DÉFINITIONS
1. La psychiatrie
La psychiatrie est définie comme la
branche de la médecine dont l’objet est l’étude et le traitement des
Troubles mentaux, Troubles mentaux étant pris dans leur acception la plus
large, c'est-à-dire désignant toute altération de l’activité psychique du
sujet.
La psychiatrie s’intéresse également aux différents facteurs
intervenant d’une façon dynamique
- dans la structuration de la personnalité
- et dans la genèse des maladies mentales.
Ces facteurs sont de nature biologique, psychologique et socioculturelle.
2. La Sémiologie
psychiatrique et ses spécificités
Son objectif est donc:
- de décrire les manifestations psychiques pathologiques présentées par un
sujet malade une fois examiné,
- et de conférer à ces manifestations la valeur de signes voire de syndromes.
Comparativement à la sémiologie médicale "organique" (ciblant le
corps),
- la sémiologie psychiatrique a une
similitude quant à la description des symptômes dans une perspective
diagnostique et thérapeutique;
- mais elle a cependant des spécificités
telles que:
. Les
anomalies psychiques se traduisent rarement par des signes extérieurs repérables
par des manœuvres les rendant "objectifs" et mesurables,
. mais elles
s’expriment essentiellement à travers le discours, la pensée, les
affects et le comportement du malade.
L’EXAMEN
DU MALADE EN PSYCHIATRIE
1. OBJECTIFS ET
PARTICULARITÉS DE L’EXAMEN PSYCHIATRIQUE:
Comme tout examen clinique médical habituel, l’examen psychiatrique vise le recueil des symptômes
et des données en vue d’établir un diagnostic et une conduite
thérapeutique. Cependant il a des particularités qui le différencient de
l’examen somatique qui privilégie le plus souvent les signes physiques et
objectifs, et s’attache plus à la lésion organique qu’au vécu subjectif de la
souffrance et de la maladie.
§
L’examen psychiatrique doit
prendre en considération le patient en tant qu'objet d’examen mais aussi
en tant que sujet "parlant" et porteur d’une souffrance.
§
Au cours de la rencontre du
malade et du médecin, ce dernier essaye non seulement de repérer les signes
pathologiques mais aussi et surtout de leur donner un sens par
rapport à la vie affective, relationnelle, sociale,…
§
En psychiatrie, le temps du
recueil sémiologique et le temps thérapeutique se trouvent très
souvent unis, sinon confondus: il est important de mettre le malade en confiance,
et en situation de s'exprimer le plus librement possible.
§
Comme les signes étudiés sont
de nature psychologique et sociale, et que le vecteur et le support de l’examen
sont essentiellement verbaux, le médecin doit favoriser les conditions d’un
entretien libre, non directif, permettant au patient d’exprimer spontanément
sa pensée, ses affects, ses problèmes et son vécu.
2. MODALITES ET CONDUITE DE
L’EXAMEN
2-1. MODALITES DE L’EXAMEN
Il n’y a pas de recette unique pour conduire un examen psychiatrique.
Cela dépend de la personnalité du médecin et du malade mais aussi de la
nature des troubles présentés par le malade.
C’est une affaire de formation mais aussi d’expérience, de maturité et de
bon sens.
Néanmoins, il y a quelques règles générales à observer qui
contribuent au bon déroulement d’un examen.
·
Une attitude bienveillante, attentive, sans
préjugés de la part du médecin, introduit un climat de confiance et aide le
patient à s’exprimer plus librement.
·
Il est important de ménager
l’intimité du patient et lui permettre de livrer progressivement ses
sentiments et sa problématique psychologique.
·
Si les circonstances le
permettent, le " tête-à-tête" est toujours préféré
à la présence d’un tiers. Si le patient est amené par des membres de sa
famille, des voisins ou des autorités, dans ce cas, ils seront reçus et
entendus séparément et après l’entretien avec le malade.
2-2. CONDUITE DE L'ENTRETIEN
§ Dans un premier temps, le
patient est invité à parler d’une manière détaillée de ce qui a
motivé la consultation.
Ainsi on lui
demande d'exprimer dans le détail ses plaintes éventuelles.
Puis, soit au cours du premier entretien, soit au cours des entretiens
suivants, on l'invite à rapporter sa biographie, les événements
émotionnels significatifs qui ont marqué sa vie et d'une manière plus générale
tout ce qui peut avoir un lien avec ses troubles.
§ Dans un deuxième temps, les interventions
du médecin seront plus fréquentes pour combler les lacunes de la
recherche sémiologique et de l’histoire clinique tout en prenant garde que
l’entretien ne devienne un interrogatoire mécanique et rigide sans flexibilité
ni spontanéité.
La durée de l’entretien peut être
variable. Certains patients très angoissés supportent mal
l’examen. Dans ces cas là, il faut le réduire à quelques minutes et reporter à
plus tard l’anamnèse. D’autres, par contre, se plaignent beaucoup et sont
disposés à parler pendant des heures; il faut alors savoir les arrêter car le
matériel exprimé devient de plus en plus sans valeur.
En général un premier entretien doit durer entre 30 minutes et une heure.
La prise de
notes lors de l’entretien risque de bloquer la spontanéité et
le libre discours du patient. Ainsi, il est souhaitable de prendre au cours de
l’examen le minimum de notes possible et de ne rédiger l’observation clinique
qu’une fois l’entretien terminé.
