Brucellose
Définition :
Encore appelée mélitococcie ou fièvre de malte. Anthropozoonose,
cosmopolite, de déclaration obligatoire. Il s'agit d'une septicémie à point de
départ lymphatique, due à des BGN du genre Brucella.
Epidémiologie :
1-Agent causal :
3 espèces de
Brucella sont incriminées en pathologie humaine :
·
B. melitensis
·
B. abortus bovis
·
B. abortus suis
Ce sont de très petits
coccobacilles à Gram négatif, immobiles, non sporulés, aérobies, parfois
anaérobies (nécessitant une teneur du milieu en CO2)
2-Réservoir :
·
Les animaux
constituent le réservoir exclusif du germe :
Chez l'animal, la brucellose est souvent cliniquement
inapparente. Elle est responsable d'une atteinte de l'appareil génital dont
l'expression dominante est l'avortement.
ü
Elle atteint les
caprins, les ovins, les bovins et les porcins.
ü
Dans sa forme
latente, la bactérie est excrétée dans le lait des vaches et chèvres
constituant alors une source de contamination de l'homme par voie digestive.
3-Mode de contamination :
Il existe 2 types de contamination :
·
Directe :
cutanéo-muqueuse, par contact de produits d'avortement, de mise bas, plus
rarement de viande ou de viscères. Les voies conjonctivales et respiratoires
sont exceptionnelles. Ce mode de contamination confère à la maladie un caractère
professionnel (vétérinaires, éleveurs, agriculteurs, bergers, employés
d'abattoirs, laborantins).
Notons que la manipulation
du vaccin vivant reste une source possible de contamination.
·
Indirecte : par
consommation de lait ou produits laitiers non pasteurisés.
Physiopathologie :
1-pénétration et migration locorégionale (Période d'incubation) :
Après pénétration, le germe migre par voie lymphatique
jusqu'au premier relais ganglionnaire où il se multiplie.
2-dissémination septicémique :
Le germe gagne
d'autres ganglions ainsi que des organes riches en cellules
réticulo-histiocytaires (rate, foie, tissu osseux et tissu génital) où se
constituent des foyers bactériens.
A ce stade, les hémocultures sont positives.
3-phase de localisations secondaires :
Un ou plusieurs foyers brucelliens vont évoluer sur un
mode subaigu résumant toute la maladie.
4-phase de parasitisme contrôlé : (brucellose chronique) :
Hypersensibilité vis-à-vis du germe.
Clinique :
1-type de description : fièvre sudoro-algique
·
incubation : 2-3
semaines
·
début : insidieux,
marqué par un malaise général, des arthralgies, une asthénie, parfois ADP et
état sub-fébrile.
·
phase d'état :
définie par une fièvre sudoro-algique.
ü
fièvre ondulante :
typiquement, les périodes fébriles s'étendent sur 15-20 jours avec des
oscillations ascendantes jusqu'à atteindre 39°-40°C pendant 5-8 jours,
suivies d'oscillations stationnaires pendant 2-5 jours, et enfin des
oscillations descendantes pendant 5-8 jours.
Plusieurs ondes peuvent se succéder, séparées par une période intercalaire apyrétique.
Plusieurs ondes peuvent se succéder, séparées par une période intercalaire apyrétique.
NB : la fièvre peut revêtir d'autres
aspects (plateau, pseudo palustre).
ü
sueurs : souvent
nocturnes, très abondantes, d'odeur paille mouillée caractéristique.
ü
douleurs :
difficiles à localiser, d'intensité variable, mobiles et fugaces.
ü
autres :
–
Pas de perte
pondérale ;
–
à l'examen : Splénomégalie,
parfois Hépatomégalie ;
–
l'existence d'ADP
est d'une grande valeur ;
–
état général
conservé
2-Formes cliniques :
·
Pseudo-typhoïdique :
rare ;
·
Asymptomatique :
d'expression clinique fruste ;
·
Formes focalisées :
subaiguës:
Ø
ostéo-articulaires :
sont les plus fréquentes et les plus évocatrices:
a- spondylodiscite : touchant tout le rachis mais surtout l'étage
lombaire.
Clinique : douleurs locales
vives, majorées par la percussion des apophyses épineuses.
Rx : les signes apparaissent au bout de 4 à 6 semaines:
*pincement de l'inte
*lésions du corps vertébral ;
*ostéophytes.
Scintigraphie et TDM osseuses révèlent l'atteinte osseuse très tôt.
Scintigraphie et TDM osseuses révèlent l'atteinte osseuse très tôt.
b- sacro-iliite : fréquente, généralement unilatérale, très évocatrice.
Clinique : douleurs sacro-iliaques à irradiation sciatique.
Clinique : douleurs sacro-iliaques à irradiation sciatique.
Rx : élargissement + flou de l'interligne articulaire.
·
Neurologiques :
méningite, méningo-encéphalite, myélo-radiculite.
·
3-cardiaques :
endocardite (++), rarement péricardite, myocardite, phlébite.
·
glandulaires :
Ø
orchite : souvent
unilatérale.
Ø
mamite, ovarite :
rares.
Ø
hépato-splénique :
* spléno-hépatite hémorragique : exceptionnelle
* hépatite granulomateuse
* hépatite granulomateuse
·
forme chronique :
réalise la patraquerie brucelienne avec une symptomatologie subjective dominée
par :
Ø
Une asthénie
physique, psychique et sexuelle ;
Ø
un déséquilibre
thermique à l'effort.
Diagnostic positif :
1-Arguments épidémiologiques :
·
contexte
professionnel ;
·
habitat rural ;
·
notion de
consommation de lait cru ou dérivés laitiers non pasteurisés ;
·
participation à une
mise bas ;
·
avortements répétés
chez les espèces animales concernées.
2-Arguments cliniques : la
triade fièvre + sueurs + douleurs.
