Généralités sur l’électrocardiogramme (ECG)
P. Taboulet –
L’ECG de A à Z (Vigot-Maloine : édition prévue en 2009)
Un
ECG est une représentation graphique de l'activité
électrique du cœur à l’aide d’un électrocardiographe.
Cette activité est recueillie sur un patient allongé, au repos, par des
électrodes posées à la surface de la peau. Ces électrodes enregistrent des
signaux électriques (déflexions) dans au
moins douze dérivations, dont six dans
le plan frontal (électrodes frontales)
et six dans le plan horizontal (électrodes
précordiales). L’étalonnage
usuel du signal ECG est 1 mV = 10
mm et la vitesse de déroulement du papier millimétré de
25 mm/sec. Un filtre pour les fréquences
trop basses ou trop hautes est recommandé : 0,05 Hz et 150 Hz chez l'adulte. [1]
Les renseignements fournis par la description de l’ECG doivent être
couplés aux données cliniques en vue de l’interprétation. Certaines techniques
permettent d’améliorer la performance de l’ECG : répétition et comparaison
des tracés, enregistrement d’autres dérivations (dérivations
de Lian, électrode œsophagienne…),
ECG à haute amplification, ECG longue durée, test
à la trinitrine, test à l’aimant,
numérisation, épreuve d’effort…
L’analyse
d’un ECG doit être méthodique et rigoureuse.
Il faut d’abord vérifier la qualité
du tracé (stabilité de la ligne de base, absence d’artéfacts), l’étalonnage et la vitesse de déroulement du papier, le choix
du filtre,
la position des électrodes, le nom du patient et la date.
Il faut ensuite s’enquérir du ou des
symptômes ou situation motivant la demande, de l’âge, du sexe et parfois de
l’ethnie, des conditions d’examen (demi-assis, couché…), de la morphologie de
la cage thoracique, de pathologies ou d’une prise de médicament(s) à retentissement
possible sur le cœur et de l’existence d’un stimulateur
cardiaque. Toutes ces informations
sont utiles, mais biaisent parfois l’interprétation (« biais d’expectation »).
Puis, il faut lire le tracé comme un
livre, de haut en bas puis de gauche à droite, c’est-à-dire commencer par les dérivations frontales puis les dérivations
précordiales et terminer par le
tracé long d’une ou plusieurs dérivations (en général 10 secondes prévues en
bas de page par les constructeurs). Il faut analyser :
L’activité auriculaire : onde P
origine :
sinusale ou extra-sinusale ?
mode
de dépolarisation : antérograde, rétrograde ?
aspect
: fréquence, axe, durée, amplitude, bifidie, repolarisation atriale ?
et/ou
rechercher d’autres auriculogrammes : extrasystoles, ondes f, ondes F
L’activité ventriculaire : complexes QRS
dérivations
frontales : axe
des QRS, fréquence, durée et
amplitude ?
dérivations
précordiales : aspects en dérivation V1 et en dérivation V6,
évolution de V1 à V6, déflexion intrinsécoïde, indices d’hypertrophie ?
anomalies
spécifiques : ondes Q, QRS fragmentés, S1Q3, onde epsilon…
La relation entre ces deux activités : conduction AV
intervalle P-R : durée ?
ratio
entre les ondes P et les QRS, onde P manquante, QRS manquant ?
La repolarisation :
segment ST :
déviation par rapport à la ligne de base ?
onde T : amplitude et
polarité par rapport aux QRS, onde U ?
intervalle Q-T : durée
(QTc) ?
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