D’un premier
entretien, il est nécessaire de dégager des données précises
sur les plaintes du sujet, sur son histoire ancienne et récente, sur les
situations conflictuelles qu’il a pu rencontrer et la façon dont il a pu
jusqu'à présent les résoudre ou le aménager. Même si l’entretien se déroule de
manière informelle et "anarchique", à son terme les notes qu'il a
permises doivent être ordonnées.
Mais un premier et seul entretien ne
saurait être exhaustif.
Des entretiens
successifs ultérieurs sont nécessaires pour relever
et préciser l'ensemble des données anamnestiques autorisant la rédaction d'une
observation clinique globale et cohérente.
TROUBLES DE LA
PRÉSENTATION
1. DÉFINITION ET INTRODUCTION
La présentation est l'image ou l'apparence
générale que le malade donne à voir lors de
l'entretien et qui traduit d'une manière externe le degré d'organisation
ou de désorganisation de sa personnalité.
Sa perturbation constitue un élément d'orientation
diagnostique.
2. LES
TROUBLES DE LA
PRÉSENTATION
La présentation peut être perturbée à plusieurs
niveaux:
2-1. LA
MIMIQUE ou expression du visage
Elle est habituellement en corrélation avec
l'affectivité du sujet. On considère que sur le visage et dans le
regard se lisent les émotions et les sentiments.
Schématiquement on décrit quatre groupes de
troubles de la mimique.
2-1-1. LES HYPERMIMIES ou mimiques
hyper expressives.
Elles peuvent traduire
- Une exaltation de l'humeur (excitation maniaque)
- Des expressions émotionnelles exagérées (pleurs,
colères, peur, angoisse...)
2-1-2. LES HYPOMIMIES ET LES AMIMIES
Elles vont de la rareté du mouvement du
visage (Hypomimie)
à son immobilité complète (Amimie).
Le visage peut être figé dans une expression de:
- Tristesse, douleur morale, inhibition chez le
déprimé
- Hébétude, égarement, perplexité chez le confus
et le dément.
2-1-3. LES DYSMIMIES
Ce sont des discordances entre les propos
du sujet et l'expression de son visage. Elles sont particulièrement
observées dans la schizophrénie où on note des rires inadaptés et
étranges, des bizarreries, des stéréotypies, un maniérisme...
2-2. LA TENUE
Les soins corporels, les vêtements, la
coiffure, l'allure générale,… peuvent être de bons indicateurs de
la personnalité du sujet, de ses troubles, de ses préoccupations, de son
adaptation au milieu, de ses négligences et parfois même de son identification
psycho-sexuelle.
Mais la perturbation n'est significative
que lorsqu'elle traduit une inadaptation de la personne aux impératifs
sociaux.
Les troubles de
la tenue sont :
§
Négligence,
incurie, tenue débraillée, désordre,... observés généralement dans confusion
mentale, démence, schizophrénie, débilité,...
§
Excentricités
vestimentaires, maniérisme,...
observées
dans: manie, schizophrénie, délires chroniques,...
2-3. LE
CONTACT
La qualité et le type du contact du malade
traduisent souvent les troubles sous-jacents qu'il présente: mutisme,
réticence, opposition, agressivité, méfiance, coopération, confiance,
dépendance, sympathie, familiarité, supériorité, ironie, dédain, etc.
2-4. L'ATTITUDE
Elle traduit généralement le vécu du patient
et son état d'âme.
Le malade peut être calme, instable, agité,
agressif, ou bien abattu, tendu, inquiet, sur la défensive ou encore indifférent,
bizarre,...
Dans l'attitude on apprécie également la qualité
et le sens de la conservation des convenances sociales (politesse,
manières ...)
2-5. COMPORTEMENT
PSYCHOMOTEUR
C'est un aspect particulier de l'attitude.
Les troubles du comportement
psychomoteur peuvent être observés dans la présentation ou rapportés
par l'entourage ou le malade lui même.
On peut observer plusieurs types de troubles
du comportement psychomoteur en fonction de la pathologie présentée:
2-5-1. LE RALENTISSEMENT PSYCHOMOTEUR
Il se traduit par un état d'inhibition avec
une rareté des mouvements et de l'activité motrice et une pauvreté
de la mimique.
Dans les cas sévères on peut observer une immobilité
figée, un mutisme et au maximum un état de stupeur.
Devant le ralentissement psychomoteur on évoque
essentiellement:
une dépression majeure (ou
mélancolie) et une schizophrénie déficitaire.
2-5-2.
L 'AGITATION PSYCHOMOTRICE
Elle est caractérisée par une hyperactivité
désordonnée, une hyperkinésie (augmentation des
mouvements), des gesticulations, une impossibilité de se tenir
en place.
§
Elle peut être durable,
c'est alors un état d'agitation qu'on peut observer dans: la manie,
la schizophrénie, la psychose délirante aiguë, la démence,...
§
Elle peut être transitoire,
et c'est la crise d'agitation qui peut être observée dans les
Troubles névrotiques, la psychopathie,...
2-5-3.
L 'AGRESSIVITÉ
Elle accompagne souvent l'agitation mais
elle n'en est pas le synonyme.
L'agressivité peut être :
§
verbale avec
des vociférations, des insultes, des menaces,…
§
physique avec
des jets et des bris d'objets,
des coups et blessures et parfois même des
homicides.
§
orientée c'est
à dire que des personnes précises ou des objets sont particulièrement visés par
cette agressivité verbale et/ou physique.
§
ou non orientée.
L'agressivité est particulièrement observée dans
- les états
psychotiques délirants: schizophrénie, paranoïa, psychose
délirante aiguë,…
- la manie,
la psychopathie
- les
Troubles névrotiques où elle n'est pas totalement absente quoique
souvent moins violente que dans les cas précédents.