3-Arguments biologiques :
·
Leuconeutropénie ;
·
VS normale (sauf si
focalisation), ou modérément élevée ;
·
Mise en évidence du
germe : hémoculture ;
·
Sérologie :
Ø
séro-agglutination
de Wright : méthode de référence permettant de mettre en évidence des AC
agglutinants de type IgM et IgG. La positivité (taux exigé : 1/80)apparaît au
10°-15° jour d'évolution, le taux d'AC continue à augmenter pendant plusieurs
semaines, puis régresse lentement jusqu'à devenir non significatif après 6-12
mois d'évolution.
Il existe des faux positifs avec la pasteurellose, la yersiniose et le choléra.
Il existe des faux positifs avec la pasteurellose, la yersiniose et le choléra.
Ø
Le card-test : (Rose
Bengale) réaction rapide, spécifique, plus sensible que le Wright et reste plus
longtemps positive. Met en évidence des AC de type IgG.
Ø
Réaction de fixation
du complément : n’est plus pratiquée.
Ø
IDR à la mélitine
(réaction de Burnet) : la mélitine est un filtrat de culture de brucelles, on
en injecte 0.1 ml en intradermique à la face antérieure de l'avant bras, la
lecture se fait après la 48° heure.
En cas de positivité, on observe une lésion érythémateuse et œdémateuse.
En cas de positivité, on observe une lésion érythémateuse et œdémateuse.
INTERPRETATION : la positivité de ces réactions est
fonction du stade de la maladie.
* A la Phase aiguë :
- les hémocultures et le Wright sont (+) ;
- Le card-test et la réaction de fixation du complément : (+/-)
- L'IDR à la mélitine est (-) ;
- L'IDR à la mélitine est (-) ;
- A la phase subaiguë : toutes les réactions sont (+)
* A la phase chronique : l'IDR à la mélitine est (+)
Traitement :
1- Les moyens : repose sur des ATB à bonne diffusion intracellulaire :
·
Doxycycline : 3
mg/kg/j (contre indiquée chez la femme enceinte et l'enfant< 8 ans) ;
·
Rifampicine : 15
mg/kg/j ;
·
Aminosides:
gentamycine 2-3 mg/kg/j, ou streptomycine 25 mg/kg/j ;
·
Bactrim : 40 mg/kg
de sulfaméthoxasol et 10 mg/kg de TMP.
2- Les indications :
·
B. aiguë : plusieurs
associations sont possibles :
Ø
Bactrim + Genta ;
Ø
Doxy + Rifamp ou
Doxy + Genta
Ø
Bactrim + Rifamp
Ø
Chez l'enfant :
Bactrim + Rifamp ou Rifamp + Genta ;
Ø
Chez la femme
enceinte : Rifamp + Genta ;
Ø
Localisation ostéo-articulaire
: Doxy + Rifamp (3-6 mois) + Genta (15 jours) ;
Ø
Endocardite : Doxy +
Rifamp (+ de 12 semaines) + Genta (15 jours) ;
Ø
Atteinte méningée :
Rifamp + Bactrim (2-3 mois) + Genta (15 jours) ;
·
B. chronique : TRT
immunologique (Antigénothérapie pour désensibilisation)
Prophylaxie :
·
déclaration obligatoire ;
·
surveillance des cheptels ;
·
abattage des troupeaux infectés ;
·
consommation de produits laitiers pasteurisés ;
·
protection contre les risques de contamination
si profession exposante par des mesures d'hygiène.
·
Vaccin Mérieux : abandonné en 1995.
Hépatites
GÉNÉRALITÉS
Groupe de maladies aiguës
ou chroniques caractérisées par une inflammation du foie.
Causes
La plupart des hépatites
sont dues à des virus. Le terme d’hépatite virale se rapporte spécifiquement à
un groupe de virus ayant une affinité particulière pour le foie et dont on
connaît pour l’instant six types différents, dénommés A, B, C, D, E et G (ce
dernier n’étant connu que depuis 1995). Il n’existe pas d’immunité croisée
entre ces virus (c’est-à-dire que les anticorps produits contre l’un ne
protègent pas contre les autres). Quelques autres virus peuvent également
provoquer des inflammations du foie : notamment le virus d’Epstein-Barr
(agent de la mononucléose infectieuse), le cytomégalovirus et le virus de la
fièvre jaune.
Une hépatite peut aussi
être due à une intoxication médicamenteuse, alimentaire (par exemple par
consommation de certains champignons toxiques), alcoolique (une cirrhose du
foie passe toujours par une étape hépatite), ou encore à une maladie
auto-immune, à l’infection par certaines bactéries (bacille tuberculeux,
bactérie responsable de la brucellose, etc.) ou parasites (schistosomes
provoquant la bilharziose).
Clinique
De nombreuses hépatites
sont asymptomatiques, aussi bien en phase aiguë que, le cas échéant, en phase
chronique. Quelle que soit la variété d’hépatite, les symptômes, s’ils
existent, comprennent une jaunisse (voir ictère) qui apparaît
progressivement et atteint son paroxysme en deux semaines, des troubles
digestifs de type nausée, une sensibilité du foie lors de la palpation
diagnostique, des selles claires et des urines foncées. Les hépatites virales
ont en commun une fièvre, généralement suivie par une fatigue, une perte
d’appétit, et des douleurs musculaires et articulaires. La partie supérieure de
l’abdomen peut être douloureuse.
Hépatites aiguës, fulminantes ou
chroniques
On distingue les hépatites
aiguës, dont l’évolution totale, de l’apparition des symptômes à la guérison,
se déroule sur trois mois ou moins, les hépatites fulminantes, très rares, qui
conduisent rapidement à une destruction importante des cellules hépatiques
accompagnée d’hémorragies, et les hépatites chroniques, qui durent plus de six
mois. Dans la plupart des cas, les hépatites virales sont des hépatites aiguës,
qui évoluent spontanément vers la guérison. Toutefois, un certain nombre,
particulièrement parmi les hépatites B et C, peut se transformer en
hépatite fulminante ou en hépatite chronique. Certaines hépatites médicamenteuses
peuvent également évoluer vers la chronicité. Par ailleurs, une hépatite
auto-immune est, par définition, chronique.
