Hydramnios
Introduction
L'hydramnios correspond à une quantité trop importante de
liquide amniotique, dont le risque le plus important est un accouchement
prématuré. De façon générale, l'hydramnios constitue une menace sévère
d'accouchement prématuré et de retentissements sur la mère, susceptible d'être
à l'origine de difficultés respiratoires et d'œdèmes des membres inférieurs,
résultat de la compression de l'utérus sur la veine cave inférieure. Il est
relativement difficile de définir un hydramnios. Les spécialistes parlent, à
l'examen échographique, d'un index amniotique supérieur à
Physiologie
L'amnios est la membrane délimitant la cavité
contenant le liquide amniotique (contenu dans la cavité amniotique) de
l'embryon. L'amnios tapisse la paroi interne du placenta et du chorion. Le
liquide amniotique est le liquide clair dans lequel baigne le fœtus à
l'intérieur de l'utérus d'une femme enceinte. Ce liquide possède de nombreuses
propriétés de protection de l'enfant, contre les écarts de température, les
infections, les chocs extérieurs. Le rôle de l'amnios (la poche des eaux) est
capital. En effet, celui-ci intervient pour protéger le fœtus contre
d'éventuels traumatismes durant toute la grossesse. Au moment de
l'accouchement, sous la pression des contractions utérines et du liquide
amniotique, la poche des eaux appuie sur le col de l'utérus, favorisant ainsi
sa dilatation. Constitué d'eau, transparent, le liquide amniotique contient
également des cellules du fœtus (amniocytes). Ce liquide, dont le volume
augmente progressivement au cours de la grossesse, est fabriqué par les
membranes qui entourent le fœtus. Il contient également l'urine du fœtus ainsi
que du liquide provenant de ses poumons. Constamment renouvelé, le liquide
amniotique est avalé par le fœtus puis éliminé par l'intermédiaire de ses
urines. Au moment de l'accouchement, ce liquide s'échappe après la rupture de
la poche des eaux. Physiologiquement (normalement), la poche des eaux se rompt
spontanément au moment où le col atteint une dilatation (ouverture) de 2,5 cm . Quelquefois, on
constate que la rupture se produit plus tôt. Quelle soit spontanée ou
provoquée, cette rupture permet la lubrification des voies génitales facilitant
ainsi le passage de l'enfant à travers celles-ci.
Physiopathologie
On distingue l'hydramnios aigu de l'hydramnios
chronique. 1) L'hydramnios aigu survient relativement brutalement, le plus
souvent au deuxième trimestre, et est à l'origine d'une augmentation très
rapide du volume de l'abdomen accompagnée d'autres symptômes :
Augmentation du volume de l'utérus, parfois de jour en jour
Dyspnée (difficulté à respirer)
Cyanose (coloration bleue-violette de la peau et des muqueuses,
traduisant l'insuffisance d'apport en oxygène)
Insomnie
Œdème
Tachycardie (accélération du rythme cardiaque)L'évolution de cette
variété d'hydramnios se fait vers la rupture spontanée ou provoquée des
membranes, terminant rapidement la grossesse. 2) L'hydramnios chronique (plus
fréquent) survient généralement au troisième trimestre. Ce type d'hydramnios
est mieux supporté. Le fœtus est mobile et la palpation donne l'impression du
signe du glaçon de Létienne. Il s'agit d'un léger choc en retour du fœtus, en
cas de palpation relativement brusque et saccadée de l'abdomen. Le fœtus est
menacé d'une part par la prématurité et d'autre part par la cause de
l'hydramnios Grâce au traitement, il est possible d'atteindre le plus souvent
la viabilité fœtale. Néanmoins, l'accouchement est de façon générale prématuré
et s'accompagne de : Un travail allongé Un risque d'hémorragie au moment de la
délivrance (expulsion du placenta) Un danger de procidence du cordon. La
procidence (du latin procidere : tomber, en anglais prolapse) correspond à
l'extériorisation du cordon (prolapse of the umbilicat cord) en avant de la
partie fœtale qui se présente moment de l'accouchement.
Causes
Les causes d'hydramnios, qui se rencontrent
dans environ 0,5 % des grossesses uniques et 10 % des grossesses multiples,
sont (liste non exhaustive) : Une anomalie de la circulation sanguine entre le
fœtus et la mère, et plus précisément le placenta. La myopathie congénitale. Le
début de cette pathologie a lieu parfois avant la naissance ou dans la première
enfance, et quelquefois à l'âge adulte. Quand elle survient avant la naissance,
elle se traduit par un fœtus qui bouge anormalement, avec quelquefois un
hydramnios (quantité excessive de liquide amniotique). La myopathie
myotubulaire. Cette pathologie a un temps été confondue avec la myopathie
centro-nucléaire. La myopathie myotubulaire se transmet suivant un mode
récessif lié au sexe (il est nécessaire que les deux parents portent l'anomalie
génétique sur le chromosome sexuel pour que l'enfant ait la maladie). Le début
survient juste après la naissance et quelquefois même avant, se traduisant par
une diminution des mouvements du fœtus et un hydramnios (excès de liquide
amniotique). Le décès survient généralement très rapidement (avant 1 an). Il
existe des cas associés à une cardiomyopathie (atteinte musculaire du cœur)
parfois mortelle chez les enfants plus âgés. Une glycémie trop importante
(diabète sucré) susceptible de provoquer un développement du fœtus plus rapide
que la normale et un hydramnios occasionnant des risques au moment de
l'accouchement. Une malformation fœtale de type anencéphalie (absence
d'encéphale) ou autres (spinabifida, atrésie de l'œsophage). L'amniotite (en
anglais amniotitis) est l'inflammation de l'amnios. Il s'agit d'une cause probable
de l'hydramnios et des brides amniotiques.
Examens Complémentaires
Son diagnostic se fait par l'échographie et
par l'amniocentèse dont le but est d'établir un caryotype, autrement dit une
carte chromosomique du fœtus permettant de mettre en évidence une anomalie.
L'échographie, qui est l'examen actuellement incontournable en obstétrique,
détermine avec précision la quantité de liquide amniotique chez une femme
enceinte. Celle-ci, en fin de grossesse, est de 1 litre et demi. Elle peut
apparaître en excès (on parle alors d'hydramnios) ou insuffisante
(oligoamnios). Les examens de laboratoire recherchent :
Des
agglutinines irrégulières
Un
diabète
Un
taux élevé de bilirubine
Un
taux élevé d'alpha-fœtoprotéines
Un
taux élevé d'acétylcholine estérase susceptible de traduire une anomalie du
tube digestif ou du tube neural (à l'origine embryologique du système nerveux)
Traitement
Le traitement de l'hydramnios fait quelquefois
appel uniquement au repos et à la surveillance médicale. Néanmoins, il est
parfois nécessaire de prendre quelques anti-inflammatoires ou de faire une
ponction d'une certaine quantité de liquide amniotique afin de soulager. Ceci
comporte un risque de déclencher l'accouchement.
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