2-5-3. LES IMPULSIONS
Ce sont des passages
à l'acte (souvent agressifs) brusques, imprévisibles
et qui n'ont pas été réfléchis et encore moins prémédités.
On les
relève chez les psychopathes et les psychotiques
délirants.
LES TROUBLES DES
ACTIVITES PSYCHIQUES DE BASE
Les activités psychiques de base comportent la
conscience (ou vigilance), l'attention, la mémoire, l'orientation dans le temps
et dans l’espace.
1. LA CONSCIENCE.
1-1.
DEFINITION
En sémiologie psychiatrique le terme de conscience
est habituellement superposé à celui de vigilance. Il fait référence
à la qualité de la présence de l'être au monde et à la qualité des
fonctions qui permettent à l'individu de se situer par rapport à soi-même, aux
autres et à l'environnement, et de les appréhender avec lucidité.
La conservation de la conscience est nécessaire
pour le déroulement normal des activités psychiques de base.
1-2. LES TROUBLES DE LA CONSCIENCE
1-2-1. LES TROUBLES QUANTITATIFS DE LA CONSCIENCE
1-2-1-1.
L 'Hypervigilance
C'est un état où la clarté de la conscience
est exaltée. En fait, il s'agit plutôt d'un sentiment de grande
lucidité qui accompagne notamment certains épisodes d'excitation psychique
lors par exemple des accès maniaques, des troubles anxieux
ou à la suite de l'absorption de certaines drogues.
1-2-1-2.
L 'hypovigilance
Ce trouble, plus fréquemment rencontré en
psychiatrie, se traduit par une diminution de la lucidité de la
conscience; il peut, selon son importance, constituer des états divers de
dissolution de la conscience, allant de l'obtusion et l'hébétude,
en passant par l'obnubilation et la confusion, jusqu'à
l'abolition complète (coma).
Ces troubles sont observés surtout dans la confusion
mentale.
1-2-2. LES TROUBLES QUALITATIFS DE LA CONSCIENCE
Ce sont des états qui durent en
général quelques minutes ou quelques heures voire exceptionnellement plusieurs jours, au cours
desquels la lucidité du sujet est quantitativement normale - le
sujet ayant l'air d'être "présent" - mais sa conscience
et sa perception sont distorsionnées, sa perception de soi
et de l'environnement est très subjective, vécue dans un contexte
de déréalisation.
Lors de ces états, le sujet
poursuit en général des activités mais d'une manière automatique, en
discontinuité avec celles qu'il effectuait avant la survenue de l'atteinte de
la conscience.
Lorsqu'ils sont à un degré léger ou moyen, ces troubles sont dénommés états crépusculaires ou états seconds, et sont observés essentiellement dans les Troubles hystériques dits dissociatifs.
Lorsqu'ils sont à un degré léger ou moyen, ces troubles sont dénommés états crépusculaires ou états seconds, et sont observés essentiellement dans les Troubles hystériques dits dissociatifs.
Mais à un degré intense, des idées
délirantes, oniroïdes peuvent se voir: cas de la confusion
mentale, des états psychotiques aigus, de la schizophrénie.
2 . L'ATTENTION
2-1. DÉFINITION
L'attention est définie comme la disposition
d'esprit qui focalise l'activité psychique sur un secteur précis. On
distingue :
- L'attention volontaire ou réfléchie, supposant
un effort conscient de concentration.
- L'attention
spontanée, ne nécessitant pas d'effort particulier et ne se laissant capter que
par un stimulus significatif.
2-2. LES TROUBLES DE L'ATTENTION
§
L'attention peut être augmentée,
de manière sélective
essentiellement dans les états anxieux
(le sujet guette un danger hypothétique).
§
L'attention peut être diminuée
- l'attention est très distraite chez le maniaque,
le malade instable ou agité,
- l'attention est très diminuée voire absente chez le confus
et le dément,
- l'attention est labile ou même défaillante chez le schizophrène
et ce, compte tenu du désintérêt et de la désorganisation que présente le
malade.
3-1. DÉFINITION
L'orientation temporo-spatiale est la capacité
particulière qui permet à l'individu de se situer dans le temps et l'espace.
3-2. LA DÉSORIENTATION
TEMPORO-SPATIALE (D.T.S.)
C'est un trouble qui fait perdre au sujet cette
capacité de se repérer dans le temps et/ou dans l'espace. La désorientation
temporo-spatiale est un syndrome qui est rencontré surtout dans le syndrome
confusionnel et dans les états démentiels.
4. LA
MÉMOIRE
4-1. DÉFINITION
La mémoire est la capacité de fixer, de stocker
et de restituer des données.
Elle permet au sujet de se situer dans son
histoire et son environnement.
Sans mémoire tout serait présent.
4-2. LES TROUBLES DE LA MÉMOIRE
Parmi les troubles de la mémoire on distingue:
- les amnésies ou déficits de la mémoire
- les hypermnésies ou exaltations de la mémoire
- les dysmnésies ou distorsions de la mémoire
4-2-1. LES AMNÉSIES
Les amnésies
sont de loin les troubles le plus fréquemment observés dans la pathologie
psychiatrique.
Elles sont de type et de nature
diverses.
4-2-1-1.
L 'amnésie de fixation ou amnésie antérograde
Elle se caractérise par l'incapacité de fixer
des informations nouvelles.
En clinique,
ce type d'amnésie est caractéristique du syndrome de Korsakoff
dans lequel s'associent: une amnésie de fixation, des fabulations,
des troubles de l'orientation temporo-spatiale, un affaiblissement
des fonctions intellectuelles et une polynévrite.