La gravité d’une hépatite
chronique tient au fait qu’avec le temps s’instaurent des lésions irréversibles
des cellules et des tissus du foie, qui peuvent conduire à une grave
insuffisance hépatique. Dans certains cas, elle peut évoluer en cirrhose ou en
cancer du foie. L’hépatite G, découverte au milieu des années 1990 et
encore mal connue, semble un cas à part, dans la mesure où, bien qu’apparemment
chronique dans la plupart des cas, elle ne paraisse provoquer que rarement des
lésions des tissus du foie.
Traitements
Dans toutes les formes
d’hépatites, la consommation d’alcool est strictement interdite. Le traitement
d’une hépatite aiguë est purement symptomatique (repos, abstention totale et
impérative d’alcool, arrêt de la prise du médicament en cas d’hépatite due à
une intoxication médicamenteuse). Une hépatite fulminante nécessite une
hospitalisation en urgence ; il peut être nécessaire d’envisager une
greffe du foie en cas de destruction trop importante des tissus.
Les hépatites chroniques
au-delà de six mois d’évolution nécessitent un traitement, et parfois, à terme,
une greffe du foie. L’interféron alpha, substance antivirale naturelle, a
permis de traiter efficacement de nombreuses personnes atteintes
d’hépatite C chronique, ainsi que certains patients souffrant
d’hépatite B chronique ; il semblerait qu’il soit également efficace
contre l’hépatite G. La ribavirine, un autre antiviral, peut lui être
associé. Les hépatites bactériennes et parasitaires sont traitées en
s’attaquant à la cause de l’infection : traitements antibiotiques et
antiparasitaires.
LES HÉPATITES VIRALES
Six virus différents sont
connus à l’heure actuelle (A, B, C, D, E et G), mais il en existe très
certainement d’autres — un certain nombre de cas d’hépatites diagnostiqués
ne sont attribuables à aucun de ces virus.
Hépatite A
Caractéristiques du virus et
transmission
Observé pour la première
fois au microscope électronique en 1973, le virus de l’hépatite A (VHA)
forme une particule icosaédrique de 27 à 32 nm de diamètre (1 nm
correspondant à un millionième de millimètre). C’est un virus non enveloppé, de
la famille des picornavirus, ayant pour matériel génétique un ARN simple brin.
La transmission du VHA
se fait via des aliments, de l’eau ou des objets contaminés (par les
fèces d’une personne malade) portés à la bouche — contamination dite
oro-fécale.
Évolution
L’hépatite A ne se transforme
jamais en forme chronique ; la guérison, spontanée, intervient
généralement en un ou deux mois. Même si une fatigue résiduelle peut ensuite
persister quelque temps, la maladie ne laisse aucune séquelle. Une infection
par le VHA confère une immunité définitive contre la maladie.
Épidémiologie et prévention
L’hépatite A est répandue
dans le monde entier, particulièrement dans les pays en développement.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que dans les régions où les
conditions d’hygiène sont précaires et où manque l’eau potable, la
quasi-totalité des enfants contracte la maladie avant l’âge de 9 ans.
L’hépatite A apparaît également sous formes d’épidémies ponctuelles.
Il existe un vaccin très
efficace contre l’hépatite A, recommandé aux personnes exposées à un
risque d’infection, notamment à celles qui voyagent dans des pays où la maladie
est endémique (non seulement pour leur éviter de contracter la maladie, mais
également pour prévenir une dissémination ultérieure dans les populations non
immunisées).
Hépatite B
Caractéristiques du virus et
transmission
Le virus de l’hépatite B
(VHB) mesure 42 nm de diamètre. Il s’agit d’un virus enveloppé, à ADN
double brin, du groupe des hépadnavirus. L’enveloppe est essentiellement
constituée par l’antigène HBs, mis en évidence par Baruch Blumberg dans les
années 1960.
La transmission de l’hépatite B
est sexuelle (il s’agit d’une maladie sexuellement transmissible répandue) et
sanguine (utilisation de seringues ou d’aiguilles contaminées). Le VHB se
transmet également de la mère au fœtus pendant la grossesse.
Évolution
L’hépatite B guérit de
façon spontanée dans environ 40 p. 100 des cas ; les autres cas
se transforment en forme chronique, dont 5 p. 100 évoluent à terme
vers une cirrhose du foie et, dans certains cas, vers un cancer du foie. La
forme fulminante, très grave, ne concerne qu’environ 0,5 p. 100 des
infections.
Épidémiologie et prévention
L’OMS estime que, dans
le monde, environ 2 milliards de personnes ont à un moment ou à un autre
contracté l’hépatite B, et que 350 millions d’entre elles sont
devenues des porteurs chroniques. La maladie est responsable de plus de
250 000 décès chaque année. L’Afrique, l’Asie du Sud-Est, l’Alaska, la Chine et l’Amazonie sont les
régions les plus touchées. Quelle que soit la région, l’hépatite B est
fréquente parmi les toxicomanes utilisant des drogues par voie sanguine ou
nasale (cocaïne).
Dans les pays industrialisés,
les échantillons de sang destinés aux transfusions sanguines sont
systématiquement dépistés pour le virus de l’hépatite B, et les échantillons
positifs éliminés ; le risque d’hépatite B post-transfusionnelle est
donc éliminé. La prévention de la contamination sexuelle passe par l’usage de
préservatifs. Les utilisateurs de drogues injectables doivent utiliser des
seringues à usage unique.
