce fait, le personnel infirmier qui participe à la
surveillance doit connaître les données essentielles de l’examen.
I.
PHYSIOPATHOLOGIE :
Le TC est très fréquent et très souvent sévère. Lors de
la décélération brutale, le crâne est soumis à deux forces :
-Le choc direct contre un obstacle interne du véhicule par exemple
(cadre supérieur métallique, pare-brise en verre, tableau de bord) ;
-Le choc indirect par augmentation considérable de son poids apparent.
Il peut s’agir de :
-
Fracture :
-
De la voûte
crânienne avec ou sans embarrure ;
-
De la base
crânienne.
-
Lésions
cérébro-méningées pures sans fractures : contusion, hématome….
II.
EXAMEN INITAL D’UN TRAUMATISME
CRANIEN :
A. L’INTERROGATOIRE :
L’interrogatoire du blessé ou de son entourage
précise :
-
Les circonstances et
la nature du traumatisme, le temps écoulé depuis sa survenue ;
-
Si depuis l’accident
certains signes ont déjà le temps de se modifier, d’autres d’apparaître ;
-
Chez un sujet
comateux, il est capital de savoir si le coma est apparu d’emblée ou après un intervalle
libre.
B.
L’EXAMEN CLINIQUE DU CRANE
RECHERCHERA :
-
Une plaie cutanée,
normalement explorable en salle d’opération ;
-
Un hématome
sous-cutané, qui peut simuler un enfoncement ;
-
Un trait de
fracture, exceptionnellement palpable, sauf s’il y a un enfoncement de la
voûte ;
-
Des signes indirects
de fracture de la base :
-
Ecoulement de
liquide céphalo-rachidien par le nez (étage antérieur) ;
-
Ecoulement de
liquide céphalo-rachidien ou du sang par l’oreille (rocher) ;
-
Paralysie du VII
(rocher) ;
-
Ecchymose palpébrale
ou mastoïdienne, plus tardive.
C.
L’EXAMEN NEUROLOGIQUE
COMPORTE :
-
L’étude de la
conscience ;
-
La recherche de
troubles neuro-végétatifs ;
-
La recherche de
signes de localisation.
1.
L’étude de la conscience :
-
Son degré
d’atteinte ;
-
Ses variations.
On peut schématiquement distinguer :
a.
L’obnubilation : atteinte
incomplète de la conscience supérieure, appréciée par la valeur des réponses
aux questions posées.
b.
Le coma léger qui associe une
atteinte compète de la conscience supérieure à une atteinte incomplète des
consciences automatiques (réactions aux excitations cutanées) et instinctive
(réflexes cornéens et photomoteurs).
c.
Le coma profond qui est une
abolition de toutes les consciences.
2. La recherche de
troubles neuro-végétatifs :
Elle comportera l’étude :
-
Du rythme
respiratoire et son amplitude ;
-
De la
température ;
-
Du pouls et de la
tension artérielle.
3.
La recherche de signes de localisation
neurologique :
-
Signes de localisation méningée : l’existence ou l’absence d’une raideur de la nuque, d’une contracture
des membres, de vomissements, de céphalées.
-
Signes de localisation hémisphérique par l’analyse des diverses fonctions :
-
Motrice :
-
Force musculaire
chez le sujet conscient ;
-
Etude de la réaction
au pincement chez le sujet inconscient ;
-
Etude des réflexes
ostéo-tendineux ;
-
Recherche du signe
de Babinski (hémiplégie, épilepsie).
-
Sensibilité chez un sujet
conscient :
-
Sensibilité
superficielle, de position des extrémités.
-
Visuelle, chez le sujet
conscient ; troubles oculomoteurs :
-
Mydriase unilatérale ;
-
Perturbations du
réflexe oculomoteur.
-
Du langage : aphasie.
-
Signes de localisation cérébelleuse ; exceptionnels chez le sujet conscient :
-
Maladresse de geste ;
-
Hypermétrie,
dysmétrie.
-
Signes d’atteinte du tronc cérébral :
-
Troubles de la
conscience gênant l’examen ;
-
Troubles des
fonctions neurovégétatives ;
-
Signes divers de
localisation ;
-
Très souvent attitude de rigidité
décérébrée (membre inférieur en hyperextension, membre supérieur en
extension-adduction-pronation).
4.
L’examen général :
Un bilan général s’impose. Il
s’efforcera surtout de rechercher l’existence d’autres lésions associées. Il
faut insister sur le fait que les traumatismes du crâne sont en règle des polytraumatisés.
L’association à une fracture du rachis est fréquente. L’association d’une contusion de l’abdomen aurait des conséquences
fatales. Les associations aggravent considérablement le pronostic.
5.
Les examens paracliniques :
Un certain nombre d’examens paracliniques peuvent être
nécessaires pour compléter les données précédentes.
-
Radiographie d’urgence :
-
L’étude de la voûte : la
lecture des clichés est généralement aisée. On pourra ainsi mettre en évidence
l’existence de traits de fracture, leur irradiation éventuelle à la base du
crâne, voire leur association à une embarrure.
-
L’étude de la base du crâne est
beaucoup plus délicate. Des incidences spéciales sont nécessaires.
Il est prudent de demander systématiquement un rachis
cervical de profil.
-
Le fond d’œil : rarement indispensable en urgence.
-
L’électro-encéphalogramme : ne peut être réalisé que dans un centre spécialisé.
-
L’artériographie cérébrale : a une grande valeur considérable, mais elle comporte la nécessité d’une
installation technique spéciale.
-
Ventriculographie.
-
L’échoencéphalographie (repérage
ultra-sonique des structures médianes) ;
-
La trépanation exploratrice.