Ce syndrome
est généralement une complication de l'alcoolisme chronique.
4-2-1-2. L 'amnésie
d'évocation ou amnésie rétrograde
C'est l'impossibilité de restituer un souvenir
jusque là bien conservé.
Dans
la pathologie psychiatrique, elle s'observe
notamment dans les états
confusionnels et dans les états démentiels.
Elle s'inscrit dans plusieurs pathologies
lésionnelles neurologiques.
4-2-1-3. L 'amnésie
globale ou amnésie antéro-rétrograde
C'est l'impossibilité
de fixer des informations nouvelles s'associant à un effacement partiel
ou global des souvenirs anciens. C'est la forme la plus
habituellement rencontrée.
Cette amnésie
s'observe essentiellement dans les syndromes démentiels.
4-2-1-4. Les amnésies organiques
transitoires
Elles se caractérisent par une lacune amnésique
ou "trou de mémoire" qui recouvre la période
où les souvenirs n'ont pas été fixés, pouvant la déborder avant ou après. Elles
s'observent après un traumatisme
crânien, une crise comitiale, une anesthésie,
un électrochoc.
4-2-1-5. Les amnésies sélectives
Elles désignent l'oubli d'un nom, d'une
adresse, d'un titre, etc.
- elles sont généralement tout à fait
banales,
- elles
peuvent devenir très fréquentes et importantes dans certains états
névrotiques.
4-2-1-6. Les amnésies lacunaires
Elles sont
plus complexes et elles concernent tous les souvenirs liés
- à une
période de la vie,
- à une
situation traumatisante
- ou à une
personne déterminée.
La durée de ces amnésies est
variable, dépassant rarement quelques jours.
Elles sont généralement réversibles,
et sont observées en particulier dans les Troubles hystériques (dits troubles
dissociatifs).
4-2-2. LES HYPERMNÉSIES
Ces troubles
se traduisent par des capacités mnésiques exceptionnelles aussi
bien pour la fixation que pour l'évocation.
On peut les observer dans:
- certains états d'excitation psychique comme
dans l'accès maniaque
- ou sous l'effet de certaines
drogues comme les amphétamines.
4-2-2. LES
DYSMNÉSIES
Ce sont des distorsions de la mémoire. On
observe ainsi:
- les paramnésies
qui sont des faux souvenirs que le sujet substitue aux
souvenirs réels
- et les ecmnésies
qui sont des expériences au cours desquelles le sujet revit des scènes
du passé comme si elles étaient actuelles et présentes.
Ces troubles sont retrouvés
entre autres dans:
- les troubles hystériques (dits
troubles dissociatifs)
- et dans l'épilepsie.
LE
LANGAGE ET SES TROUBLES
Le langage est cette fonction qui assure, surtout
par le biais de la parole et de l'écriture
- l'expression de la pensée
- et la communication entre les hommes.
Le langage utilise aussi d'autres moyens tels que
la gestuelle, la mimique, ...
Les troubles du langage peuvent se manifester à
plusieurs niveaux:
1. LA VOIX
La tonalité de la voix exprime
généralement l'état affectif du sujet.
§
Elle peut être joyeuse,
élevée, intense et parfois rauque et voilée suite à une logorrhée prolongée,
c'est le cas de l'état maniaque;
§
traînante et indistincte: cas
de la démence;
§
basse ou chuchotée: cas de la dépression.
2. LE DÉBIT VERBAL
2-1. LE RYTHME
Il peut être
-
Accéléré avec logorrhée dans les états d'excitation,
-
Ralenti chez le déprimé,
le confus ou le dément,
-
Inhibé avec
blocage de la parole.
Lorsque
l'inhibition est totale, c'est le mutisme.
Le mutisme
peut se voir chez l'hystérique, le mélancolique,
le psychotique délirant, le schizophrène.
Il peut être d'origine
organique: démence, confusion.
- Saccadé, tonique ou clonique, dans le bégaiement.
2-2. LA CONTINUITÉ
Normalement, le
flux du langage est
continu et adapté à la pensée et à l'environnement.
Dans certains cas pathologiques on peut observer:
- une rupture brutale du discours, c'est le
barrage,
- ou une stase c'est le Fading
mental.
Ces deux troubles se voient dans la schizophrénie.
3. LES TROUBLES DE LA SYNTAXE
Ce sont des troubles dans l'ordonnance des mots et
leur assemblage sans respect des règles de la grammaire.
Ils finissent par donner un discours incohérent
et incompréhensible.
Ils s'observent dans la schizophrénie,
les états démentiels, les confusions.
4. LES TROUBLES DE LA SÉMANTIQUE
On distingue :
-
Le paralogisme
Usage des mots existants dans une acception
propre au sujet schizophrène.
-
Le néologisme
C'est la création, la formation et l'emploi de
mots - nouveaux et inexistants dans le vocabulaire courant - que le sujet va
utiliser pour désigner les choses.
Il s'observe dans la Schizophrénie ,
les démences.
5. LES
AUTOMATISMES VERBAUX
Ils traduisent généralement des régressions du
langage.
On décrit :
5-1.
L 'ÉCHOLALIE
C'est la répétition en écho
immédiate et automatique des mots ou des phrases qui viennent d'être
entendus.
Elle est observée dans: - les Psychoses
infantiles,
- les démences,
- les schizophrénies.
5-2. LA PALILALIE
C'est la répétition clonique de syllabes,
de mots ou de phrases.
On l'observe particulièrement dans le syndrome
parkinsonien
et les démences.