Le premier vaccin contre
l’hépatite B a été commercialisé en 1982. Depuis 1986, un vaccin issu du
génie génétique est disponible ; il est efficace à près de
100 p. 100 chez le nourrisson, plus 95 p. 100 chez l’adolescent,
et plus de 90 p. 100 chez l’adulte de plus de 20 ans. Étant
donné le nombre de porteurs chroniques de l’hépatite B, l’OMS recommande
pour tous les pays la vaccination systématique des nourrissons — l’espèce
humaine étant le seul réservoir du virus, une telle démarche devrait permettre
de faire reculer considérablement la maladie (sur le long terme, une
éradication complète est même envisagée).
En France, la vaccination
des nourrissons a été introduite en 1995, avec un rattrapage chez les
pré-adolescents pendant une période de 10 ans. À la fin des
années 1990, l’apparition, chez certains individus récemment vaccinés,
d’atteintes démyélinisantes du système nerveux central (telle la sclérose en
plaques) a fait suspecter le vaccin et à suspendre la vaccination en milieu
scolaire — mesure que l’OMS a jugée non justifiée sur le plan
scientifique. Cependant, aucune relation de cause à effet n’a pu être démontrée
par les différentes commissions scientifiques réunies, et la vaccination contre
l’hépatite B reste recommandée pour les nourrissons et les personnes à
risques (notamment partenaires sexuels de porteurs du virus et toxicomanes par
voie intraveineuse) et obligatoire pour les professionnels de la santé exposés.
Comme divers autres pays industrialisés, le Canada, la Belgique et la Suisse mènent des campagnes
de vaccination universelle des pré-adolescents, et recommandent la vaccination
chez le nourrisson.
Hépatite C
Caractéristiques du virus et
transmission
Le virus de l’hépatite C
(VHC) n’a jamais pu être observé directement, mais des techniques de biologie
moléculaire ont permis, en 1989, de déterminer sa structure. Il mesure de 50 à
60 nm de diamètre ; c’est un virus à ARN simple brin, enveloppé, du
groupe des flavivirus. Il présente la particularité d’être extrêmement variable
(plus de 80 sous-types ont été identifiés), ce qui rend la mise au point
d’un vaccin très difficile.
L’hépatite C se transmet
par le sang ou les liquides organiques. Elle a été la forme la plus répandue
d’hépatite post-transfusionnelle ; aujourd’hui, ce type de contamination a
pratiquement disparu dans les pays industrialisés. La transmission sexuelle est
possible. Les autres modes de contamination sont la transmission de la mère au
fœtus pendant la grossesse, l’utilisation de seringues peu ou pas stérilisées
(chez les toxicomanes notamment) et le piercing et les tatouages réalisés dans
des conditions d’hygiène insuffisantes.
Évolution
L’hépatite C constitue
un important problème de santé publique. L’évolution vers la chronicité est
fréquente, avec comme complications possibles la cirrhose et le cancer du foie.
Les traitements disponibles ralentissent considérablement l’évolution de la
maladie.
Épidémiologie et prévention
Selon l’OMS, 170 millions
de personnes sont porteuses chroniques dans le monde, et 3 à 4 millions de
nouvelles infections ont lieu chaque année. En France, on estime à
600 000 personnes le nombre de porteurs chroniques, dont environ un
tiers ignore qu’il a été contaminé.
Du fait de la grande variabilité
du virus, il n’existe pas, à l’heure actuelle, de vaccin contre
l’hépatite C. La prévention passe par l’usage de seringues à usage unique
chez les utilisateurs de drogues injectables, et par une attention particulière
prêtée aux conditions d’hygiène (usage d’aiguilles stériles et à usage unique)
pour ceux qui se font faire des tatouages ou qui pratiquent le piercing. Il est
conseillé aux personnes ayant pu être exposées, notamment à celles ayant subi
une ou plusieurs transfusions avant 1991 (date à laquelle a été mis sur le
marché le test de dépistage du virus), de faire un test de dépistage, de façon
à recevoir, le cas échéant, les traitements nécessaires.
Hépatite D
Caractéristiques du virus et
transmission
Identifié en 1977, le
virus de l’hépatite D (VHD) est un virus défectueux. Il ne peut être infectieux
par lui-même : il n’est pathogène qu’en présence du virus de
l’hépatite B, dont il utilise l’enveloppe. Sans celle-ci, le VHD se
multiplie dans les cellules-hôtes, mais ne peut en sortir pour infecter
d’autres cellules. Avec l’enveloppe de l’hépatite B, le VHD forme des
particules de 36 à 43 nm de diamètre.
Le VHD présente les mêmes
modes de transmission que le VHB : voie sexuelle, voie sanguine, voie
materno-fœtale.
Évolution
Le VHD, en présence d’une
coinfection par le VHB, a provoqué des épidémies de formes aiguës. Le passage à
la forme chronique ou le développement d’une forme fulminante surviennent à des
fréquences équivalentes à celles observées pour l’hépatite B.
Épidémiologie et prévention
De répartition mondiale,
dans tous les groupes d’âge, le VHD a une distribution qui suit, dans
l’ensemble, celle du VHB. Il existe cependant des régions de plus forte
prévalence : certaines zones de Russie, la Roumanie , le sud de
l’Italie, les régions méditerranéennes, l’Afrique et l’Amérique du Sud.
La vaccination contre
l’hépatite B prévient contre l’hépatite D, puisque l’infection par la
première est nécessaire pour que la seconde devienne pathogène.
Hépatite E
Caractéristiques du virus et
transmission
Identifié en 1983, le
virus de l’hépatite E (VHE) mesure entre 27 et 34 nm de diamètre.
C’est un virus à ARN simple brin, sans enveloppe, qui semble appartenir au
groupe des calicivirus.
L’hépatite E se transmet
par de l’eau potable ou des aliments contaminés (il s’agit d’une contamination
oro-fécale comme dans le cas de l’hépatite A).