-
Le scanner.
Au terme de
cet examen un certain nombre d’éléments ont été rassemblés, ils vont permettre
d’orienter le diagnostic et la thérapeutique.
III.
MESURES DIAGNOSTIQUES :
Le traumatisme crânio-cérébral avec des signes
neurologiques qui témoignent déjà de complications gravissimes doit être
orienté d’emblée en milieu neurochirurgical. Dès lors que les fonctions vitales
du polytraumatisé sont assurées, l’investigation se poursuit par une imagerie
en urgence (IRM, scanner, radiographie standard).
L’évaluation clinique permet de déterminer la gravité
initiale du traumatisme crânio-cérébral. Elle est basée sur l’échelle de coma
de Glasgow (GCS). L’ouverture des
yeux, la réponse motrice et la réponse verbale sont évaluées. Selon le total
des points : le TCC sera léger (3 à 15), modéré (9 à 12), sévère (3 à 8).
IV.
TRAITEMENT :
Hormis l’atteinte cérébrale, la victime d’un TCC peut
souffrir d’autres types de traumatismes lésions thoraciques, abdominales,
osseuses…). Une fois les fonctions vitales stabilisées, le traitement
neurochirurgical peut dès lors être envisagé. Y a-t-il présence ou non
d’hémorragie cérébrale ? D’hypertension intracrânienne ? De lésions
ou compressions de la moelle épinière ? Etc.
Lorsque le TCC est léger, l’évolution est relativement
simple : tout rentre dans l’ordre sans aucune séquelle. Une surveillance clinique est effectuée.
Toutes les heures pendant 24 heures, l’état de conscience du patient est
vérifié.
Par contre, un hématome peut se constituer, soit
immédiatement, soit après un temps de latence de quelques heures, de quelques
jours, voire quelques mois, dans ou autour du cerveau. Cet hématome va
comprimer le cerveau entraînant des symptômes neurologiques. Un tel hématome est
souvent accessible par la chirurgie décompressive, réalisée en urgence.
C’est toujours la surveillance clinique complétée ou non par une imagerie
(scanner ou IRM) qui permettra de dépister les éventuelles complications.
Par ailleurs, le traumatisme crânien peut être associé à
une lésion plus au moins grave du rachis cervical par mécanisme d’hyper-flexion
ou d’hyper-extension de la nuque. Il est primordial de ne pas provoquer
l’aggravation d’une lésion instable du rachis cervical pouvant entraîner une
paralysie. Il peut être indiqué de pratiquer une chirurgie ou une traction
afin de stabiliser la lésion ou alors d’immobiliser la nuque lorsqu’une
fracture est détectée.
Dans les cas grave, notamment lorsque le crâne a été
enfoncé, il peut apparaître une épilepsie, en général maîtrisée par un
traitement médicamenteux.
Dans les mois qui suivent un traumatisme du crâne, une
grande fatigue peut apparaître parfois accompagnée de quelques maux de tête. La
persistance ou la violence de ces maux de tête nécessite de consulter un
médecin.
V.
SURVEILLANCE ET EVOLUTION D’UN TRAUMATISME
DU CRANE :
·
La surveillance :
En règle il se pose uniquement un problème de
surveillance. Celle-ci sera pratiquée d’heure en heure sous couvert d’une
thérapeutique uniquement symptomatique (sédatifs légers si blessé agité,
toniques nervins si obnubilé, antibiothérapie en cas de facture ouverte).
La surveillance d’un T.C. doit être régulière surtout le
premier jour. Elle comportera :
-
L’établissement de
courbes de la respiration, du pouls, de la tension artérielle et de la
température.
-
L’étude des
variations de la conscience sur les réponses aux questions, aux excitations,
aux incitations, sur l’état des réflexes cornéens et photomoteurs, et des
différents temps de la déglutition.
-
Des examens neurologiques
répétés.
-
Au besoin, de
nouveaux clichés seront pris, le fond d’œil sera surveillé régulièrement.
·
L’évolution :
Trois schémas évolutifs peuvent être isolés :
-
Le traumatisme grave d’emblée :
Dès l’examen
initial, il existe un coma profond, des troubles végétatifs (en particulier
respiratoires), éventuellement des signes de localisation neurologique et une
rigidité de décérébration. Ce tableau extrêmement grave traduit l’existence de
lésions hémisphériques et du tronc cérébral souvent diffuses, échappant aux
possibilités neuro-chirurgicales et son évolution est le plus souvent mortelle
(soit rapidement soit après plusieurs jours ou plusieurs semaines).
-
Les évolutions favorables :
Le plus souvent l’évolution est favorable. Le blessé
reste conscient, ou reprend rapidement conscience après une perte de
connaissance passagère. Aucune complication n’est observée. Cependant il faudra
garder ce malade sous surveillance chirurgicale pendant plusieurs jours.
-
Les tableaux neuro-chirurgicaux :
Entre ces deux
extrêmes, se situent les tableaux d’indication neuro-chirurgicale. Ils sont
caractérisés par la constatation, après amélioration transitoire, d’une
aggravation secondaire : l’intervalle
libre.
-
Aggravation
rapide : c’est l’hématome extra-dural, grande urgence
neuro-chirurgicale. Après traitement précoce, la récupération neurologique est
complète, sans séquelle.
-
Aggravation rapide
mais après intervalle libre et signes de localisation moins francs : c’est
l’hématome sous dural ou l’hématome intra-cérébral, de
récupération plus aléatoire.
-
Aggravation
progressive après intervalle libre prolongé (plusieurs jours à plusieurs
semaines) : c’est l’hématome sous
dural chronique.
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