5-3. LES IMPULSIONS VERBALES
Ce sont des productions verbales involontaires à
type de formules ou de séries de mots de type coprolalique.
Ces troubles se voient dans
-
les T.O.C. (Trouble
obsessif compulsif),
-
les démences,
-
et l'épilepsie partielle.
LES TROUBLES
ANXIEUX
L'anxiété ou angoisse
est un des symptômes fondamentaux de la pathologie mentale.
On la retrouve dans de très nombreuses maladies
psychiatriques mais elle accompagne également souvent les maladies organiques.
L'anxiété n'a pas toujours une signification
pathologique puisqu'elle fait partie de la nature psychologique humaine.
L'anxiété pathologique se distingue
de l'anxiété "normale" de par
son intensité, sa durée, son évolution
et son retentissement sur la vie du sujet.
1. DÉFINITION
L'anxiété est définie comme une peur sans
objet, un sentiment pénible d'un danger imminent et mal
définissable. Ce sentiment subjectif est accompagné de manifestations
somatiques et comportementales.
2. DESCRIPTION DE L'ANXIÉTÉ
L'anxiété est un état émotionnel qui associe des
manifestations psychiques, somatiques et comportementales.
2-1. MANIFESTATIONS PSYCHIQUES:
§
Sentiment douloureux de «peur
sans objet» qui va de l'inquiétude à la
panique. L'anxieux ressent une menace ou un danger qui est vécu comme
imminent avec une anticipation pessimiste des événements.
panique. L'anxieux ressent une menace ou un danger qui est vécu comme
imminent avec une anticipation pessimiste des événements.
§
Ruminations
idéiques de danger concernant la famille, les enfants, la situation
financière, professionnelle etc. le tout sans raison objective.
§
Parfois peur de mourir,
de devenir fou.
2-2. MANIFESTATIONS SOMATIQUES:
Divers symptômes peuvent être décrits:
·
Symptômes respiratoires
(les plus fréquents): tachypnée avec hyperventilation, sensations d'oppression
thoracique, d'étouffement, de "boule dans la gorge".
·
Symptômes cardiovasculaires:
tachycardie, palpitations, précordialgies, bouffées de chaleur ou
sensation de froid,….
·
Symptômes neurologiques:
vertiges, paresthésies, fourmillement,….
·
Symptômes musculaires:
contractures, tremblements, secousses,…
·
Symptômes neurovégétatifs: sueurs,
sécheresse de la bouche, pâleur, spasmes Symptômes urinaires:
pollakiurie ("bégaiement de la vessie"), ...
2-3. MANIFESTATIONS
COMPORTEMENTALES
-
Hypervigilance pour
"rester sur ses gardes"
-
Insomnies d'endormissement -
peur de mourir durant le sommeil
-
Exploration de l'environnement
et "rechercher le danger"
-
Tension psychomotrice avec
agitation
ou au contraire inhibition pouvant aller jusqu'à
la sidération.
3. QUELQUES
FORMES DE TROUBLES ANXIEUX
3-1. ANXIÉTÉ GÉNÉRALISÉE
C'est un état de tension anxieuse permanente
avec:
-
craintes, attente anxieuse,
-
ruminations pessimistes,
anticipation de malheurs à venir,
-
état d'hyperexcitabilité avec
hyperesthésie aux moindres stimuli (réactions de sursaut),
-
distractibilité, difficultés de
concentration.
3-2.
L 'ATTAQUE DE PANIQUE
C'est une crise d'anxiété aiguë avec des
symptômes sous forme de:
- Terreur intense, sentiment
de catastrophe et de mort imminentes, d'irréalité, de dépersonnalisation,
de devenir fou,
- des manifestations somatiques
intenses.
Cette crise survient de façon brutale et
imprévisible, sans facteurs déclenchants apparents. Elle dure quelques
minutes à quelques heures mais elle a tendance à se répéter à un rythme
variable.
Elle se complique d'anxiété anticipatoire,
"peur d'avoir peur", et d'agoraphobie.
3-3.
L 'ANXIÉTÉ DANS LES TROUBLES PHOBIQUES
- Il s'agit d'une anxiété
excessive et non justifiée déclenchée par des situations, des personnes,
des objets,… (dits phobogènes) alors qu'ils ne
comportent en eux-mêmes aucun caractère objectivement dangereux, et … le sujet
en a bien conscience! (cf Troubles de la pensée).
- L'anxiété disparaît et ne se
manifeste pas si le sujet n'est pas en présence de l'objet phobogène, ce qui le pousse à avoir une conduite
d'évitement, et parer à l'angoisse.
3-4.
L 'ANXIÉTÉ DANS LES TROUBLES OBSESSIFS
COMPULSIFS (T.O.C.)
C'est une
anxiété liée à des obsessions idéatives, phobiques ou impulsives.
Ce sont des
idées, des mots ou des actes qui s'imposent de force au sujet de façon
incoercible et qui provoquent en lui une forte anxiété (cf Troubles de la
pensée).
LES TROUBLES DE L'HUMEUR
L'humeur ou thymie est la «
disposition affective fondamentale riche de toutes les instances émotionnelles
et instinctives qui donne à chacun de nos états d'âme une tonalité agréable ou
désagréable» (J. DELAY).
C'est l'état affectif fondamental qui confère la tonalité
gaie, triste ou neutre à tout état de conscience.
1-1. L 'HUMEUR NORMALE
L'humeur normale a pour
caractéristique d'être souple, élastique et adaptative aux
stimulations et à l'environnement, pouvant osciller facilement du pôle
de la joie et du plaisir au pôle de la tristesse et de la douleur.