Évolution
De même que l’hépatite
A, l’hépatite E n’évolue jamais vers la chronicité. Bénigne dans la
population générale, elle est en revanche dangereuse chez les femmes enceintes,
chez lesquelles elle provoque souvent des formes fulminantes, avec un taux de
mortalité associé d’environ 20 p. 100.
Épidémiologie et prévention
L’hépatite E semble être
présente dans le monde entier, mais ne paraît sévir que sous forme épidémique,
notamment dans les régions où les conditions d’hygiène sont précaires, et
particulièrement en Asie du Sud-Est, en Afrique de l’Ouest et du Nord et au
Mexique. Des recherches sont en cours pour la mise au point d’un vaccin.
Hépatite G
Caractéristiques du virus et
transmission
Découvert en 1995, le
virus de l’hépatite G (VHG) est encore mal connu. Il s’agit d’un virus à
ARN, enveloppé, de structure proche de celle du VHC.
Le VHG se transmet a priori
principalement par le sang : transfusions, utilisation de seringues non
stériles. Il semblerait aussi qu’il existe un risque de transmission sexuelle,
ainsi que de la mère à l’enfant lors de la grossesse.
Évolution
L’hépatite G devient apparemment
chronique dans la plupart des cas mais, dans l’état actuel des connaissances,
semble peu grave, des lésions hépatiques irréversibles n’ayant été observées
que dans quelques rares cas. Cependant, l’infection par le VHG pourrait
présenter un risque plus important pour les personnes dont le système
immunitaire est affaibli, ou en cas d’infection concomitante par un virus hépatotrophe
plus virulent, tels le VHB ou le VHC.
Épidémiologie et prévention
Les études épidémiologiques,
bien qu’encore incomplètes, laissent penser que dans la population générale
d’Europe, environ 4 personnes sur 100 sont infectées. L’incidence de la
maladie augmente considérablement dans certaines régions du monde, ainsi que
dans les populations à risque : polytransfusés, hémophiles et toxicomanes
utilisant des drogues injectables.
Il existe à l’heure actuelle
un test de dépistage se basant sur la présence de l’ARN du virus dans le
sang ; il est cependant très difficile à mettre en place à grande échelle.
Un test de dépistage se fondant sur la détection d’anticorps anti-VHG est
actuellement en cours d’élaboration. Il reste encore à connaître précisément la
maladie et sa gravité effective, pour savoir s’il sera nécessaire de mettre en
place des campagnes de dépistage de vaste ampleur.
La Tularémie
(angl. tular(a)emia)
La tularémie est une anthropozoonose
cosmopolite, endémo-épidémique, causée par un petit cocco bacille aérobie, Francisella
turalensis (anciennement connu sous le nom de Pasteurella tularensis),
dont les réservoirs sont nombreux (lièvre, lapin, renard, rat, écureuil,
sanglier, etc.). La tularémie est principalement animale atteignant
accidentellement l'homme et pouvant être mortelle pour lui. Cette maladie
infectieuse aiguë légalement réputée contagieuse est transmise soit par les
déjections d'animaux infectés, par les piqûres de certaines espèces de tiques,
de taons, de moustiques soit surtout par le contact des dépouilles du gibier
infecté.
Le germe de la maladie a été isolé
en 1911 à partir de cadavres d'écureuils dans le comté de Tulare (Californie),
d'où son nom : la tularémie. Elle a été observée pour la première fois chez
l'homme, aux Etats-Unis, en 1921 par Edward Francis et l'agent, nommé jusque là
Bacterium tularense, fut rebaptisé Francisella tularensis en 1974
en hommage à son découvreur.
Actuellement, cette affection survient de façon sporadique chez l'homme aux Etats-Unis, en Europe et en Asie.
Actuellement, cette affection survient de façon sporadique chez l'homme aux Etats-Unis, en Europe et en Asie.
Synonymes : pseudopeste, maladie de
Ohara, maladie de Francis, fièvre de la mouche du cerf, Yato-Byo (Japon) ou
Yato-Bigo.
La tularémie n'est pas une
maladie à déclaration obligatoire. Celle-ci a été
supprimée en 1986. La tularémie, sous toutes ses formes cliniques, est inscrite
au tableau des maladies professionnelles sous le numéro 68 pour le régime
général, et sous le numéro 7 pour le régime agricole.
Répartition
géographique :
Francisella tularensis est présent dans toute l'Amérique du Nord, en Europe continentale,
en Russie, en Chine et au Japon. Il peut sévir tous les mois de l'année
mais est plus fréquent au début de l'hiver pendant la saison de la chasse et
pendant le printemps et l'été lorsque les tiques et les taons sont abondants.
La plupart des Pays d'Europe sont concernés.
Aucun cas n'est décrit en Espagne et Grande-Bretagne.
Environ 50 cas de tularémie sont déclarés chaque année en France, 80 % des cas sont répertoriés dans le nord-est et le centre du pays. Si l'on fait abstraction du personnel de laboratoire et des consommateurs de viande insuffisamment cuite, les chasseurs et les personnes en contact régulier avec les animaux représentent l'essentiel de la population à risque.
Environ 50 cas de tularémie sont déclarés chaque année en France, 80 % des cas sont répertoriés dans le nord-est et le centre du pays. Si l'on fait abstraction du personnel de laboratoire et des consommateurs de viande insuffisamment cuite, les chasseurs et les personnes en contact régulier avec les animaux représentent l'essentiel de la population à risque.
Aucun cas de contamination
inter-humaine n'a été décrit.
Réservoir
naturel de l'infection :
Francisella tularensis est trouvée dans de nombreuses espèces animales, sauvages quasi
exclusivement, mais peut aussi être découvert dans de l'eau contaminée, les
sols et la végétation.
Les réservoirs naturels de
l'infection sont : les lapins, les lièvres, les
rats-musqués, les castors et certains animaux domestiques, les tiques, les
taons (Chrysops discalis), les moustiques et oiseaux. Le cycle rongeur-moustique
a été démontré en Scandinavie et en Russie.
Aux États-Unis, le lapin (et tout spécialement le lapin de garenne, Sylvilagus) représente le réservoir de virus le plus important pour l'infection humaine (90 % des cas).
En Suède et en Norvège, des cas humains ont été transmis par le lièvre, et en Russie par le rat d'eau.
Aux États-Unis, le lapin (et tout spécialement le lapin de garenne, Sylvilagus) représente le réservoir de virus le plus important pour l'infection humaine (90 % des cas).
En Suède et en Norvège, des cas humains ont été transmis par le lièvre, et en Russie par le rat d'eau.
L'homme contracte la maladie à
partir du réservoir animal de l'infection, soit directement en manipulant les
carcasses d'animaux infectés, soit indirectement par l'intermédiaire d'un
insecte vecteur (dont le plus commun en Amérique est
la mouche du daim, Chrysops discalis, d'où le nom de "fièvre de la
mouche du daim" que les Anglo-Saxons donnent à cette maladie). Différentes
tiques, qu'il s'agisse d'Ixodidae (Dermacentor, Haemaphysalis,
Rhipicephalus, Amblyomma et Ixodes) ou d'ornithodores, les taons, les
moustiques, les puces, les poux sont responsables pour une grande part de la
persistance de l'infection animale.
Francisella tularensis est l'agent étiologique de la tularémie. C'est un petit cocco bacille
aérobie strict non mobile, Gram-négatif, mesurant 0,2 x 0,7 µm. Il est entouré
d'une fine enveloppe liposaccharidique et peut survivre sous forme de spores
pendant plusieurs semaines dans l'eau, les sols ou dans des restes animaux.
Cette bactérie intracellulaire facultative se multiplie au sein des macrophages
par lesquels elle colonise, au décours d'une bactériémie, les ganglions
lymphatiques, les poumons, la plèvre, la rate, le foie et les reins.
On connait deux souches principales
de Francisella tularensis :
- Le type A : Francisella Tularensis biovar tularensis (neartica) qui est
retrouvé exclusivement en Amérique et qui est le plus virulent. Sans
traitement, le taux de mortalité est autour de 5%.
- Le type B : Francisella Tularensis biovar paleartica (holartica) qui est Eurasien. Il est transmis par les rongeurs et occasionne des infections ulcéro-ganglionnaires plus ou moins graves.
- Le type B : Francisella Tularensis biovar paleartica (holartica) qui est Eurasien. Il est transmis par les rongeurs et occasionne des infections ulcéro-ganglionnaires plus ou moins graves.
Dose infectieuse : 5 - 10 organismes par voie respiratoire, 10 exp.6 - 10 exp. 8 par
ingestion.
Dans la nature, Francisella
tularensis est un organisme résistant qui persiste pendant des semaines ou
des mois dans la boue, l'eau et les carcasses d'animaux décomposées. Les
morsures et piqûres d'insectes, spécifiquement les tiques servent de vecteurs.
Francisella tularensis est sensible
à la chaleur (10 minutes à 56 ° C), aux antiseptiques et désinfectants
usuels (chlore).
1. Par
voie directe
- Par voie cutanéo-muqueuse :A partir du réservoir animal de l'infection en manipulant les carcasses
d'animaux infectés, le germe pénétrant à travers la peau saine ou à travers les
muqueuses. Les risques d'infection augmentent considérablement si la personne a
des plaies, même petites, aux mains.
- Par le tractus gastro-intestinal : Ingestion d'eau contaminée
Ingestion de nourriture contaminée : dans de rares cas, la maladie survient lorsqu'une personne ingère de la viande de gibier infectée n'ayant pas été cuite suffisament (encore saignante).
- Par les poumons : inhalation d'aérosols infectés : La bactérie est aussi transmissible de l'animal à l'homme par inhalation, ingestion et réception dans les yeux de poussières contaminées.
En 1969, un comité expert de l'Organisation Mondiale dela Santé a estimé qu'une
dispersion par aérosol de 50
Kg de Francisella tularensis sur une ville de 5
millions d'habitants pourrait aboutir à 250 000 victimes dont 19 000 morts.
- Par le tractus gastro-intestinal : Ingestion d'eau contaminée
Ingestion de nourriture contaminée : dans de rares cas, la maladie survient lorsqu'une personne ingère de la viande de gibier infectée n'ayant pas été cuite suffisament (encore saignante).
- Par les poumons : inhalation d'aérosols infectés : La bactérie est aussi transmissible de l'animal à l'homme par inhalation, ingestion et réception dans les yeux de poussières contaminées.
En 1969, un comité expert de l'Organisation Mondiale de
2. Par
voie indirecte
- Par la piqûre d'un insecte
vecteur :Différents tiques, qu'il s'agisse
d'Ixodidae ou d'ornithodores, les taons, les moustiques, les puces, les poux
sont responsables pour une grande part de la persistance de l'infection
animale. De plus, cette infection est transmise de la tique adulte à l'oeuf, et
aussi bien les larves que les nymphes constituent un réservoir d'infection.
- La transmission de la tularémie de personne à
personne n'a jamais été documentée.
Certaines professions sont
naturellement exposées tels que les gardes-chasse ou les bouchers, mais c'est
surtout chez les chasseurs ou dans leur famille que l'on retrouvera le plus
grand nombre de cas. Les travailleurs de laboratoires sont vulnérables à
l'infection, aussi bien en s'inoculant eux-mêmes accidentellement qu'en
inhalant des organismes aérosols. Aussi, Francisella tularensis est
hautement infectieux et pathogène.