En l'absence de stimulation particulière, elle
redevient neutre.
1-2. L 'HUMEUR
PATHOLOGIQUE
L'humeur devient pathologique
quand, de manière durable, elle perd ses caractéristiques de souplesse,
d'élasticité et sa capacité d'adaptation à aux stimulations et à
l'environnement. Cela se manifeste :
- soit par une fixation permanente à l'un des pôles extrêmes: joie
ou tristesse, et un manque de réaction aux stimulations et aux
injonctions externes;
- soit par des variations inadaptées aux stimulations, au contenu de
la pensée, au discours et à l'environnement.
2. DESCRIPTION DES TROUBLES DE L'HUMEUR
2-1. L 'HUMEUR DÉPRESSIVE
C'est le symptôme fondamental de
la dépression ou état dépressif.
L'humeur dépressive se manifeste par une tristesse
douloureuse, permanente, immuable, non réactive aux stimulations avec :
§
une diminution ou une perte de
l'intérêt et du plaisir pour les activités habituelles,
§
une absence de projets
positifs, une anticipation négative de l'avenir et une perte de
l'investissement,
§
un repli sur soi avec
diminution ou absence de vie relationnelle,
§
un pessimisme profond, un
sentiment d'insatisfaction et d'incomplétude, des ruminations d'idées noires,
un dégoût de la vie.
Dans les formes graves de
l'humeur dépressive, on peut voir apparaître ce que l'on appelle une "douleur
morale" caractérisée par
:
- des sentiments d'autodépréciation, de dévalorisation, de perte de l'estime
de soi,
- des sentiments d'indignité,
- des idées torturantes de culpabilité,
- des idées d'incurabilité,
- des idées « noires » de mort, de suicide.
2-2.
L 'HUMEUR EXPANSIVE
C'est le symptôme fondamental de la manie
ou accès maniaque.
L'humeur expansive est un état de gaieté, d'euphorie
inadaptée et permanente. Elle confère au patient un vécu démesuré
et inadéquat de bonheur, de facilité, d'optimisme.
Le sujet se sent infatigable, doté d'une
énergie et d'une vitalité infinies.
Il se croit capable de tout entreprendre et de
tout réussir avec facilité et sans obstacles; il formule des projets
ambitieux, grandioses, multiples mais qui sont irréalistes et sans lendemain.
L'humeur expansive se traduit chez le
malade par :
-
une présentation turbulente,
bruyante et exubérante,
-
une tachypsychie qui est
une accélération de tous les processus mentaux : logorrhée (accélération
du débit verbal), fuite des idées, jeux de mots, associations des idées,
accélération des représentations mentales.
- une désinhibition instinctuelle avec relâchement des convenances et
des
interdits moraux et sociaux, une familiarité déconcertante,
interdits moraux et sociaux, une familiarité déconcertante,
-
des dépenses inconsidérées
et des démarches tapageuses et ironiques,
-
un abus de tabac, d'alcool et
de drogues,
-
une irritabilité
exacerbée avec parfois agitation permanente et agressivité.
2-3.
L 'HUMEUR DISCORDANTE
L'humeur discordante est une humeur
inadaptée au contenu de la pensée et/ou à l'expression de la mimique et des attitudes:
- rires et sourires immotivés,
- mimique et attitude joyeuses contrastant avec pensée et paroles tristes,
- apparence de froideur et de détachement affectif.
Cet état est caractéristique de la schizophrénie.
LES
TROUBLES DE LA PERCEPTION
La perception est une activité
psychique fondamentale qui permet à l'individu
- d'identifier et de reconnaître le monde,
- d'intégrer "l'information perçue" dans l'ensemble des
fonctions psychiques
- et d'adapter sa pensée, son affectivité et son comportement.
La perception est le résultat de processus complexes qui comportent
. le processus récepteur (les sensations),
. le processus symbolique (identification et intégration)
. et le processus affectif (adaptation affective et comportementale).
Ces processus sont intimement liés et indissociables dans toute perception
normale.
Les troubles de la perception peuvent être
observés dans plusieurs maladies psychiatriques, neurologiques et lors
d'intoxications par certaines substances.
Dans les troubles de la perception on distingue :
1. LES AGNOSIES
L'agnosie désigne
l'incapacité d'identifier un objet offert à la perception alors que
l'échec ne relève ni d'un déficit sensoriel, ni d'un trouble de la
conscience ou de l'attention.
Les agnosies
peuvent intéresser tous les organes des sens.
Leurs causes sont
essentiellement neurologiques par atteinte des zones
corticales associatives.
2. LES ILLUSIONS
L'illusion est
une perception déformée et dénaturée d'un objet réel.
Les illusions n'ont pas toujours une valeur
pathologique.
Elles deviennent pathologiques quand elles sont
fréquentes, intenses et ont une incidence sur l'affectivité et le comportement.
Elles sont fréquentes dans les troubles
anxieux, les états confusionnels, oniroïdes.
3. LES HALLUCINOSES
L'hallucinose est
une perception sans objet à percevoir mais que le sujet n'intègre
pas dans la réalité. Le sujet identifie cette perception comme
un phénomène anormal au moment même de sa survenue : le sujet critique le
trouble et il est conscient de la non réalité de sa perception.
Les causes des hallucinoses sont souvent
organiques (neurologiques, épileptiques, ophtalmologiques),
mais elles peuvent être également psychiatriques.
4. LES HALLUCINATIONS
L'hallucination est une perception
sans objet à percevoir que le sujet intègre dans sa réalité.