Les multiples animaux cités
précédemment sont tous fréquemment parasités par des tiques. Les Américains ont
démontré que leurs Ixodes sont vecteurs de la tularémie, notamment en prouvant
que les épidémies présentent deux pics d'activité, l'un en rapport avec la
chasse, l'autre avec la période d'activité des tiques. La transmission
trans-ovarienne de Francisella tularensis est reconnue, elle porte
sur un très faible pourcentage de tiques.
1.
Incubation
Chez l'homme, l'incubation est
toujours "silencieuse" (en moyenne de 3 à 5 jours).
2.
Invasion
L'invasion est brutale et
marquée par une élévation thermique rapide (40°C ) associée à des frissons,
céphalées, nausées, vomissements, myalgies, arthralgies, sueurs ainsi qu'un
état de prostration. Une dissociation pouls-température est notée chez près de
45 % des sujets. En l'absence de traitement, les signes pulmonaires passent au
premier plan : toux productive, douleur rétrosternale, dyspnée, tachypnée,
hémoptysie. Des signes non spécifiques peuvent se rajouter : douleurs
abdominales, fièvre, nausées, vomissements, diarrhée, malaises et perte de
poids; la forme typhoïdique se traduit par une fièvre avec prostration.
3. Phase
d'état
Elle se présente sous quatre formes
cliniques :
- La forme ulcéro-ganglionnaire (87 % des cas) : Elle commence par le "chancre
d'inoculation", situé généralement au point de l'infection initiale. Il se
forme une papule de grande taille, qui s'ulcère. L'infection se propage aux
ganglions lymphatiques qui deviennent douloureux et enflés et peuvent se rompre
en libérant une matière purulente. Les signes généraux sont assez marqués :
température élevée (de 39 à 40° C), pouls accéléré, tension artérielle
abaissée. Enfin, le "chancre" cicatrise, les signes généraux
s'amendent, la température tombe.
- La forme typhoïde (8 % des cas) : Elle est grave et succède généralement à des contaminations massives par l'eau ou par la viande. La température est élevée. Il n'y a ni "chancre", ni adénopathie, mais surtout une angine. La guérison se fait en deux ou trois semaines.
- La forme oculo-ganglionnaire (3 % des cas) : Elle fait suite à une inoculation conjonctivale par des produits virulents. Les signes oculaires sont principalement une conjonctivite. L'adénopathie satellite parotidienne, sous-maxillaire ou carotidienne peut évoluer vers la suppuration. Les signes généraux sont bien plus intenses (céphalée, fièvre, délire) et l'évolution est longue.
- La forme ganglionnaire pure (2 % des cas) : Elle se présente comme un gonflement ganglionnaire isolé.
- La forme typhoïde (8 % des cas) : Elle est grave et succède généralement à des contaminations massives par l'eau ou par la viande. La température est élevée. Il n'y a ni "chancre", ni adénopathie, mais surtout une angine. La guérison se fait en deux ou trois semaines.
- La forme oculo-ganglionnaire (3 % des cas) : Elle fait suite à une inoculation conjonctivale par des produits virulents. Les signes oculaires sont principalement une conjonctivite. L'adénopathie satellite parotidienne, sous-maxillaire ou carotidienne peut évoluer vers la suppuration. Les signes généraux sont bien plus intenses (céphalée, fièvre, délire) et l'évolution est longue.
- La forme ganglionnaire pure (2 % des cas) : Elle se présente comme un gonflement ganglionnaire isolé.
En absence de traitement, la
maladie peut durer de 3 à 5 semaines. L'évolution
spontanée entraîne environ 6 % de décès, alors que la mortalité sous traitement
est quasiment nulle. L'infection confère l'immunité.
La convalescence peut prendre des
semaines ou des mois avec des pointes de fièvre.
Chez l'animal, il est peu fréquent
de voir les symptômes, puisque la plupart du temps, l'animal décède rapidement.
Quoiqu'il en soit, ce dernier se comporte anormalement. Les lièvres se roulent
en boule, le poil hérissé. Étant donné leur état de faiblesse avancé, ils ne
sont plus farouches et se laissent donc approcher facilement. Ils présentent
des bosses au niveau de l'aine, du ventre, du cou ainsi qu'aux aisselles.
- La notion de sujet à risque et la clinique sont évocatrices de la
maladie, sauf dans les formes pulmonaires ou pseudo-typhiques.
- L'isolement du germe à
partir du sang, des exsudats, des suppurations ganglionnaires, voire des
expectorations permet le diagnostic positif.
- Le diagnostic est le plus souvent
fait par une méthode indirecte (sérologie) en recherchant les anticorps
dirigés contre Francisella dans le sérum. Les agglutinines sont
présentes à partir du dixième jour et sont à leur maximum au deuxième mois. Les
anticorps persistent pendant des années. La sérologie (macroagglutination en
tubes) se positive après le dixième jour, le taux croissant des anticorps
confirme le diagnostic.
- Le Western Blot peut
mettre en évidence les protéines 17kDa et 43 kDa qui sont spécifiques de Francisella
tularensis.
- Le diagnostic par PCR est
sensible et spécifique (gène codant la protéine de 17kDa). Il permet de
détecter le DNA de Francisella tularensis.
- L'intradermo-réaction à la
tularine serait également assez spécifique, se positivant dès le cinquième
jour, mais la tularine a été supprimée de la pharmacopée française.
L'infection confère une immunité
durable, il existe cependant des cas de réinfection authentifiés.
D'après les recommandations de
l'Afssaps (Fiche de prise en charge thérapeutique, octobre 2001)
1. Adultes
Traitement de première intention :
- Ciprofloxacine per os : 1g/jour
en deux prises, soit 500 mg deux fois par jour.
- ou Ofloxacine per os : 800 mg/jour en deux prises, soit 400 mg deux fois par jour.
- ou Lévofloxacine per os : 500 mg/jour en une prise.