Ce sont de fausses perceptions qui surviennent en l'absence
de stimuli extérieurs. Le sujet intégrant sa "perception" dans son
champ du réel, l'hallucination constituera un mécanisme à la base d'un délire
et déterminera ainsi des troubles de la pensée, de l'affectivité et
du comportement.
Les hallucinations constituent un symptôme
majeur dans la pathologie psychiatrique et en particulier dans les psychoses.
On distingue classiquement deux types
d'hallucinations:
- les hallucinations psychosensorielles
- et les hallucinations psychiques.
4-1. LES
HALLUCINATIONS PSYCHO-SENSORIELLES
Les hallucinations psycho-sensorielles peuvent
intéresser tous les organes des sens mais dans la pathologie
psychiatrique elles sont le plus souvent de nature auditive.
4-1-1. LES
HALLUCINATIONS AUDITIVES
Le sujet "perçoit dans son oreille"
des "sons venant de
l'extérieur".
Ces sons peuvent être élémentaires : sifflet,
cloche, sonnerie, bruits indifférenciés. Mais souvent le sujet entend des
voix qui lui parlent directement ou qui parlent entre elles. Ces
voix sont localisées dans l'espace, ont un timbre (voix
d'homme, de femme ou d'enfant) et sont d'une distinction plus ou moins nette.
Leur contenu est souvent angoissant
voir effrayant pour le sujet : insultes, grossièretés, menaces.
Les hallucinations auditives déterminent des
comportements souvent révélateurs de ce symptôme: attitudes d'écoute,
soliloquie, rires immotivés, brusques troubles de l'attention et de la
concentration, moyens de protection.
4-1-2. LES
HALLUCINATIONS VISUELLES
Le sujet perçoit des visions qui
peuvent être élémentaires (lumières, flammes, couleurs), complexes
(figures, dessins, scènes ...) ou encore des personnages.
Ces images peuvent être immobiles, en
mouvement, de grandeur naturelle ou disproportionnée.
Dans leur forme la
plus complète, les hallucinations visuelles
réalisent l'onirisme observé au cours des confusions mentales
et surtout celle du delirium tremens.
Elles sont plus rares dans les autres processus
psychotiques.
4-1-3. LES
HALLUCINATIONS TACTILES ET CENESTHESIQUES
Elles concernent soit les sensibilités
superficielles cutanées avec sensations de caresses de fourmillements, des
pincements…, soit les sensibilités profondes intéroceptives (organes
digestifs, génitaux,…) avec sensations de reptations, de brûlures internes,
d'attouchements sexuels, pénétrations…
4-1-3. LES
HALLUCINATIONS OLFACTIVES ET GUSTATIVES
Le sujet
perçoit des odeurs et
des goûts élémentaires ou complexes.
Elles sont plus rares et elles doivent faire
évoquer en premier lieu un processus organique (lésion
sensorielle, épilepsie temporale,...)
4-2. LES HALLUCINATIONS
PSYCHIQUES
Dans cette forme d'hallucinations, le sujet
perçoit les stimuli au niveau
de sa propre
pensée et auxquels il adhère totalement:
- voix intérieures,
- paroles et langage intérieurs.
- transmission de pensées (télépathie),
Ces hallucinations forment le syndrome
d'automatisme mental de De Clérambault se traduisant par des phénomènes
étranges avec sensation de:
-
vol de la pensée,
-
écho de la pensée,
-
devinement de
la pensée,
-
commentaires des actes et de la
pensée,
-
idées et actes imposés
(syndrome d'influence)
Les hallucinations psychiques et les
hallucinations psychosensorielles (surtout auditives) sont très
fréquentes et intenses dans les psychoses et en
particulier dans:
- la psychose délirante aiguë,
-
la schizophrénie,
-
la psychose
hallucinatoire chronique.
LES TROUBLES DE LA PENSÉE
1. DÉFINITION
La pensée est l'ensemble des processus par
lesquels les idées sont réunies, combinées et intégrées pour élaborer et
produire d'autres idées.
La pensée suppose que l'on se représente les
informations reçues.
Les mécanismes de la pensée sont influencés par:
- les souvenirs du sujet,
- son intelligence,
- ses affects et ses émotions
La pensée s'évalue au cours de l'entretien avec le
sujet grâce à une écoute attentive et une analyse objective de son discours.
On considère que la pensée est normale:
- quand elle est rationnelle,
cohérente, adaptée,
- quand les liens entre
les idées et les éléments qui la composent sont logiques
- et quand son expression est
compréhensible.
2. LES TROUBLES DE LA PENSÉE
La
pensée peut être partiellement ou totalement perturbée.
Le Trouble
peut concerner les différentes composantes de la pensée: son cours, son
organisation, et son contenu.
2-1. TROUBLES
DU COURS DE LA PENSÉE
2-1-1. TROUBLES
DU RYTHME DE LA PENSÉE
- Rythme
accéléré, avec
. une tachypsychie: accélération de
la pensée,
. une fuite des idées: enchaînement rapide
des idées,
. une facilité d'associations et
d'évocations des idées,
. des jeux de mots ,
. une logorrhée: augmentation du
débit verbal.
Ce trouble est particulièrement observé dans l'accès
maniaque.
- Rythme ralenti, avec
. une bradypsychie:
ralentissement idéique et de l'élaboration de la pensée,
. un appauvrissement
des idées et des associations
. une
diminution du débit verbal,
. un temps de
latence allongé dans la réflexion, et pour répondre.
Ce trouble est
observé surtout dans la dépression.
2-1-2. TROUBLES
DE LA CONTINUITÉ DE
LA PENSÉE
La pensée peut être perturbée dans sa continuité
et on peut ainsi observer :
§ des barrages qui se
traduisent par une suspension de la pensée pendant son expression
verbale. Pendant qu'il parle, le sujet s'arrête d'une façon imprévisible
puis, après un moment, il reprend sur le même thème ou sur un thème différent.
§ un fading mental qui est une stase de la
pensée, le sujet n'arrivant pas à avancer dans son
discours.
Ces troubles sont observés dans la schizophrénie.
2-1-3. TROUBLES DE L'ORGANISATION DE LA PENSÉE
Ils concernent l'organisation de la pensée, sa
structuration et sa cohérence.
Cela peut être en rapport avec :
§
L'Incohérence: un manque
de cohésion, de logique, de suite dans les idées, les propos et les actes.
Elle peut exister dans la confusion mentale,
la démence, la schizophrénie.
§
La Dissociation se
distingue par
- un relâchement
des associations entre les différents éléments et composantes de la
pensée et leur lien avec l'affectivité.
- des associations qui sont floues,
distendues et discontinues.
- voire des
associations complètement "éclatées" signant un
stade d'évolution plus grave du trouble, c'est la dissociation totale
dans laquelle:
. la pensée
devient étrange, bizarre, incompréhensible, impénétrable,
. s'exprime avec des barrages,
un fading mental,
. et donne une diffluence des idées
et des sauts "du coq à l'âne".
La dissociation, surtout complète, est pathognomonique
de la schizophrénie.
2-2. TROUBLES
DU CONTENU DE LA PENSÉE
Le contenu de
la pensée est constitué d'idées, de sensations, d'émotions et d'images qui
peuvent à tout moment être représentées et verbalisées.
Ce contenu de la pensée peut
être perturbé de façons diverses :
2-2-1. LES OBSSESSIONS
Ce sont des idées ou des sentiments qui surgissent
dans la pensée du sujet, l'envahissent. Elles sont en désaccord avec le "moi"
du sujet et provoquent chez lui une forte angoisse. Celui-ci est bien conscient
d'une part du fait que ces idées émanent de sa propre pensée, et d'autre part de
leur caractère insolite et anormal. Le sujet essaye constamment de s'en
débarrasser, mais cette lutte est accompagnée elle aussi d'anxiété.
On distingue classiquement trois principales
variétés d'obsessions:
§
Les Obssessions idéatives
Le sujet est assiégé par des idées, des formules,
des mots ou des chiffres qui s'imposent à lui de façon répétée et
lancinante. Il peut s'agir aussi de doutes et d'interrogations
interminables concernant des thèmes divers, parfois particuliers.
§
Les Obssessions phobiques
C'est la crainte obsédante liée à une
situation ou à un objet et survenant en l'absence de cette situation ou de
cet objet en cause (différente de la phobie vraie où l'objet est présent).
Cette crainte est reconnue comme étant absurde par le sujet mais il avoue ne
pas pouvoir y échapper.
Exemples: crainte obsédante des microbes,
des maladies, de la saleté, etc.
Leur seule évocation provoque l'angoisse.
§
Les Obssessions d'impulsion
C'est la crainte obsédante et irraisonnée de
commettre de manière irrésistible un acte immoral absurde,
agressif, obscène, blasphématoire, criminel. La lutte anxieuse
est très culpabilisée devant de telles impulsions que le sujet
réprouve de toutes ses forces.
2-2-2. LES PHOBIES
Les phobies sont des états anxieux déclenchés par un objet ou
une situation n'ayant pas en eux-mêmes un caractère objectivement dangereux.
L'anxiété disparaît en l'absence de l'objet ou de
la situation.
Le sujet va éviter de se trouver devant
la situation ou l'objet phobogène: conduite d'évitement.
Exemples: Agoraphobie, Phobie sociale,
Phobies spécifiques.
2-2-3. LE DÉLIRE ET L'IDÉE DÉLIRANTE
Le délire est la conviction intime et
inébranlable en une ou plusieurs
idées qui sont en opposition avec la réalité.
idées qui sont en opposition avec la réalité.
L'idée délirante n'est pas une
idée fausse, ou une idée erronée ou une illusion qui sont quant
à elles, accessibles au raisonnement et à la critique.
Le délire a des caractéristiques qui sont :
§
Le thème délirant
qui peut être de nature très diverse: persécution, jalousie, préjudice,
mystique, grandeur, filiation, revendication, érotomaniaque,..
Les thèmes peuvent être uniques ou multiples
(simultanément) chez le même malade.
§
Le mécanisme peut être à
base d'hallucinations, d'interprétation pathologique, d'intuition,
ou d'imagination.
§
La systématisation est
variable:
- le délire peut être bien structuré, systématisé, logique:
cas de la Paranoïa ,
- ou au contraire non systématisé, flou, ambigu, sans aucune
vraisemblance: cas de la
Schizophrénie (le délire est
dit paranoïde).
§
Le vécu peut être
- actif:
le sujet vit son délire d'une façon intense avec une forte participation
affective et comportementale.
- passif c'est
participation affective et comportementale faible ou absente.
§
La durée du délire est
variable et fonction du type du Trouble psychotique
- Elle ne dépasse pas 6 mois dans
les psychoses délirantes aiguës
- elle
dépasse 6 mois, dans les cas des psychoses délirantes chroniques
telles que la Schizophrénie ,
la "Psychose hallucinatoire chronique ".
Le délire est un syndrome fondamental dans
les Troubles psychotiques.
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