- ou Ofloxacine per os : 800 mg/jour en deux prises, soit 400 mg deux fois par jour.
- ou Lévofloxacine per os : 500 mg/jour en une prise.
Traitement de seconde intention :
- doxycycline per os : 200 mg/jour
en 2 prises, soit 100 mg deux fois par jour.
2. Enfants
(< 15 ans)
Traitement de première intention :
- ciprofloxacine per os : 20 à 30
mg/kg/jour en 2 prises sans dépasser la posologie adulte (1g/jour).
Traitement de seconde intention :
Traitement de seconde intention :
- doxycycline per os : 4 mg/kg/jour
en 2 prises sans dépasser la posologie adulte (200 mg/jour).
3.
Posologie
Durée de traitement : 14 jours.
Dans certains cas, il est
possible de pratiquer un drainage chirurgical d'adénopathie.
La prophylaxie est difficile en
raison de la grande variété des réservoirs de virus chez les animaux sauvages
et des vecteurs possibles.
Quelques recommandations : Il faut éviter
tout contact avec les animaux malades, incinérer leurs cadavres et ne pas
consommer leur chair. La manipulation des fourrures ou des viandes présumées
infectées nécessite le port de gants, de masques de gaz et de lunettes protectrices.
Ne pas boire d'eau non traitée en zone suspecte et bien cuire les viandes d'animaux sauvages
en zones d'enzootie.
La
vaccination
La vaccination des populations à
risque a permis d'obtenir une diminution significative du taux de morbidité.
Les vaccins à germe atténués du biovar paleartica fabriqués aux USA
permettent d'induire une immunité de 5 à 9 ans.
En France, la faible fréquence de
la maladie n'a jamais justifié la mise en oeuvre d'un plan vaccinal.
Un nouveau vaccin est actuellement
en cours d'étude par la FDA
et les vaccins existants ne sont conseillés, en raison de leur délai d'action
(2 semaines), qu'aux sujets travaillant dans les laboratoires et amenés à
manipuler cette bactérie.
La rubéole
La rubéole (ou 3ème
maladie) est une maladie épidémique, d'incubation voisine de 15 jours.
C'est une maladie généralement bénigne qui touche essentiellement les enfants
mais qui peut provoquer de graves malformations congénitales lorsque les
femmes sont infectées au début de leur grossesse.
1-Historique
C'est à l'occasion d'une épidémie
de cataracte congénitale qu'un ophtalmologiste australien, sir Norman Gregg,
mit en évidence le pouvoir pathogène des virus vis-à-vis du fœtus.
2-Virus
C'est une infection contagieuse,
immunisante, due à un myxovirus.
3-Épidémiologie
Bénigne chez l'enfant, la rubéole
peut être grave chez la femme enceinte en raison du risque de malformations
congénitales. Heureusement 80 à 95% des femmes sont immunisées avec un taux qui
augmente avec les vaccinations systématiques dans l'enfance. La contagion
débute une semaine avant l'éruption et persiste deux semaines après.
Grâce à la politique de
vaccination, la maladie devient de plus en plus rare dans les pays occidentaux.
Elle a quasiment disparu des États-Unis depuis 2002. 29 000 cas ont été
déclarés en 2004 mais l'Organisation Mondiale de la Santé table pour une
éradication en 2010[].
4-Conséquence de l'infection sur le fœtus
Le risque fœtal est d'autant plus
grand lorsque l'infection survient précocement dans la grossesse (30% au
premier mois, 7% au 3ème). On peut voir : avortement,
malformations congénitales touchant les yeux, le cœur, l'oreille interne,
anomalies dentaires, retard psychomoteur. La rubéole congénitale chronique
évolutive du nouveau né peut associer chez un enfant hypotrophique :
hépatosplénomégalie (augmentation du volume du foie et de la rate) avec ou sans
ictère, adénopathies, lésions osseuses, atteintes myocardiques et
neurologiques, purpura thrombopénique et anémie hémolytique.
5-Diagnostic
5-1.Signes cliniques
Après une incubation de 2
semaines apparait
·
Une fièvre
modérée ;
·
Céphalées (maux de
tête) ;
·
Pharyngite ;
·
Adénopathies cervicales ;
·
Conjonctivite.
L'éruption apparaît en
48h : exanthème maculeux non prurigineux qui
·
Débute à la face et
s'étend à tout le corps en quelques heures,
·
D'abord morbilliforme
(propre à la rougeole),
·
Puis scarlatiniforme.
·
Elle prédomine à la
face,
·
Aux régions
lombaires et fessières
·
Disparaît en 3 à 4
jours.
Mais il faut insister sur la
fréquence des formes atténuées ou asymptomatiques.
5-2.Examens complémentaires
La numération formule sanguine
(NFS) montre :
·
Une leucopénie ;
·
Parfois une plasmocytose
(5 à 10%) maximale à 4 jour.
·
L'ascension des anticorps
sériques ou un taux élevé d'IgM traduisent une rubéole actuelle.
6-Traitement
Il n'y a pas de traitement curatif.
Il faut vacciner les filles séronégatives à la puberté. Pour le traitement
symptomatique, il est possible de faire baisser la fièvre en administrant du paracétamol.
7-Prévention
La prévention passe par la vaccination
(R.O.R. : Rougeole, Oreillons, Rubéole)
Glossaire
- Macule : tâche cutanée non perceptible au toucher, se traduisant par une simple modification de la coloration de la peau.
- Papule : petite éminence s’élevant sur la peau, ne renfermant pas de liquide et disparaissant sans laisser de trace, dans certaine maladie.
- Pustule : petite bulle contenant du pus et apparaissant sur la peau dans certaines dermatoses et maladies éruptives.
- Vésicule : soulèvement hémisphérique ou conique de l’épiderme, de petite taille, remplie de sérosité.
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